Communauté LGBTQ2+ : la politique de drapeaux de Barrington est remise en question 

Une résidente de la région de Barrington a effectué une présentation devant le conseil de cette municipalité, le 12 septembre, afin de se prononcer sur leur politique en matière de drapeaux qui, selon elle, va à l’encontre de ses droits religieux. 

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Jean-Philippe Giroux

IJL – Réseau.Presse – Le Courrier de la Nouvelle-Écosse

Elle dénonçait le fait que Barrington ait accepté de hisser six drapeaux de la Fierté différents, dont le drapeau de la Fierté canadienne, le drapeau de la Fierté trans et le drapeau allié hétérosexuel, du 2 juin au 7 octobre à Barrington River, le lieu dudit mât.

Le formulaire de la résidente de Shag Harbour a été retiré du site Internet de la Municipalité depuis la rencontre du 12 septembre.

« On ne veut exclure personne, mais il semble un peu excessif et déraisonnable qu'un groupe ou une organisation monopolise le mât du drapeau de la communauté, mois après mois », déclare Christy Conrad, l’auteure du formulaire.

Notons que la durée maximale de déploiement d'un seul drapeau communautaire est de deux semaines et que, cette année, 13 formulaires ont été soumis.

Selon Mme Conrad, le drapeau de la fierté symbolise une « aversion ou hostilité à l'égard du christianisme [et d’une] idéologie radicale introduite dans les écoles et les entreprises, [une] perte de la liberté religieuse et [une] célébration forcée de la perversion sexuelle ».

Elle déplore la « théologie radicale » de ce groupe, qui comprend la présence des drag queens lors des lectures pour enfants.

La politique en question, visant à établir un protocole et les règles de base pour le déploiement des drapeaux sur les propriétés et les mâts appartenant à la Municipalité, précise que les demandes soumises par des groupes politiques, religieux ou des organisations qui appuient « l'intolérance sociale ou raciale, la violence ou la haine » seront refusées.

Le conseiller Shaun Hatfield a mentionné que la politique a été conçue afin de donner de la visibilité aux communautés sous-représentées, dont les Afro-Néo-Écossais, les Mi’kmaq et les personnes LGBTQ2+.

D’autres conseillers se sont prononcés lors de la période de questions, dont George El Jakl, qui est d’avis que la politique municipale est en train de diviser la communauté. Il a même suggéré de se débarrasser du mât complètement et de se tenir aux drapeaux municipaux.

Mme Conrad souhaite que Barrington modifie sa politique « pour la rendre plus inclusive pour tous », soit en ne permettant que le lever des drapeaux canadien et néo-écossais, car ils « s'adressent à tous les résidents ». L’autre option : laisser les groupes politiques et religieux contribuer au mât municipal.

Elle suggère également de limiter le nombre de fois qu’un seul organisme ou individu est en mesure de faire hisser un ou des drapeaux.

Le préfet de Barrington, Eddie Nickerson, a déclaré qu’aucune décision à cet effet ne serait prise lors de la rencontre. La Municipalité décidera prochainement si la politique sera maintenue ou non.

Il insiste sur le fait que le travail sur les politiques municipales ne nécessite pas d'audience publique. « Elle sera inscrite à l'ordre du jour, si le conseil décide d'aborder cette politique », souligne M. Nickerson.

Le 20 septembre, des membres du groupe 1 Million March 4 Children ont organisé une manifestation devant l’Hôtel de Ville d’Halifax pour « protéger les enfants des enseignements de l'idéologie du genre, de l'endoctrinement sexuel et de l'exposition à des contenus sexuels explicites ».

Il s’agit d’une manifestation concernant les droits des LGBTQ2+, plus précisément les personnes trans et de genre divers, dans les écoles.

Des contre-manifestations ont eu lieu au même moment à Halifax ainsi que dans d’autres villes canadiennes, où les partisans du groupe anti-LGBT se sont mobilisés.

  • Nombre de fichiers 5
  • Date de création 20 septembre, 2023
  • Dernière mise à jour 20 septembre, 2023
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