Cuisiner et vivre ensemble, un atelier aux saveurs multiculturelles

Le 23 mars, plus d’une quarantaine de femmes ont participé à un atelier de cuisine multiculturelle orchestré par l’Association canadienne-française de l’Alberta (ACFA) régionale de Lethbridge en partenariat avec le Portail de l’Immigrant Association (PIA). Au menu de cette expérience culinaire : une pincée de socialisation, une touche de découverte culturelle et, bien sûr, une délicieuse fusion des saveurs.

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Gabrielle Audet-Michaud

IJL-RÉSEAU.PRESSE-LE FRANCO

«Il y avait du chou vert au beurre d’arachides avec du poulet frit, du plantain frit et du foufou, qui est aussi un plat de chez nous», relate, avec entrain, Merveille Kalula. Ces spécialités de la République démocratique du Congo d'où elle est originaire ont été préparées de ses mains lors de cet après-midi «mémorable».

Elle insiste sur l’ambiance collaborative qui a régné pendant l'événement, permettant à tous d’ajouter sa touche personnelle. «J’étais ravie de partager certaines connaissances de la cuisine de chez moi aux autres [...]. On a donné les instructions, partagé les tâches et chacun avait quelque chose à faire», explique celle qui travaille en restauration à Lethbridge.

Outre les délices congolais, des samoussas et de l’agatoki ont aussi été préparés par une cuisinière originaire du Burundi et ses aides-cuisiniers. Le mélange de saveurs était donc notable, tout comme celui des cultures, explique Merveille, avec la présence de participantes venues d’Algérie, du Cameroun et de la République centrafricaine. Une diversité qui a à la fois «enrichi l'expérience culinaire et humaine».

Après tout, au-delà de la gastronomie, cette rencontre offrait également l’occasion aux participantes, toutes de nouvelles arrivantes, de faire connaissance et de tisser des liens entre elles. «Les gens du PIA et de l’ACFA nous ont mis à l’aise, on se sentait à la maison. C’était un bon moment de rencontre et tout le monde était très accueillant», témoigne Merveille.

Tous bienvenus 

Pour s’assurer que tous se sentent inclus lors de l’activité, la directrice régionale de l’ACFA régionale de Lethbridge, Mylène Beaulieu, a même encouragé une des participantes qui ne souhaitait pas cuisiner à endosser le rôle de DJ pour divertir les cuisinières. «Elle a mis de la musique d’un peu partout. Du Burundi, du Congo et même des chansons québécoises. Ça a vraiment mis de l’ambiance», confie-t-elle.

C’est aussi dans cette esprit d’inclusion qu’elle a invité les participantes de Lethbridge à trimbaler avec elles leurs conjoints et enfants même si l’atelier était organisé en collaboration avec le PIA dans le cadre de son programme des femmes.

«C’est difficile pour tous les francophones de créer des liens, c’est pour ça que je voulais que les hommes puissent être présents aussi.Il y avait quelques maris et un grand-papa», relate la directrice régionale.

Au moment de la dégustation des mets dans la cuisine et la cafétéria de l’École La Vérendrye, située à La Cité des Prairies où sont localisés les bureaux de l’ACFA régionale de Lethbridge, les échanges se faisaient tantôt en français, tantôt dans d'autres langues. «C’était une ambiance très multiculturelle, comme nous l'avions espéré», s'enthousiasme Mylène Beaulieu.

Créer des liens pour mieux s’intégrer

Malgré la tempête de neige qui sévissait dans le sud de la province, quelques employés du PIA et une dizaine de nouvelles arrivantes ont bravé les intempéries pour prendre part à l’atelier. Parmi celles-ci, Christine Ntamack attendait cette journée avec impatience pour s’évader de ses tâches quotidiennes le temps de quelques heures et pour «socialiser avec d’autres femmes».

«Ça m’a fait très plaisir, surtout d’être entourée de francophones. C’est difficile de tomber sur d’autres personnes qui parlent français ici, à Calgary, et en Alberta. Quand je suis arrivée, je ne savais même pas qu’il existait des services en français», souligne cette mère d’origine camerounaise.

Son témoignage rappelle à quel point les organismes communautaires et culturels francophones jouent un rôle clé dans l’établissement et l’intégration des nouveaux arrivants. En terre étrangère, rencontrer des individus «partageant une langue commune» et des similitudes culturelles peut «agir comme un vrai baume». «Ça fait du bien de savoir qu’il y a des gens avec qui on peut s’entendre facilement», mentionne enfin Christine.

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  • Date de création 19 avril, 2024
  • Dernière mise à jour 19 avril, 2024
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