Convoi de la liberté: Ottawa aurait voulu plus d'aide de Doug Ford

ÉMILIE GOUGEON-PELLETIER

Initiative de journalisme local — Le Droit

La Ville d’Ottawa aurait espéré plus d’aide de la province durant l’occupation de son centre-ville.

Durant son témoignage devant la Commission sur l’état d’urgence, lundi, le directeur municipal d’Ottawa Steve Kanellakos a exprimé que la Ville n’avait pas reçu l’aide espérée de la province et que l’administration municipale avait senti une certaine réticence de la part du gouvernement ontarien.

Rappelons que Doug Ford avait été la cible de nombreuses critiques pour ne pas en avoir fait plus pour mettre un terme à l’occupation du «convoi de la liberté».

Plusieurs avaient reproché au premier ministre ontarien d’avoir choisi de faire de la motoneige à son chalet au moment où les Ottaviens faisaient face au harcèlement et à l’intimidation de manifestants.

Steve Kanellakos a par ailleurs révélé que «l'intention exprimée» lors de la déclaration de l’état d’urgence par le maire d’Ottawa Jim Watson était «de faire pression sur le premier ministre pour qu'il exerce ses pouvoirs pour résoudre» la situation.

Une question de police, pas de politique

Steve Kanellakos a indiqué que la province, y compris la solliciteure générale de l’époque Sylvia Jones, a souvent maintenu qu’il s’agissait d’une question qui concernait plutôt la police, et non le «politique».

«La solliciteure générale a été claire que c’était une question de forces de l’ordre, que ce n’était pas aux élus de s’en mêler», a déballé le directeur municipal.

Le premier ministre ontarien Doug Ford a d’ailleurs émis un commentaire qui corrobore cette philosophie, lundi, en disant qu’il n’a pas été appelé à témoigner devant la Commission, mais que «nous avons des hauts fonctionnaires de la Police provinciale de l’Ontario qui témoigneront».

Par ailleurs, Sylvia Jones avait essuyé maintes critiques pour avoir été absente des trois premières rencontres de la table de concertation tripartite sur la controverse à Ottawa.

Les ministres fédéraux de la Protection civile Bill Blair et de la Sécurité publique Marco Mendicino ainsi que le maire Watson faisaient notamment partie de ces rencontres.

Steve Kanellakos dit avoir été «déçu» de l’absence de la province à ces réunions, et affirme ne pas savoir pourquoi le gouvernement Ford avait refusé d’y être.

Le premier ministre Ford avait défendu la décision de son gouvernement de ne pas avoir participé à ces rencontres en disant que les gens «ne veulent pas d’une autre table remplie de politiciens qui s'assoient pour parler [...], les gens veulent voir des gestes concrets». 

Appui 

Même si Doug Ford n’a pas été appelé à témoigner devant la Commission sur l’état d’urgence, il a réitéré son appui au gouvernement Trudeau d’avoir eu recours à cette loi pour mettre fin au «convoi de la liberté», lors d’une conférence de presse tenue à Kanata, lundi.

Le premier ministre ontarien a répété qu’il est en faveur de la liberté d’expression, mais que si les gens veulent manifester, «qu’ils viennent faire leurs roues latérales à Queen’s Park, plutôt que de perturber la vie des résidents d’Ottawa». 

Doug Ford assure que lui et son gouvernement ont collaboré avec le premier ministre Trudeau et plusieurs maires lorsque des camionneurs ont occupé le centre-ville d’Ottawa et bloqué la circulation au pont Ambassador, un poste frontalier stratégique d’échanges commerciaux entre Windsor et Detroit, pendant plusieurs semaines. 

L’Ontario a déclaré l’état d’urgence provincial le 11 février, soit environ deux semaines après l’arrivée des camionneurs sur la rue Wellington, à Ottawa.

«La déclaration au niveau provincial a eu lieu lorsque les choses ont dégénéré et que nous avons commencé à avoir des problèmes à un passage frontalier important [le pont Ambassador]», juge Steve Kanellakos.

«Ils empêchaient un milliard de dollars de commerce de traverser nos frontières. Je n’ai aucune tolérance pour cela», s’est indigné Doug Ford.

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  • Date de création 17 octobre, 2022
  • Dernière mise à jour 17 octobre, 2022
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