Des papillons monarques ont déployé leurs ailes sur la pelouse de l'Église historique de Barachois

Le papillon monarque est une espèce menacée de disparition. Récemment, les élèves de l’école Grande-Digue ont lancé une grande opération de sauvetage de ce lépidoptère. Le 28 août, de jeunes spécimens ont été pris leur envol depuis Grand-Barachois. Destination : le Mexique !

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Damien Dauphin

IJL – Réseau.Presse – Le Moniteur Acadien

 

  

Josée Émilie Dupuis habite à Shediac. Afin de protéger les insectes pollinisateurs, indispensables à l’écosystème et à notre survie, elle milite avec ferveur pour l’interdiction des pesticides sur les pelouses résidentielles (voir notre édition du 21 avril 2021). Puisque les adultes ont tendance à faire la sourde oreille à ses appels, pourquoi ne pas éveiller la conscience de leurs enfants ?

C’est ainsi que Josée a endossé le costume du personnage de Josécolo. Elle a créé un spectacle familial afin de sensibiliser et d’éduquer la population, petits et grands, sur l’importance des pollinisateurs et les dangers des herbicides à but esthétique, utilisés notamment pour éliminer les pissenlits.

Le spectacle « Josécolo à la rescousse des pollinisateurs » a été présenté le printemps dernier aux élèves des écoles Mgr-François-Bourgeois, PETL, Grande-Digue, Donat-Robichaud et Saint-Henri. Le jeune public était composé d’élèves de la maternelle à la deuxième année. Le grand public était convié à une représentation dimanche 28 août à l’Église historique de Barachois.

Le spectacle raconte l’histoire d’une abeille qui s’éveille précocement à la fin de la saison hivernale. Alors qu’elle cherche ardemment des fleurs à butiner, elle rencontre un papillon qui l’aide dans sa quête. Mais, pour ces deux insectes, les beaux gazons verts ne sont rien d’autre que des déserts empoisonnés et potentiellement mortels. Tous deux croisent la route de Josécolo qui les guide finalement vers des prés où abondent les pissenlits, fleurs naturelles porteuses de vie.

« C’est une cause qui me tient énormément à cœur. Je crois que ça passe par les enfants pour que leurs parents et leurs grands-parents réalisent que ça a un impact sur eux. Je trouve que la réception des enfants est formidable, il y a une belle participation. »

Le public présent a pu le constater, notamment à travers un bambin de deux ou trois ans qui s’accrochait à la robe de Josécolo comme à celle d’une bonne fée qu’il ne voulait plus quitter. Sans doute sentait-il instinctivement toute la bonté et la générosité qui émanaient d’elle.

« Dans les écoles, j’ai vu que les jeunes enfants avaient l’amour des pissenlits et des abeilles. Il y a de la beauté dans les pissenlits. Malheureusement, cette fleur est tellement méprisée », déplore Mme Dupuis.

À l’issue du spectacle, une belle surprise attendait les enfants qu’accompagnaient leurs parents et leurs grands-parents : un lâcher de papillons monarques sur la pelouse de l’église !

Le mythe du gazon anglais

Venue de Bouctouche avec son mari Jeremy et leurs filles Madie et Lou, Mélisande Henry pense qu’il pourrait y avoir une forme de pression sociale qui entretiendrait le mythe du gazon « à l’anglaise ». Laisser les fleurs dites sauvages jouer leur rôle en toute liberté n’est pas toujours bien vu. Fi de ces considérations esthétiques, elle aimerait se sentir moins obligée de tondre souvent la pelouse.

« Tous les autres jardins sont tout beaux, carrés et propres, ça ne nous incite pas à laisser le nôtre en friche. On a peur de déranger le voisinage en faisant cela. Mais nous avons une grande étendue derrière la maison qui nous permettrait d’aménager un espace pour les pollinisateurs. Alors nous avons créé un petit potager qui nous permet de nous sentir libres. »

Le directeur général de la Ville de Bouctouche, Serge Arsenault, a confirmé qu’il n’existait aucun arrêté municipal réglementant ou interdisant les pesticides sur les terrains privés.

« La ville a eu cette réflexion dans le passé, a-t-il cependant nuancé. Nous avons même envoyé une lettre au ministère de l’Environnement lui disant que nous favorisions une sensibilisation continue auprès de la population et des intervenants en paysagisme, ainsi qu’une interdiction provinciale de la vente et de l’utilisation des pesticides pour l’entretien des pelouses et l’aménagement paysager. »

Aucun arrêté de ce genre n’est en vigueur à Cap-Pelé et à Beaubassin-est. Le cas échéant, ce sera au futur conseil municipal de Cap-Acadie de se pencher sur la question. Pour sa part, Roger Caissie a confirmé que, le 11 avril dernier, le conseil municipal de Shediac avait adopté une résolution afin de promouvoir des pratiques écoresponsables et de communiquer sur les dangers de l’utilisation des pesticides. Les élus n’ont toutefois pas choisi de recourir à un arrêté contraignant.

 

 

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Photos

 

Titre : Papillon

Légende : Un papillon monarque est resté accroché aux cheveux de Mélanie LeBlanc plusieurs minutes avant de prendre finalement son envol.

Crédit : Damien Dauphin – Le Moniteur Acadien

Titre : Josée

Légende : Josée Émilie Dupuis (Josécolo) et Paul LeBlanc (narrateur) ont enchanté les enfants avec leur récit.

Crédit : Damien Dauphin – Le Moniteur Acadien

 

Titre : Couverture Josée

Légende : Des enveloppes ont été remises au public présent. Chacune contenait un papillon monarque à libérer.

Crédit : Damien Dauphin – Le Moniteur Acadien

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  • Date de création 7 septembre, 2022
  • Dernière mise à jour 7 septembre, 2022
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