Courir ensemble, sans exclusion : la course de l'Équinoxe revient à Canmore

Après quelques années d’absence, la course à pied de l'Équinoxe fera son grand retour à Canmore le 29 avril 2023 avec un objectif clair : promouvoir l’inclusion de tous les membres de la communauté sportive, peu importe leur origine linguistique, leur condition physique ou leur état de santé mentale. Cette édition accueillera également une ambassadrice à mobilité réduite, offrant ainsi une occasion unique de réfléchir à des moyens de rendre le sport amateur plus accessible pour les athlètes en situation de handicap.

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Gabrielle Audet-Michaud

IJL-RÉSEAU.PRESSE-LE FRANCO

Lyne-Marie Bilodeau est une sportive aguerrie. Dès son jeune âge, cette Québécoise d’origine commence à prendre part à des épreuves de ski de fond en position debout, et ce, malgré sa paralysie du côté gauche causée par une hémiparésie. En 2018, alors qu’elle est en déplacement à Canmore pour participer à une coupe du monde, Lyne-Marie tombe dans l'œil d’un entraîneur de l’équipe nationale de paraski qui lui propose alors de passer de la position debout à la position assise. Ce changement l’a conduite jusqu'aux Jeux paralympiques de 2022 à Pékin, une expérience qui a renforcé sa passion pour le sport et sa détermination à surmonter les obstacles.

Maintenant installée à Canmore, où l’équipe nationale de ski de fond s’entraîne, Lyne-Marie cherche à participer activement à la communauté locale et à promouvoir l'inclusion dans le sport en saisissant toutes les occasions qui se présentent à elle. «Je pense qu’en étant ambassadrice de la course de l’Équinoxe, ça peut être très inspirant pour d’autres gens qui ont un handicap à Canmore. Ils pourront se dire : “moi aussi, je suis une personne à mobilité réduite et, moi aussi, je peux performer dans le sport"», témoigne-t-elle.

Le gestionnaire du développement des athlètes et des entraîneurs du volet paranordique chez Nordiq Canada, Bjorn Taylor, estime, de son côté, qu’il est important de créer davantage d’occasions pour que les athlètes en situation de handicap puissent participer à des compétitions amateurs. «Le sport, c’est bon pour la santé mentale et physique, mais c’est aussi une manière de connecter au niveau social et communautaire, donc c’est important d’inclure tout le monde», affirme-t-il.

Selon le gestionnaire, certains organisateurs d’événements sportifs éprouvent encore de la peur et un sentiment d’inconfort à l’idée d’inclure des athlètes ayant des limitations physiques, car ils ne veulent pas «faire d’erreurs» en minimisant ou en donnant trop d’importance à leurs handicaps. Cependant, il rappelle que ce qui est vraiment primordial pour organiser une compétition, c'est de mettre à la disposition des athlètes «une ligne de départ et une ligne d'arrivée» et que tout le reste peut être adapté en conséquence.

«Les athlètes en parasport vont peut-être avoir l’air un peu différents lorsqu’ils participeront à vos événements. Peut-être qu’ils auront besoin d'équipement spécial, mais, au final, ça ne change pas grand-chose», affirme Bjorn Taylor. En cas de doute, il enjoint les organisateurs d'événements à poser des questions à des organismes qui ont une expertise en la matière, comme Nordiq Canada.

L'adaptation, une clé pour l'inclusion des athlètes en parasport 

Les mesures d’adaptation nécessaires pour inclure les athlètes ayant des besoins spéciaux dans des compétitions amateurs sont très variées. Elles peuvent inclure des aides techniques pour faciliter la pratique sportive et la mise à disposition d’infrastructures et de pièces d'équipement adaptées. Le gestionnaire souligne d’ailleurs que pour garantir l'égalité des chances pour tous les athlètes, «l'inclusion et l'adaptation doivent aller de pair» quels que soient les besoins des athlètes.

Même son de cloche du côté de Lyne-Marie qui rappelle aussi que «chaque handicap est différent» et que les techniques de chacun varient en fonction de leurs capacités physiques. «En paraski de fond par exemple, on n'est pas tous assis de la même manière, on ne peut pas pousser de la même manière. On doit trouver notre propre méthode pour performer», dit-elle.

Le sport comme thérapie 

La pratique du sport peut être bénéfique pour la santé physique, mais également pour la santé mentale. C'est ce que soutient Jean-François Dupras, alpiniste et conférencier qui se bat pour sensibiliser la population à la santé mentale. Un peu comme Lyne-Marie Bilodeau, cet autre ambassadeur de la course de l'Équinoxe voit dans cet événement l'occasion de lancer un message fort d'inclusion. «C’est incroyable, ça représente bien comment à quel point l’exercice peut être bénéfique pour tous, qu’on soit atteint de maladie mentale ou d’un handicap», avance-t-il.

Jean-François Dupras insiste sur le fait que le principal objectif de la course de l’Équinoxe est de se divertir, de se dépenser et de passer du temps à l’extérieur. Il n'y a pas de «finalité précise» et toutes les personnes, y compris celles qui préfèrent marcher, sont encouragées à participer. «C’est très accessible, on a juste besoin d’avoir des chaussures de course pour participer», souligne-t-il. D’ailleurs, même une petite marche de «cinq minutes pendant la journée» peut avoir un impact énorme sur notre santé mentale, ajoute-t-il en concluant.

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  • Date de création 27 avril, 2023
  • Dernière mise à jour 27 avril, 2023
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