Construire sa vie de famille

Après plus de 20 ans au Canada, c’est finalement en 2017 que Jean Kabongo et sa famille décident de s’installer au Manitoba, à Kleefeld. Cet originaire du Congo espère pouvoir maintenant aider d’autres immigrants à s’installer au rural.

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Ophélie Doireau

IJL – Réseau.Presse – La Liberté

 

Le Québec, l’Ontario, l’Alberta et maintenant le Manitoba, Jean Kabongo a parcouru le Canada en quête d’un endroit où il se sentirait enfin chez lui. Et c’est un petit village du nom de Kleefeld, à dix minutes de Steinbach, qui l’a emporté. « En Ontario, la vie commençait vraiment à devenir de plus en plus chère. Avec ma femme, Nancy, nous voulions acheter une maison. Mais c’était pratiquement impossible.

« Une partie de la famille de ma femme vit au Manitoba, alors nous sommes venus rendre visite et voir si le Manitoba serait une bonne option pour nous. »

Bien décidés à offrir à leurs trois enfants, Jayce, Jayna et Jayziel, un grand espace et une belle maison, Jean et Nancy Kabongo sautent le pas et s’installent au Manitoba rural.

« Nous voulions de l’espace pour que les enfants puissent jouer. » D’ailleurs au moment de notre entrevue, Jean Kabongo est interrompu, car des enfants voisins viennent chercher ses enfants pour aller jouer. Pour le Congolais, cette sécurité n’a pas de prix. « Nous avons vécu un peu à Steinbach en attendant de faire construire notre maison. Au début, nous pensions à Steinbach. Mais Kleefeld possédait plus de terrain. Il y a beaucoup de jeunes familles, c’est un très bel environnement pour élever des
enfants. »

| Une belle communauté

Jean Kabongo a aussi été séduit par le Friendly Manitoba. « Le constructeur que nous avons eu a été tellement gentil. Il prenait le temps de nous expliquer toutes les démarches, comment les choses avan-çaient. C’est vraiment quelque chose qui m’a frappé au Manitoba, la gentillesse des gens. Et encore plus au rural, il y a une mentalité très simple, pas d’égoïsme, les gens sont gentils.

« Quand on s’est installé, des voisins sont venus pour nous offrir des gâteaux. C’était vraiment super gentil. Nous avons pu créer de vraies relations avec les gens. »

Il résume d’ailleurs sa vie manitobaine avec une phrase très simple. « J’ai exactement la vie que je voulais avoir. » Jean Kabongo ne se verrait d’ailleurs pas vivre dans une grande ville. « En ville, les gens sont pressés, il y a un stress ambiant. Tu vas quelque part, il y a la file d’attente, je ne pourrais pas avoir cette vie. »

De plus, la pandémie de COVID-19 a permis une démocratisation du télétravail et Jean Kabongo en est un adepte. « Je dois dire que maintenant, je travaille pour une entreprise ontarienne depuis la maison. Je n’ai aucun problème de connexion, il y a même la fibre optique, contrairement à certains endroits à Winnipeg!

« Le coût de la vie a augmenté donc je cherchais un emploi qui m’offrirait la souplesse du télétravail et une rémunération qui me permettrait de vivre correctement.

« Si j’avais travaillé pour une entreprise à Winnipeg, les allers-retours auraient eu un coût. Pour s’installer au rural, il faut réfléchir aussi à l’emploi que l’on a. »

Il reconnaît d’ailleurs qu’il est obligatoire d’avoir une voiture pour vivre au rural. « Sans voiture, ce n’est pas possible de vivre au rural. Il n’y a pas de transport, à part le taxi. S’il y avait une liaison de transports en commun entre Winnipeg et Steinbach, je suis sûr que l’immigration vers le rural serait plus attractive. Tu pourrais travailler à Winnipeg et vivre à Steinbach. J’y vois un avantage considérable.

« Mais même si tu as une voiture, au début, tu n’es pas forcément à l’aise de conduire sur l’autoroute canadienne. Encore moins l’hiver. Donc des lignes de transport seraient une belle occasion pour le Manitoba rural. »

| Un souhait de redonner

À côté de son emploi, Jean Kabongo a travaillé pour obtenir sa licence de courtier en immobilier. Il y voit pour lui une occasion d’apporter son aide aux immigrants qui se posent des questions quant à leur première installation.

« Je me suis posé tellement de questions lorsque nous avons voulu acheter une maison : Où? Est-ce qu’il vaut mieux construire ou acheter déjà construit? Enfin tellement de questions qu’aujourd’hui, j’ai envie d’expliquer aux immigrants qu’il existe des endroits au rural où ils peuvent être aussi confortables qu’en ville. Même plus confortables. J’ai envie d’accompagner les personnes dans leur expérience d’achat. »

 

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Photos : 

• De gauche à droite : Jayce, Nancy, Jayziel, Jean et Jayna Kabongo. + photo : Gracieuseté Jean Kabongo

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• Date de création 25 août, 2023
• Dernière mise à jour 25 août, 2023