Collectes de denrées : que donner?

À l’approche des Fêtes, quelles denrées devrait-on donner aux banques alimentaires du Nord? Selon Banques alimentaires Canada, le prix des poitrines de poulet est passé de 12,58 $ à 15,35 $ le kilo de 2021 à 2022, une hausse de 21,7 %. Le kilo d’ognons, lui, a gonflé de 27 %. Un sac de 500 g de pâtes est passé de 2,54 $ à 3,00 $, une augmentation de 18 %.

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Andréanne Joly

IJL – Réseau.Presse – Le Voyageur

 

Les organismes parapluies des banques alimentaires dressent des listes d’aliments à donner pour soutenir les familles et les personnes qui doivent avoir recours aux banques alimentaires. 

On retrouve des articles communs : beurres d’arachides, fruits, légumes et fèves en conserve, viandes ou poisson en conserve, soupes en poudre ou en conserve, ragouts et sauces en conserve, céréales, pâtes et riz. 

L’expérience kapuskoise semble donner raison à ces listes générales. Mais il y a une réalité propre aux communautés du Nord. «Il n’y a pas beaucoup de familles avec des enfants qui visitent notre banque alimentaire», explique le bénévole Rick Bartlett, qui veille au fonctionnement de la banque alimentaire de Kapuskasing. 

Que mange-t-on dans le Nord?

Ici, outre les produits frais, les articles les plus populaires sont les plats préparés, comme les pâtes en conserve de type Chef Boyardee, le macaroni au fromage Kraft et la soupe Habitant — ou la «chunky», à Hearst. 

Ces soupes sont chères, remarque Annie Rhéaume, du Bon Samaritain du nord à Hearst. «Je les achète en spécial. C’est 3 ou 4 $ la canne, sinon.»

Au sommet de la liste apparait le ragout, à Kapuskasing comme à Hearst. «Surtout pour les personnes seules, indique Annie Rhéaume. Il y en a qui ne sont pas très cooks, ça les aide bien», illustre la bénévole. 

«Beaucoup de nos clients [couples, étudiants ou personnes vivant d’une pension] ne préparent pas de mets complets, nutritifs, poursuit Rick Bartlett. Ces mets préparés ont une teneur élevée en protéines. Au moins, nous savons que nous leur fournissons des aliments qui offrent des éléments nutritifs qu’ils n’auraient pas, autrement.» 

À Hearst aussi les pâtes, les sauces pour pâtes et le jus de tomates s’envolent. S’ajoute toute viande et tout poisson — en particulier le thon — dit-on du côté d’Espanola. Ce sont des produits, ici, qui s’inscrivent à la liste des besoins les plus importants. 

À Kapuskasing, les déjeuners sont aussi à la liste des articles recherchés : les céréales, la confiture de fraises, le beurre d’arachides. À Espanola et à Nipissing Ouest, une autre réalité se profile : celle des enfants — ils représentent, au Canada, le tiers des utilisateurs des banques alimentaires. C’est pourquoi toute collation et aliment pouvant se glisser dans une boite à lunch sont les bienvenus. 

De l’argent

Les dons en argent sont appréciés par les banques alimentaires. Cet argent sert à acheter les produits périssables. À Hearst, on parle en particulier de viande, d’œufs, de lait, de pain et de pommes de terre. «Beaucoup de gens préfèrent nous donner de l’argent. Ils nous disent : “vous autres vous savez ce dont vous avez besoin”», rapporte Annie Rhéaume. 

Par ailleurs, le Bon Samaritain de Hearst a choisi, l’automne dernier, de modifier son système de distribution. La clientèle peut maintenant choisir ce qu’elle mettra dans son panier, les produits sont disposés sur des tablettes. «Jusqu’à septembre, on donnait des boites, explique le Bon Samaritain. Les clients n’avaient pas le choix [des produits].» 

L’initiative est positive, pas seulement pour réduire le gaspillage alimentaire, ce qui était le principal objectif de cette adaptation. «Ça crée de l’interaction entre bénévoles et clients, et entre eux. C’est presque une rencontre sociale», précise le bénévole Louis Corbeil.

 

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[Encadré]

Fréquentation record

La fréquentation des banques alimentaires atteint des nombres records, selon le bilan-faim annuel de Banques alimentaires Canada, publié en octobre. En mars 2022 seulement, 1 462 795 foyers ont visité une banque alimentaire au Canada. Il s’agit d’une hausse de 35 % par rapport à mars 2019. Au plan national, le tiers des personnes qui profitent des services des banques alimentaires sont des enfants et 15 % de la clientèle est autochtone.

 

PHOTOS

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Plutôt que de préparer des boites de denrées, le Samaritain du Nord de Hearst propose un concept d’épicerie depuis octobre, pour contrer le gaspillage alimentaire et mieux répondre aux besoins de la clientèle. — Photo : Aaron Doucett sur Unsplash.

 

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À Hearst, le Samaritain du Nord propose à la clientèle de choisir ses denrées comme si elle était à l’épicerie plutôt que de préparer des boites. L’objectif est de contrer le gaspillage alimentaire et de mieux répondre aux besoins de la clientèle. — Photo : Ismael Paramo sur Unsplash

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  • Date de création 7 décembre, 2022
  • Dernière mise à jour 7 décembre, 2022
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