Damir, petit réfugié ukrainien à Saint-Joseph d’Orléans

Quand une communauté se met ensemble pour permettre à une famille ukrainienne de s’installer loin des bombes, cela donne la possibilité de construire des ponts entre la francophonie d’Orléans et les enfants du pays de Vladimir Zelensky.

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André Magny
IJL – Réseau.Presse – L’Orléanais

Il est arrivé fin avril d’Ukraine avec sa mère Anna. Lui, c’est Damir. Il est en 3e année. Il ne parle pas français. Pourtant, le voici dans une classe à l’École élémentaire catholique Saint-Joseph d’Orléans. La directrice Anik Régimbald-Cyr explique que c’est grâce à la famille d’accueil d’Anna et de Damir, qui connaissait bien l’école Saint-Joseph d'Orléans, que le processus d’inscription a pu commencer.

Après avoir reçu il y a deux ans un petit réfugié syrien, cette fois-ci c’est à Damir que l’école ouvre les bras. Le petit bonhomme reçoit des services d'une éducatrice itinérante, affiliée au Service de soutien à l'apprentissage du Conseil des écoles catholiques du Centre-Est (CECCE). Celle-ci travaille au sein de l’école Saint-Joseph avec deux élèves allophones, dont Damir, et leur enseigne le français. C’est elle qui doit transmettre le plus de vocabulaire en français. D’après la directrice, «les deux élèves qui ne parlent pas la langue de l'autre s'entraident dans leur apprentissage du français. C'est d’ailleurs très beau de les voir apprendre une nouvelle langue commune.»

Évidemment, les deux élèves retournent par la suite en classe pour les récréations, les cours d'éducation physique ou d’arts.

L’enseignante du jeune ukrainien, Catherine Bédard, trouve d’ailleurs que son protégé apprend vite. Pédagogiquement parlant, la langue est évidemment le plus grand défi pédagogique. «Même avec Google Translate, raconte-t-elle, le message n’est pas nécessairement exactement ce qu’on veut dire. Mais avec les gestes et les modèles dans la classe, Damir arrive à comprendre ce qu’on lui demande.»

Un travail communautaire

La présence du nouveau venu amène un élan de solidarité. Dans sa classe, certains élèves sont responsables de s’occuper de lui, «c'est-à-dire de ne jamais le laisser seul lors des transitions et des récréations», mentionne son enseignante.

Mme Bédard a évidemment préparé ses élèves à la venue de leur nouveau camarade. Connaissant la situation en Ukraine, selon elle, «ils étaient très contents de l’accueillir! La classe lui a fait des cartes et a écrit dans sa langue maternelle des messages de bienvenue. Il était bien heureux. De plus, certains élèves lui ont fait des dessins.»

En ce qui concerne l’ensemble de l’école, celle-ci entamera avant la fin des classes une cueillette d’articles pour préparer des paniers de bienvenue pour les nouveaux arrivants ukrainiens qui suivront les traces du petit Damir et de sa maman.

En outre, le personnel de l’école travaille avec une travailleuse d’établissement dans les écoles francophones d’Ottawa (TÉÉ). «Celle-ci est affiliée, comme l’explique la directrice de l’école Saint-Joseph, au Centre des Services Communautaires Vanier et nous aide à trouver des ressources pour les familles nouvellement arrivées.»

Du côté d’Orléans, un souper-bénéfice a eu lieu le 13 juin dernier au Soul Stone Restaurant. Il était organisé par John Sanko, un membre actif au sein des Chevaliers de Colomb à Orléans, lui-même Canado-Ukrainien de la 2e génération; les fonds amassés ont été offerts à Anna, Damir, ainsi que d'autres familles ukrainiennes de la région.

Tisser des liens

Au-delà des élans de générosité, la venue de Damir dans les corridors de l’école Saint-Joseph, «aide le personnel et les élèves de l’école à mieux comprendre et saisir la réalité des Ukrainiennes et des Ukrainiens», soutient Mme Régimbald-Cyr. D’après elle, son arrivée permet au personnel et aux élèves de faire preuve quotidiennement de bienveillance, d’accueil, d’entraide et d’empathie, «des valeurs importantes au CECCE», selon la directrice.

Sa présence semble être bénéfique pour tous. Les échanges sont dans les deux sens. D’après son enseignant, Damir s’est déjà fait des amis et comme il est sportif, il s’intègre bien dans les équipes de basket et de foot européen. Semble-t-il heureux ? Selon Mme Bédard oui, «car il sourit lorsque les autres essaient de l’aider et veut entrer en relation en initiant des comportements amusants.»

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BP

Depuis la fin avril, l’École élémentaire catholique Saint-Joseph d’Orléans accueille un jeune réfugié ukrainien. (Crédit : Jean-Marc Pacelli)

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  • Date de création 21 juin, 2022
  • Dernière mise à jour 21 juin, 2022
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