Collège Saint-Joseph : les louanges vont à Omer Blinn

Un octogénaire a fièrement représenté son coin de pays lors d'une cérémonie destinée à rendre hommage aux anciens étudiants de l'Université Saint-Joseph de Memramcook qui se démarquent grâce à leur contribution communautaire.

_______________________

Jean-Philippe Giroux

IJL – Réseau.Presse – Le Courrier de la Nouvelle-Écosse

Omer Blinn, 86 ans, était surpris et heureux lorsqu'on lui a annoncé qu’il est l’un des récipiendaires de la plaque d’honneur et de reconnaissance de la Fondation du Collège Saint-Joseph.

Il avoue qu’il ne s’attendait pas à recevoir une telle distinction ou même que son ancienne école se souvienne de lui, n’habitant plus au Nouveau-Brunswick depuis plusieurs décennies.

« Je suis fier qu’on reconnaisse un homme de la Nouvelle-Écosse et surtout que nos enfants sachent apprécier ce que j’ai vécu dans mes jeunes années », lance M. Blinn.

Le natif de Saint-Bernard est connu notamment pour son travail à l’Université Sainte-Anne (USA) à titre de professeur et vice-recteur à l’administration ainsi que pour son engagement politique en tant que conseiller et préfet de la Municipalité de Clare.

Il précise que la reconnaissance qui lui a été attribuée rejaillie également sur sa femme qui a travaillé fort à ses côtés tout au long de son parcours professionnel et personnel.

Il mentionne être très fier de sa famille, qui compte quatre enfants, 10 petits-enfants et 15 arrière-petits-enfants.

« C’est aussi pour nos enfants et nos arrière-petits-enfants : pour qu’ils puissent apprécier notre culture et puis ce qu’on a fait dans le passé », ajoute M. Blinn.

Dans son patelin

Omer Blinn affirme qu’il a suivi « un parcours tout à fait différent des gens d'aujourd'hui ».

Il raconte avoir perdu son père à un très jeune âge durant la Deuxième Guerre mondiale. Sans l’appui de son époux, les moyens financiers de sa mère étaient difficiles. Ne pouvant plus soutenir ses enfants, elle choisit de le placer au Collège Sainte-Anne, à l'âge de 11 ans, avec son petit frère.

Il a été élevé et formé sous le régime des Pères Eudistes jusqu’à l’âge de 17 ans, une expérience qui a grandement influencé son trajet de vie.

Après son temps au Collège Sainte-Anne, il quitte la Nouvelle-Écosse pour suivre des études de premier cycle en commerce au campus de l’Université Saint-Joseph à Moncton, dirigée à l’époque par la Congrégation de Sainte-Croix.

Par la suite, il s’est rendu à Québec pour obtenir une maîtrise en commerce de l’Université Laval. Il est ensuite retourné à Moncton pour commencer sa carrière à Assomption Vie.

De retour à la Baie

M. Blinn et sa femme Bernadette ont pris la décision de quitter Moncton afin d’élever leur famille à la baie Sainte-Marie.

Ne pouvant pas trouver de boulot chez lui, il a travaillé en dehors de la région, entre autres à Val d’Or et à Montréal, pendant trois ans avant de décrocher un emploi à l’USA.

Au début, il était réticent à joindre l’équipe de l’université, à cause de son passé au Collège Sainte-Anne. Il se rappelle que l'environnement était autrefois « raide et sévère ».

Il a vite changé d’idée et y a finalement travaillé pendant plusieurs décennies. Il a vécu la transition des écoles religieuses aux écoles laïques, chose courante à l’époque à travers l’Acadie.

De 1970 à 1976, M. Blinn a siégé au conseil municipal de Clare. Il a fait un mandat comme conseiller et un deuxième comme préfet.

Il a perdu sa troisième élection à cause d’un enjeu très controversé à l’époque : les trottoirs municipaux. Un mouvement anti-trottoir a causé tout un drame dans la communauté, surtout lorsque la construction est arrivée dans son quartier.

Mais en pensant à son passage à l’hôtel de ville, il se remémore certains de ses exploits, notamment la construction de la Villa Acadienne et de l’École Joseph-Dugas.

Il est également fier des ajouts au campus de l’USA à la Pointe-de-l’Église, soit la piscine, la bibliothèque, les résidences et le gymnase, qui ont été construits lorsqu’il y était vice-recteur à l'administration.

M. Blinn est à la retraite depuis plusieurs années, mais il reste impliqué dans sa communauté. Aujourd’hui, il profite de la vie et on peut le voir presque chaque matin en train de marcher sur les trottoirs tout près de chez lui.

  • Nombre de fichiers 3
  • Date de création 8 novembre, 2022
  • Dernière mise à jour 8 novembre, 2022
error: Contenu protégé, veuillez télécharger l\'article