Construire l’avenir du transport à Halifax par l’Agence de transport régionale conjointe  

Depuis sa création en 2021, l’Agence de transport régionale conjointe élabore un plan régional de manière collaborative pour Halifax et ses environs.

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Farida Agogno 

IJL – Réseau.Presse – Le Courrier de la Nouvelle-Écosse - Atl

La Nouvelle-Écosse a franchi une étape majeure en 2021 en dépassant le cap d’un million d’habitants, avec Halifax représentant plus de 45 %  de cette population. Le gouvernement provincial s’est fixé un objectif de doubler la population d’ici 2060, en mettant l’accent sur Halifax et ses environs.

Cette ambition exige une collaboration intergouvernementale et une stratégie de transport à long terme axé sur la durabilité. Ainsi, avec la sanction royale du projet de loi 61, soit la Loi sur l’Agence de transport régional conjointe (ATRC), cette société d'État a été créée en 2021.

L’ATRC a comme seul actionnaire le ministre des Travaux publics. Son président-directeur général relève du sous-ministre des Travaux publics, qui préside également le Conseil d’administration de l’ATRC. L’Agence collabore étroitement avec un comité consultatif technique pour orienter son travail.

Mark Peck, président et PDG de l’ATRC, avance que le mandat de cette compagnie est de développer un plan de transport à travers un examen approfondi de tous les modes de transport lié à Halifax et sa région environnante, notamment les routes, les ponts, les autoroutes, les traversiers, les chemins de fer, les aéroports, les ports et les transports en commun.

Elle vise à établir un plan de transport régional en cohérence avec la croissance rapide de la région en améliorant la sécurité et l'efficacité des déplacements des personnes et des marchandises. De plus, il tient compte du mouvement des biens pour soutenir l’économie actuelle et future.

Les préoccupations environnementales sont aussi au premier plan pour l’ATRC. Environ 32 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) sont causées par les transports. Donc réduire les GES est un objectif crucial et fondamental du plan.

Ce que vous avez attendu, le rapport d’octobre 2023, montre que les défis en matière de transport sont multiples. Parmi eux, on cite le manque de connectivité vers les destinations régionales, l’état déplorable des infrastructures routières et les problèmes de sécurité liés aux volumes élevés de circulations et aux vitesses élevées.

Parallèlement, les services de transport en commun font face à des problèmes de fiabilité et d’accessibilité, tandis que les options de déplacements actifs, comme la marche et le vélo, sont confrontées à un manque d’infrastructures appropriées et de soutien.

Enfin, le coût élevé des transports publics constitue un obstacle supplémentaire pour de nombreux usagers.

Megan Couture, stratège en communication et en engagement, confirme que la société a entendu de nombreuses personnes et leur envie de disposer davantage d'options de transport.

Elle explique que les individus cherchent à avoir accès à des choix de transport qui conviennent à divers événements, autrement dit l’éducation, les soins de santé, les opportunités d’emploi et les rendez-vous.

Elle espère que ce plan va répondre aux besoins futurs de la population. «Je pense également que ce que nous espérons offrir, c’est une vision globale et holistique du système de transport. Jusqu’à présent, cela n’a jamais vraiment été étudié à l’échelle régionale ; bien que de nombreuses municipalités aient accompli un travail remarquable pour leur ville respective, c’est la première fois en Nouvelle-Écosse que nous envisageons cela dans une perspective régionale plus large. Nous réfléchissons donc à l’ensemble du système et à son avenir», poursuit-elle. 

Pour collaborer avec le gouvernement et les municipalités, la société travaille par le biais d’un groupe de travail. En termes d’engagement communautaire, M. Peck témoigne d'une collaboration avec des organisations comme One North End, dirigé par Rodney Small, le YWCA, soutenant les femmes à risques et les nouveaux arrivants, ainsi que la communauté LGBTQIA+ et les jeunes.

L’entreprise a de même travaillé avec OSO planning and Design, qui implique la Première Nation de Millbrook. Récemment, elle a entamé une collaboration avec Mi’kmaw Native Friendship Center en mettant l’accent sur les jeunes autochtones urbains et les aînés.

«Ces partenariats sont essentiels, car ils facilitent l’engagement avec les communautés historiquement africaines de la Nouvelle-Écosse et les Premières Nations dans la zone d’étude des quinze municipalités, atteste M. Peck.  Nous accordons la priorité à la collaboration avec des partenaires de confiance implantés dans ces communautés, pour tirer parti de leur expertise et établir efficacement la confiance.»

D’un point de vue qualitatif, M. Peck affirme que son entreprise travaille en collaboration avec l’université de Toronto, notamment avec le Dr Eric Miller, un expert de premier plan en modélisation des transports.

Cette collaboration assure que le plan de transport est basé sur des données précises, reflétant les comportements de déplacement des Néo-Écossais.

Mme Couture, de son côté, insiste sur la nécessité d'équilibrer les données quantitatives issues de la modélisation avec les perspectives sur les défis de transport auxquels sont confrontées les communautés, ce qui permettra, selon elle, d’aborder à la fois les objectifs quantitatifs de réduction des émissions de GES et l’accueil de la croissance démographique.

«La création du plan de transport n’est que le début. Nous nous engageons à également présenter des stratégies de mise en œuvre complètes s’étalant sur cinq à 10 ans et au-delà, dit M. Peck. En envisageant divers scénarios et en évaluant leurs impacts, nous visons à fournir une approche prospective qui répond aux besoins de transport futurs des Néo-Écossais à l’échelle régionale.»  

Dans le rapport du plan d'affaires 2024-2025 de l’entreprise, la ministre des Travaux publics Kim Masland confirme que depuis sa création en 2021, l’ARTC a réalisé des avancées significatives en mettant en place des politiques et procédures essentielles, en impliquant des partenaires clés.

Pour l’avenir, l’ARTC continuera à saisir des opportunités de collaboration, à susciter l’engagement et à encourager une planification régionale positive et proactive pour la province.

Notons que la date limite de soumission du plan au gouvernement est fixée en novembre 2024.

  • Nombre de fichiers 5
  • Date de création 2 avril, 2024
  • Dernière mise à jour 2 avril, 2024
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