Des célébrations sportives qui renforcent la cohésion communautaire

Tandis que de multiples clivages socio-politiques fragmentent le tissu social, le milieu des sports offre au public des grand-messes où tout le monde se retrouve pour vibrer à l’unisson. Au-delà du jeu, la victoire est surtout celle d’une communauté humaine sur l’individualisme et la partisanerie.  

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Damien Dauphin

IJL – Réseau.Presse – Le Moniteur Acadien

 

Tant pour les jeunes que pour les adultes, les célébrations sportives ont toujours été un élément central dans la vie néo-brunswickoise. Ces événements ne sont pas seulement des occasions d’encourager son équipe favorite ou son joueur préféré, ce sont aussi des moments de rassemblement qui renforcent la cohésion communautaire, favorisent la fierté locale et encouragent les liens intergénérationnels.

Issam Khaznadji n’avait jamais rien vu de tel dans son pays natal. Le jeune homme, originaire de Montpellier dans le sud de la France, est arrivé au Canada il y a tout juste un an. Élève de 12^e année à l’école Mathieu-Martin de Dieppe, il a intégré l’équipe de football des Matadors au printemps dernier et a réussi les sélections.

« C’est tout nouveau pour moi, car j’avais l’habitude des sports en solitaire. Au football tout le monde joue pour l’équipe et pas que pour soi-même. On fait une action pour un autre membre de l’équipe qui lui-même fait une action pour quelqu’un d’autre avec un même objectif. On joue ensemble et on gagne ensemble », dit le très grand jeune homme qui jouait autrefois au basket avant d’immigrer au Canada.

Jeudi dernier, sous le maillot numéro 18, Issam a joué avec son équipe sur le terrain Rocky Stone, près du parc du Centenaire à Moncton. Sa famille était aux premières loges pour le soutenir. Ce soir-là, les Matadors ont remporté le Bowl de l’Acadie face aux Olympiens de l’Odyssée par le score sans appel de 49 à 7.

« Ce n’est pas un sport national en France, alors je découvre encore. Je crois que mon fils est un joueur de ligne offensive, dit son père Mounir en riant. Sachant que ce sont des lycéens qui jouent, c’est magnifique de voir leurs parents et autant de monde. Ici c’est vraiment une autre culture et on aime ça, c’est pour cette raison que nous sommes venus en Acadie ! » ajoute-t-il en faisant un clin d’œil avant de préciser qu’ils vont tous faire la fête après le match.

Assis quelques gradins plus haut, Marie-Paule et Michel Massiéra étaient venus encourager leur petit-fils, Nicholas Cormier-Massiéra, membre clé des Matadors. Fiers grands-parents, ils ne manquent aucun match de la formation dieppoise. Nicholas portait le maillot numéro 7. Il est le deuxième de sa lignée à s’illustrer au sein de l’équipe après son frère aîné Damien.

UN SENTIMENT D’APPARTENANCE

Même s’ils ont connu la défaite face aux Matadors, les Olympiens de l’Odyssée n’ont pas quitté le terrain avec amertume. Beaux joueurs, ils ont fait montre d’un bel esprit sportif face à leurs adversaires. Il en est allé de même pour leurs partisans, qui ont salué la supériorité de l’équipe dieppoise dont c’est la deuxième victoire consécutive sur les Olympiens à l’Acadie Bowl.

« Moncton avait gagné contre les Matadors en 2021 et en 2019, rappelle jean-Yves Cormier, qui soutient les Olympiens. En 2019, nous les avions battus 38 à 0. Cette année, ce sont eux les plus forts. La roue tourne et nous ferons mieux l’année prochaine ! »

Jean-Yves estime que la joute sportive est plus qu’un simple match de football : elle est le reflet d’une rivalité saine entre les deux écoles secondaires. Les familles qui assistent en masse à cet événement créent une atmosphère électrique et festive. « Les gens sont là d’abord pour le fun. Ça fait du bien de voir une telle ambiance. » Il n’y avait pas eu de compétition en 2020 pour cause de pandémie de Covid-19.

Samedi dernier, le match d’ouverture des Wildcats de Moncton au Centre Avenir a donné lieu aux mêmes réjouissances. David Gagné, qui confie aimer jouer en amateur avec son fils Samuel lorsque les étangs du parc Mapleton sont gelés en hiver, n’aurait manqué la rencontre pour rien au monde.

« Assister au match d’ouverture des Wildcats est une tradition pour ma famille, dit-il. C’est un moment où nous pouvons partager avec nos amis notre passion pour le hockey et soutenir notre équipe locale. Cela crée des souvenirs durables pour les jeunes et renforce notre sentiment d’appartenance à la communauté. »

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Photos

Titre : Mounir et Issam
Légende : Mounir Khaznadji et son fils Issam, qui a gagné le Bowl de l’Acadie avec les Matadors de Mathieu-Martin, sont arrivés de France il y a tout juste un an.
Crédit : Damien Dauphin – Le Moniteur Acadien

Titre : Massiera
Légende : Michel et Marie-Paule Massiéra ne manquent aucune occasion d’encourager leur petit-fils Nicholas Cormier-Massiéra, membre éminent de l’équipe des Matadors.
Crédit : Damien Dauphin – Le Moniteur Acadien

Titre : Partisans
Légende : Après le match, le jeune public a spontanément envahi le terrain Rocky Stone pour féliciter les joueurs.
Crédit : Damien Dauphin – Le Moniteur Acadien

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• Date de création 4 octobre, 2023
• Dernière mise à jour 4 octobre, 2023