Démission du maire de Toronto: Doug Ford remercie son ami

ÉMILIE GOUGEON-PELLETIER

Initiative de journalisme local — Le Droit

La démission surprise du maire de Toronto John Tory à la suite d’une relation extraconjugale avec une employée a pris la métropole de court.

«Je tiens à remercier mon ami John Tory pour ses nombreuses années de service public, plus récemment en tant que maire de Toronto», a déclaré samedi matin le premier ministre ontarien Doug Ford, au lendemain de l’annonce surprise de la démission du maire de Toronto. 

C’est en battant Doug Ford, entre autres, que John Tory a été élu pour la première fois en 2014, succédant au controversé maire Rob Ford, frère défunt du premier ministre ontarien. 

John Tory a facilement été réélu lors des élections municipales d’octobre dernier, comme il avait réussi à faire en 2018.

«On se souviendra de John comme d'un maire dévoué et travailleur qui a été un leader constant pendant les jours les plus difficiles de la pandémie. [...] Je ne souhaite rien d'autre que le meilleur pour mon ami dans les jours, les semaines et les mois à venir.»

La sortie de John Tory, vendredi soir, est survenue après des révélations publiées plus tôt par le Toronto Star.

«Je reconnais que permettre à cette relation de se développer était une grave erreur de jugement de ma part», a déclaré John Tory lors d’une conférence de presse convoquée hâtivement à l’hôtel de ville de Toronto.

Il a confirmé qu’il avait eu une «relation inappropriée» avec une employée de son bureau pendant la pandémie de COVID-19, au moment où il passait de longues périodes loin de sa femme Barbara, avec qui il est marié depuis plus de 40 ans.

John Tory a fait savoir que la relation extraconjugale a pris fin par consentement mutuel plus tôt cette année et que la femme travaille maintenant ailleurs.

On ne sait pas exactement à quel moment il remettra officiellement sa démission, mais John Tory a assuré qu’il travaillera avec le personnel de la Ville pour assurer une transition fluide.

Une élection partielle devrait se tenir au cours des prochaines semaines, en vertu de la Loi sur la cité de Toronto. 

Interim

D’ici là, c’est la conseillère municipale Jennifer McKelvie qui assurera l’intérim, une francophile et francophone qui a été présidente du Comité consultatif des affaires francophones de Toronto de juin 2019 à janvier 2023.

Elle pourrait demeurer en poste pendant plusieurs mois, car la Loi prévoit que les candidats disposent d'un minimum de 30 jours et d'un maximum de 60 jours pour déposer leur candidature après la déclaration officielle d'une élection partielle.

Le conseil municipal doit voter mercredi sur l’adoption du budget que John Tory a lui-même chaperonné.

Désaccords politiques

«Ce n'est un secret pour personne que John Tory et moi avons eu de nombreux désaccords politiques», a déclaré Kristyn Wong-Tam, ex-membre du conseil municipal de Toronto, siégeant actuellement à l’Assemblée législative de l’Ontario comme néo-démocrate.

«Je suis tout à fait d'accord pour qu'il démissionne. Il ne s'agit pas d'un simple laps de jugement survenu une seule fois. Tory était son patron et c'est un abus de pouvoir.»

L’urbaniste de renommée internationale Gil Penalosa, qui s’est présenté contre John Tory lors des dernières élections, a lui aussi pris Twitter d’assaut pour déclarer que les transgressions du maire n’étaient «pas seulement une grave erreur de jugement».

«Il était son patron, ça a commencé avant et fini après la campagne. Aussi "secret" que la négociation des pouvoirs du maire. L'un ou l'autre aurait changé le résultat de l'élection du maire de Toronto. Heureusement, les Torontois ont maintenant une chance d’élire mieux.»

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  • Date de création 13 février, 2023
  • Dernière mise à jour 13 février, 2023
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