Des locaux plus grands pour l'Alliance française de Moncton
L’Alliance française de Moncton fut inaugurée par le président Jacques Chirac en 1999, à l’occasion du Sommet de la Francophonie. Avec un nouveau directeur et un conseil d’administration renouvelé, elle vient de s’installer dans de nouveaux locaux qui lui permettront d’accueillir une clientèle de plus en plus nombreuse.
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Damien Dauphin
IJL – Réseau.Presse – Le Moniteur Acadien
Le champagne et les mignardises concoctées par le chef Luc Schofield étaient de rigueur pour une occasion exceptionnelle : l’inauguration officielle des nouveaux bureaux de l’Alliance française de Moncton. Celle-ci s’est installée au 51 rue Highfield, dans ce qui était autrefois un cabinet d’avocat. Elle occupe également les bureaux adjacents, dans lesquels se trouvent les salles de classe.
Car avant toute chose, l’Alliance française est un établissement qui dispense des cours de français. A travers le Canada, plus de 13 000 personnes font appel aux services du réseau des alliances françaises pour apprendre la langue de Molière. Celle de Moncton fait figure de bon élève : au pays, elle se classe troisième en nombre d’inscriptions pour passer les épreuves du test d’évaluation de français (TEF).
« En tant qu’institution pancanadienne d’un océan à l’autre, je pense que nous sommes la première institution d’enseignement du français », a déclaré Samuel Coeytaux. Directeur de l’Alliance française d’Ottawa mais également coordonnateur du réseau des 9 alliances françaises au Canada, il avait fait le déplacement à Moncton, au retour d’un séminaire à Halifax, pour appuyer ses collègues.
Dans la capitale fédérale, 15 nationalités différentes travaillent pour l’Alliance française locale. Dans celle de Moncton, il y a huit pays qui sont représentés et se rassemblent ainsi autour d’une culture et de son socle. Parmi ceux-ci, l’Iran. Née à Ispahan, Farzaneh Sadatian est arrivée à Moncton en 2016 pour y suivre un doctorat en études littéraires à l’U de M. Elle enseigne le français à l’Alliance depuis 2019, et le parle avec une diction impeccable.
« Les langues étrangères ont toujours constitué ma passion, dit-elle. J’ai appris le français en Iran. J’ai étudié la langue et la littérature françaises, d’abord en licence puis en maîtrise. J’ai fait un stage à Besançon pour me perfectionner comme professeure de français langue étrangère. »
L’Alliance française de Moncton travaille notamment en collaboration avec les écoles Mathieu-Martin et L’Odyssée. Elle reçoit des étudiants internationaux qui sont dans le système francophone et les accompagne sur une base hebdomadaire. Pratiquement, c’est pourtant toute la pyramide des âges qui profite de ses cours de français., et sa clientèle augmente constamment.
« L’Alliance avait besoin d’un plus grand espace. Nous voulions augmenter notre capacité d’accueil pour pouvoir recevoir nos étudiants dans d’excellentes conditions. On reçoit de plus en plus de candidats au TEF, et nous espérons pouvoir reprendre les cours en présentiel à partir de cet été », révèle Pierrick Barthezème, le nouveau directeur. Il est arrivé de Bogota (Colombie) en janvier dernier.
Culture et pédagogie
La ministre des Langues officielles, Ginette Petitpas Taylor, était présente pour représenter le gouvernement à cette inauguration. Elle a souligné que l’Alliance française avait une excellente réputation dans les hautes sphères à Ottawa. Les fonctionnaires fédéraux qui souhaitent renforcer leurs compétences linguistiques font appel à ses services.
En revanche, les fonctionnaires provinciaux ne sont pas logés à la même enseigne. Celles et ceux qui aimeraient prendre des cours de français se heurtent souvent à des réticences au niveau hiérarchique. C’est le cas d’Amanda Petersen, qui travaille pour Service Nouveau-Brunswick. Unilingue anglophone, son français est rudimentaire et elle envisage de suivre des cours à l’Alliance française sur son temps libre.
Parallèlement à sa mission pédagogique, l’Alliance prend de l’expansion du côté de la culture. Le grand bureau qu’occupait encore un avocat il y a un peu plus d’un an va servir d’espace culturel. Il accueillera des conférences, des expositions, mais aussi des activités associatives avec les étudiants anglophones, allophones et francophones. Cela réjouit Johan Schitterer. Le consul général de France fut lui-même autrefois directeur d’alliances françaises en Ukraine et au Kazakhstan.
« C’est un lieu d’échanges et de rencontres autour de valeurs communes, et un excellent moyen de réunir les peuples et les communautés, affirme le diplomate. L’Alliance de Moncton est une championne en matière de certification de français ; elle a maintenant l’ambition de devenir un centre culturel. C’est un vent de renouveau qui souffle sur elle, et l’ambassade et le consulat général vont la soutenir. »
Marc Landry, directeur municipal de Moncton, reconnaît que l’Alliance est un partenaire important pour la ville. Il juge que les nouveaux locaux de l’AFM reflètent un nouveau dynamisme pour développer de nouveaux partenariats. Le grand public lui-même a vocation à devenir un partenaire de l’organisme. La présidente du conseil d’administration, Valérie Bonnardel-Vacque, lui lance un appel en ce sens.
« Contactez-nous. Nous avons besoin de vous tous ; pas pour nous aider au quotidien, mais pour nous apporter des idées pour bâtir l’Alliance française de demain. »
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Photos
Titre : AFM couverture
Légende : Pierrick Barthezème, directeur général ; Nina Rougerie, chargée des communications ; Farzaneh Sadatian, enseignante ; Solène Klein, coordonnatrice des examens et Cédrelle Eymard-Duvernay, enseignante.
Crédit : Damien Dauphin – Le Moniteur Acadien
Titre : officiels
Légende : Samuel Coeytaux, coordonnateur du réseau canadien des alliances françaises ; Pierrick Barthezème, directeur de l’Alliance française de Moncton ; Ginette Petitpas Taylor, ministre des Langues officielles ; Johan Schitterer, consul général de France ; Valérie Bonnardel-Vacque, présidente du conseil d’administration et Isabelle Pédot, directrice de l’Alliance française d’Halifax.
Crédit : Damien Dauphin – Le Moniteur Acadien
Titre : Farzaneh
Légende : Native d’Iran, Farzaneh Sadatian enseigne le français à l’AFM depuis 2019.
Crédit : Damien Dauphin – Le Moniteur Acadien
Titre : Amanda
Légende : Fonctionnaire unilingue anglophone à Service Nouveau-Brunswick, Amanda Petersen aimerait devenir bilingue.
Crédit : Damien Dauphin – Le Moniteur Acadien
Titre : disque
Légende : Un disque simple pour apprendre les bases de la conjugaison en français.
Crédit : Damien Dauphin – Le Moniteur Acadien
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- Date de création 9 juin, 2022
- Dernière mise à jour 9 juin, 2022