Des amautiit rouges comme symboles de guérison

La Journée nationale de sensibilisation aux femmes et filles autochtones disparues et assassinées se tenait le 5 mai. Pauktuutit Inuit Women of Canada a profité de ce moment pour dévoiler son projet des amautiit rouges.
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Karine Lavoie
IJL – Réseau.Presse — Le Nunavoix

Le projet des amautiit rouges (The Red Amautiit Project) vise à rendre hommage à la vie et à l’héritage des femmes et filles autochtones disparues et assassinées et aux personnes inuit de diverses identités de genre.

L’initiative se veut aussi un moyen de sensibiliser les gens à la violence qui sévit encore aujourd’hui.

L’intention de Pauktuutit est de fournir des ressources significatives pour favoriser la guérison grâce à des activités autoguidées de soins, tout en respectant la culture et les traditions.

Pour ce projet, cinq couturières de chacune des régions de l’Inuit Nunangat ont été sélectionnées pour concevoir et coudre chacune un amauti.

Une cinquième femme a été choisie pour créer une pièce patrimoniale qui complète les autres en rendant hommage à nos ainés et au partage des connaissances traditionnelles.

L’amauti rouge : un symbole du souvenir

« Dans le cadre de ce projet, nous rendons hommage à nos proches, tout en invitant les gens à reconnaitre le cycle de violence contre les femmes, les filles et les personnes inuit de diverses identités de genre et la nécessité de collaborer pour éliminer la violence à travers le pays », a déclaré Gerri Sharpe, présidente de Pauktuutit Inuit Women of Canada.

Le 24 mai dernier, les amautiit ont été dévoilés à l’Assemblée législative.

« Les amautiit rouges sont frappants, et nous espérons que, lorsque les gens les verront, ils se souviendront des vies perdues et s’engageront à travailler ensemble pour mettre fin à la violence à travers le pays », a-t-elle ajouté.

Eunice Tunraluk d’Arctic Bay, Heather Angnatok de Nain à Terre-Neuve-et-Labrador, Shirley Elias d’Inuvik, Sarah Samisack d’Inukjuak au Nunavik et Nancy Pukinaq Aupaluktuq de Baker Lake sont les cinq créatrices qui ont participé à ce projet.

Pour Eunice Tunraluk, sa participation se voulait une façon de rendre hommage à ces femmes et à ces enfants inuit disparus.

La femme d’Arctic Bay aime créer des vêtements traditionnels et a appris de nouvelles compétences, techniques et différents motifs tout au long de sa vie.

« La sagesse, les techniques et les modèles m’ont été transmis de génération en génération, à commencer par mes arrière-arrière-grands-parents. Je me sens tellement chanceuse d’avoir d’excellents professeurs dans ma vie », déclare Eunice Tunraluk.

Une tournée à venir

Selon l’organisation, le projet qui visait en premier lieu la sensibilisation a été très bien accueilli.

« La prochaine étape consistera à trouver des moyens de transformer cette prise de conscience en action et en changements de comportement », indique Sneha Nampally, spécialiste des communications à Pauktuutit Inuit Women of Canada.

Le projet sera en tournée à travers le Canada, offrant un rythme sécuritaire pour la commémoration, la guérison, l’éducation et la sensibilisation.

Pauktuutit veillera à ce qu’une perspective sexospécifique soit utilisée pour élaborer conjointement des activités culturellement enracinées et tenant compte des traumatismes lors de cette tournée.

« Ces activités peuvent comprendre des célébrations de la vie et de l’héritage, des évènements commémoratifs, l’établissement d’éléments commémoratifs, la tenue de rassemblements de guérison et la fourniture de ressources pour aider à la navigation dans les supports de guérison », précise Sneha Nampally.

Les activités seront dirigées par des femmes, des filles, des Inuit de diverses identités de genre et leurs familles.

Plus de détails sur la tournée du projet des amautiit rouges seront dévoilés à l’automne.

Pauktuutit Inuit Women of Canada travaille aussi sur d’autres initiatives visant à mettre fin à la violence faite aux femmes, aux filles et aux Inuit de diverses identités de genre dans le cadre de projets axés sur la santé, le bienêtre et le développement socioéconomique.

Ceci touche des domaines tels que l’établissement de refuges d’urgence et de logements, l’éducation, la sécurité alimentaire et la revitalisation de la profession de sagefemme.

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Photo 1
Crédit : P.J. Akeeagok – Facebook
Légende
Cinq couturières de chacune des régions de l’Inuit Nunangat ont été sélectionnées pour concevoir et coudre chacune un amauti.

Photo 2
Crédit : P.J. Akeeagok – Facebook
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De gauche à droite : P.J. Akeeagok, premier ministre du Nunavut, Looee Mike, membre du conseil d’administration de Pauktuutit pour le Sud du Qikiqtani, et Margaret Nakashuk, ministre des Services à la famille.

  • Nombre de fichiers 3
  • Date de création 22 juin, 2023
  • Dernière mise à jour 22 juin, 2023
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