COVID-19 : Jeux d’hiver de l’Arctique annulés, déception pour la communauté
Les Jeux d’hiver de l’Arctique étaient la première manifestation annulée dans le monde du sport en raison du coronavirus. Grande déception pour les athlètes, mais également pour les quelque 1800 bénévoles engagés dans l’aventure.
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Julie Gillet
Initiative de journalisme local - APF - Territoires
Le samedi 7 mars, le couperet tombe : les Jeux d’hiver de l’Arctique, qui devaient avoir lieu du 15 au 21 mars à Whitehorse, sont annulés en raison de craintes concernant une éventuelle propagation du virus COVID-19. Une décision difficile à prendre pour les organisateurs, mais encore plus difficile à comprendre pour les jeunes athlètes.
« Je suis triste, car c’était ma dernière chance de participer », confie Abby Rich, inscrite à l’épreuve de futsal (sport apparenté au soccer). « Je pense qu’annuler les Jeux était une solution trop radicale. Il aurait pu y avoir des mesures de détection et de protection supplémentaires ». Même réaction pour Kaydia Campbell, elle aussi joueuse de futsal : « C’est encore plus difficile à accepter à quelques jours de l’événement. Voilà des mois que nous nous entrainons ».
Déception sur tous les fronts
Mais les organisateurs et les athlètes ne sont pas les seuls à préparer les Jeux d’hiver de l’Arctique depuis de longs mois : quelque 1800 bénévoles avaient été recrutés pour gérer le quotidien de l’évènement. « À ce nombre s’ajoutent les 300 bénévoles qui ont travaillé pendant deux ans à la planification des Jeux », souligne Bev Buckway, la présidente du recrutement des bénévoles pour l’événement. Une vraie déception pour l’ensemble de la communauté, particulièrement investie dans ces Jeux, même si beaucoup comprennent et approuvent les raisons de l’annulation, comme en témoignent les nombreux commentaires de soutien en réaction à l’annonce de l’annulation sur les réseaux sociaux.
Les bénévoles recrutés occupaient des postes très variés, des cuisines à l’accueil des athlètes, de la gestion du matériel technique à l’enregistrement des statistiques. « Il faut beaucoup de monde pour s’occuper de 2000 athlètes et d’une organisation de cette importance », explique Bev Buckway. « C’est simple : sans les bénévoles, il n’y aurait pas de Jeux ».
Heureusement, il est assez facile de recruter des bénévoles au Yukon. « C’est dans notre culture », souligne l’ancienne maire de Whitehorse. « Beaucoup de Yukonnais connaissent quelqu’un qui participe ou qui a participé aux Jeux. Nous savons l’importance que cet événement a pour les jeunes et la différence qu’il peut faire pour eux. Moi-même, j’ai participé aux tout premiers Jeux de l’Arctique, il y a 50 ans ».
Un impact économique considérable
Le choix d’annuler les Jeux d’hiver de l’Arctique, qui auraient célébré cette année leur cinquantième anniversaire, a entraîné une panoplie de répercussions financières pour le Yukon. De nombreux restaurateurs, petites entreprises et commerces au détail de Whitehorse devront faire face à des pertes inévitables dont la somme n’a pas encore été déterminée. Pour limiter celles-ci, plusieurs Yukonnais suggèrent sur les réseaux sociaux d’encourager les commerces locaux au cours des prochaines semaines. En raison des nombreux vols annulés, le transporteur aérien Air North estime aussi que l’annulation lui coûtera environ 1 million de dollars. Tous les vols réguliers achetés par les délégations canadiennes seront remboursés.
Lors de la dernière Assemblée législative du Yukon, une motion a été déposée pour proposer la création d’un comité spécial qui regrouperait tous les partis politiques pour évaluer les impacts économiques à venir de la COVID-19.
Bien qu’aucun cas n’ait encore été enregistré sur le territoire, le Yukon se dit prêt à faire face à une éventuelle épidémie.
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- Date de création 19 mars, 2020
- Dernière mise à jour 12 mars, 2020