Combien de francophones à l’Île ont droit à l’instruction en français dans leur communauté?

Pour le chercheur Dominique Pépin-Filion, coauteur de l’étude sur l’évolution de la communauté francophone, d’un point de vue démographique et statistique, au cours des 30 dernières années à l’Île-du-Prince-Édouard, le modèle des six écoles francophones de l’Île ne répond que partiellement aux besoins. 

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Jacinthe Laforest

IJL – Réseau.Presse – La Voix acadienne

 

 

Le rapport final de l’étude, qui s’est déroulée sur deux ans, a été rendu public plus tôt en 2023.  Afin de replacer les délibérations de l’assemblée générale annuelle de la Société acadienne et francophone de l’Île-du-Prince-Édouard (SAF’Île) dans un contexte plus global, le chercheur a été invité à présenter les grandes lignes du rapport en ouverture de l’AGA du 18 novembre dernier, au Carrefour de l’Isle-Saint-Jean, à Charllotetown.

En 30 ans, soit une période couverte par sept recensements de 1991 à 2021, la francophonie de l’Île a changé et fluctué, comme l’illustrent les images.  Elles résument les données sur la connaissance du français, en 1991 puis en 2021. Les points rouges répartis sur le territoire sont des indices flagrants, mais avec, en plus, les nuances de vert, beaucoup plus foncées et uniformes sur la carte de 2021, il est facile de conclure que les personnes qui peuvent s’exprimer en français sont réparties partout sur le territoire, et pas nécessairement près d’une des six écoles françaises qui ont le mandat de desservir l’ensemble de la population de l’Île.

Cela fait dire au chercheur Dominique Pépin-Filion que le modèle des six écoles françaises de l’Île doit être revu.

«Le jugement [Arsenault Cameron de 2000] de la Cour suprême qui a permis la construction d’écoles ici et partout au Canada portait sur le droit à l’instruction dans sa langue dans sa communauté…»

Ayant analysé des données partout au Canada, en particulier dans les collectivités francophones dans des milieux majoritairement anglophones, le chercheur soutient que lorsque l’institution se situe à plus de 10 km de la maison, l’intérêt à participer à des activités culturelles ou sociales (en soirée) est plus dilué, de même que le sens d’appartenance.  Cela explique, selon lui, que malgré l’augmentation de la connaissance du français, la fréquentation des centres scolaires et communautaires stagne.

 

 

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Photos

 

Ces deux images superposées montrent combien, en 30 ans, les personnes qui connaissent le français se sont répandues sur le territoire.  On peut dire qu’il y a des francophones partout dans la province et pas seulement dans les régions dites acadiennes.

 

Ces deux images montrent qu’en 1991, les personnes de langue maternelle française étaient surtout dans la région Évangéline, et en général l’ouest de l’Île.  30 ans plus tard, la région Évangéline conserve
une bonne densité de personnes de langue maternelle française, mais on observe aussi une répartition plus large des personnes de langue maternelle française. Incluant un noyau substantiel dans Charlottetown.

 

Dominique Pépin-Filion, coauteur de l’étude sur l’évolution de la communauté francophone.  (Photo : Gracieuseté)

 

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  • Date de création 28 novembre, 2023
  • Dernière mise à jour 28 novembre, 2023
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