Des consultations pour aider les organismes communautaires à mobiliser

Grand Sudbury — L’Institut des politiques du Nord et le Réseau de soutien à l’immigration francophone du Nord de l’Ontario (RSIFNO) tentent de trouver des solutions pour aider les organismes communautaires à consolider leurs relations avec tous les francophones de la province. Des consultations ont été menées le mardi 27 février, à Sudbury.
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MEHDI MEHENNI

IJL – Réseau.Presse – Le Voyageur

 

Ines Bouguerra, agente de développement socioéconomique à Réseau du Nord, un organisme de soutien à l’immigration francophone, soutient que «la communauté francophone est une communauté vieillissante», et que «pour diverses raisons, les jeunes francophones sont en train de quitter la communauté, voire de s’établir ailleurs».

Il se trouve, poursuit-elle, que «localement, l’impact de ces deux phénomènes est notable que ce soit dans le secteur économique ou celui des arts et de la culture».

Tout en constatant que «le public des organismes francophones est d’un certain âge», Ines Bouguerra affirme qu’il ressort des échanges de Réseau du Nord avec les organismes communautaires que «le taux de rétention de leur public a connu une baisse remarquable ces dernières années».

À cela s’ajoute le fait qu’«ils ont du mal à rejoindre les jeunes francophones et à attirer l’attention des immigrants».

«Il est, peut-être, temps de prendre distance à l’égard de certains automatismes de conduite qui viennent de notre identité et de certaines habitudes et de se lancer dans un processus de relance pour interconnecter les francophones», soutient-elle.

C’est dans cette optique que le Réseau du Nord a tenu des consultations communautaires le mardi 27 février.

L’invitation était ouverte à tous les francophones, entre individus et organisations communautaires locales et provinciales, qui opèrent dans des domaines variés, comme la culture, l’art, la santé et l’économie, selon Ines Bouguerra. Parmi les organismes qui avaient acté leur présence, figurent le CFOF, le TNO, Santé publique et la Société économique de l’Ontario. Des représentants d’associations ethnoculturelles ont également confirmé leur présence, selon la même source.

«Le but de cette consultation est de tenir avec ces individus et les Représentants des organismes des conversations constructives sur la mobilisation, afin de savoir ce qui fonctionnait bien et ce qui doit être amélioré», souligne Ines Bouguerra.

Une communauté en métamorphose

Selon Ines Bouguerra, la communauté est en constante métamorphose. «Quand on parle de mobilisation communautaire, on parle de relations, d’activités de liaison, d’activités concertées ainsi que de rapports mutuellement avantageux. Dans le cadre de cette dynamique relationnelle, nous sommes en train de voir une communauté francophone qui ne cesse de se métamorphoser et de se diversifier», note-t-elle.

Elle affirme également que dans ses conversations avec les organismes communautaires, le Réseau du Nord «a constaté que ces derniers sont conscients de la métamorphose de leur communauté, de leur public et de la diversité culturelle».

«Ils reconnaissaient les défis auxquels ils sont en train de faire face. En même temps, ces organismes font montre d’ouverture et de souplesse et se dotent d’une capacité à instaurer un dialogue avec d’autres cultures. Là, pour le Réseau du Nord, il s’agit, bel et bien, d’un premier pas pour notre projet d’une communauté francophone unifiée dans sa diversité», indique-t-elle.

Un lieu physique pour la mobilisation

Ines Bouguerra rappelle que depuis 2020, la ville du Grand Sudbury fait partie des 14 communautés sélectionnées au Canada par l’initiative des communautés francophones accueillantes. «Une communauté francophone accueillante et inclusive devrait travailler sur sa cohésion sociale pour permettre à différents groupes culturels de bien se comprendre et de bien s’allier. Il faut souligner ici les efforts de certains organismes de divers secteurs qui travaillent ensemble pour fortifier la francophonie à Sudbury et faire d’elle la destination et la ville d’installation des immigrants d’expression française».

Pour elle, la création de la Place des Arts en 2022 «est une vraie aubaine pour la communauté francophone à Sudbury».

«Il s’agit d’un espace de ralliement d’une francophonie pluridisciplinaire. C’est aussi un lieu qui rassemble la communauté et qui la ressemble. Il permet la rencontre des cultures et surtout il provoque des dialogues entre elles. On peut désormais concentrer cette capacité de mobilisation dans un lieu physique», relève-t-elle.

Les solutions

Sur la base des discussions qui ont été menées le 27 février, Réseau du Nord publiera un rapport sur la mobilisation communautaire qui servira à «appuyer les organismes francophones», fait savoir Ines Bouguerra.

«Dans ce rapport, nous décrirons les résultats du processus de consultation, ainsi que les initiatives et les mesures que nous comptons mettre en œuvre pour considérer les divers besoins et appliquer les suggestions et les rétroactions des participants à la consultation», explique-t-elle.

En tant qu’agente de développement, Ines Bouguerra précise que ce rapport l’aidera à élaborer un plan d’action qui soutiendra notre travail sur la mobilisation communautaire.

«Ici, à Sudbury, nous avons la chance d’avoir un agent de liaison culturelle qui travaille dans le cadre du projet Communauté francophone accueillante. Donc, le Réseau du Nord travaillera de concert avec la CFA pour appuyer nos organismes francophones et les aider à rejoindre d’autres catégories d’âge et à diversifier le public francophone et surtout leur offre», conclut-elle.

 

 

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Photos

Titre : Inès Bouguerra
Légende : Inés Bouguerra, agente de développement socioéconomique à Réseau du Nord.
Crédit : Archives Le Voyageur

  • Nombre de fichiers 2
  • Date de création 5 mars, 2024
  • Dernière mise à jour 5 mars, 2024
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