Des aînés en soutien à des nouveaux arrivants

Toujours à la recherche de bénévoles, le programme de jumelage Liaison Canada comble les efforts du COMPAS et les membres du Réseau des Aînés francophones de Terre-Neuve-et-Labrador pour accueillir des néo-Terre-Neuviens.

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Liz Fagan

IJL - Réseau.Presse - Le Gaboteur

Cette histoire vous semble-t-elle familière?

Un nouvel arrivant tente de se faire une place en ville, mais il ne sait pas exactement par où commencer ni à qui s'adresser. Les essentiels sont souvent pris comme acquis par les locaux; de comment obtenir son MCP (Régime d'assurance-soins médicaux) à naviguer les accents provinciaux, ce soutien est essentiel à l'intégration sociale.

Ce come from away observe la cérémonie quotidienne du thé et en déduit qu'il s'agit tout simplement du thé accompagné de biscuits moelleux. Mais un local lui expliquera que c’est du Tetley, non seulement du thé. Ce sont des jamjams, pas seulement des biscuits. C'est une chose d'exister dans un environnement étranger, c'en est une autre de s'y fondre.

Financé par le programme de jumelage Liaison Canada du ministère fédéral de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté, le projet compte sur les aînés de la capitale pour transmettre leur savoir-faire townie aux nouveaux arrivants.

S'entraider, une richesse mutuelle

Katherine Larochelle, l’agente d'établissement en immigration francophone au COMPAS, met en lumière une situation que les nouveaux arrivants connaissent trop bien. «Souvent ils sont tous seuls. Ils quittent leur pays [et] tout ce qu’ils connaissent.» Surtout avec la COVID-19, ajoute-elle, expliquant qu’il y a peut-être toujours des gens qui sont arrivés en pleine pandémie qui vivent toujours une sorte d'isolation en 2023.

Avec pour mission de faire découvrir la ville, et par conséquent la culture locale, à ces personnes, les coordonnateurs du projet ont organisé un déjeuner croissant avec le Réseau des Aînés francophones (RAF) le 28 septembre dernier pour présenter le programme aux participants. Bien qu’il n’y reste plus de croissants, l'initiative, elle, est toujours bien active!

Pour Jean-Marc Bélanger, le coordonnateur du RAF, l’intégration sociale que vise à favoriser ce projet est utile non seulement pour les nouveaux arrivants, mais aussi pour les aînés francophones. «L'idée c’est de donner une opportunité à nos aînés de pouvoir rencontrer et accompagner les nouveaux arrivants. Même nos aînés qui sont ici depuis longtemps, qui ont des carrières professionnelles, sont toujours intéressés de rencontrer des gens qui viennent d’ailleurs.»

Il explique qu’une période d’adaptation à la province n’est pas une expérience qui est étrangère aux membres du RAF. Beaucoup de ces derniers viennent d'ailleurs également. Ayant passé des années sur le vieux Rocher, ils connaissent très bien la province, les coutumes, mais aussi les obstacles souvent rencontrés par les nouveaux arrivants. «Maintenant, ils savent soutenir les personnes [et] ils peuvent donner des conseils quant aux endroits les endroits où l'on peut trouver des aliments plus traditionnels de leur pays, par exemple. Le but c’est de les rendre plus confortables dans notre communauté.»

Un tel partage se veut enrichissant pour les deux partis, affirme-t-il. «Quand tu rencontres des personnes qui viennent d'ailleurs, tu en apprends plus sur leurs pays, leurs traditions, en même temps ils accueillent la richesse que nous avons à leur offrir. Ils apprennent c’est quoi Terre-Neuve-et-Labrador.»

«C’est très enrichissant pour la personne mais en même temps pour nous-mêmes», affirme Nawal Krouchan, participante bénévole. «On se sent utile dans la communauté, qu’on peut aider ces personnes-la. Parfois on peut leur offrir des conseils, ils peuvent nous regarder en tant que parents, comme grands-parents.»

Un réseautage néo-terre-neuvien en français

Pour les membres du RAF, cette initiative permet aux aînés d'être plus actifs dans la communauté et d'être au service de ceux qui ont besoin d'aide. Et si le projet se déroule en collaboration avec le RAF, les bénévoles de tous les âges sont les bienvenus. «C’est bien de faire rencontrer des gens et d’aller prendre un café avec quelqu’un», dit Katherine Larochelle, soulignant qu’une participation serait agréable pour des gens de tous les horizons.

La participation est à la fois gratuite et ouverte à toute personne détenant une résidence permanente, mais il n’y a aucune condition limitant les bénévoles, hormis celle de vouloir partager sa culture en français.

Socialiser en français dans un milieu minoritaire tel que Terre-Neuve est une occasion inestimable pour ces nouveaux arrivants francophones. C’est une des raisons principales pour lesquelles le programme de jumelage du Liaison Canada existe, selon monsieur Bélanger, notant aussi les ressources en français et réseaux francophones de la province. «Il faut savoir que ces réseaux existent», résume-t-il.

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Photo: dennis-brendel-gb4KXbOFLlA-unsplash

Photo: Dennis Brendel (Unsplash)

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  • Date de création 22 octobre, 2023
  • Dernière mise à jour 20 octobre, 2023
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