Coincés au Portugal ou à la maison - L’important est de respecter les consignes
Donna Lavoie a quitté le Canada le 2 mars pour un beau séjour de plusieurs semaines au Portugal puis en Grèce. En deux semaines, la situation a dégénéré au point qu’elle s’est résignée à rentrer au Canada le plus vite possible.
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Jacinthe Laforest
Initiative de journalisme local - APF - Atlantique
Le 17 mars, Donna Lavoie était dans le sud du Portugal et profitait tout de même de la belle température et de la beauté environnante. Par l’entremise de sa page Facebook, elle partage régulièrement des photos de magnifiques fleurs qui mettent un peu de couleur dans nos vies grises de début de printemps.
«Ici, le virus est pris au sérieux. Les activités touristiques sont annulées, on nous demande de rester éloignés les uns des autres. Je suis les recommandations de notre gouvernement canadien, donc je tente de rentrer le plus vite possible au Canada, mais mon agence de voyage est submergée», a-t-elle communiqué à La Voix acadienne le 17 mars par Messenger.
Un peu plus tard cette journée-là, elle a annoncé sur sa page Facebook que sa sœur Linda avait réussi à lui trouver un vol pour le Canada (Toronto) le 25 mars, mais étant donné l’évolution rapide de la situation, elle envisageait que les plans pourraient changer. Les détails du trajet de Toronto jusqu’à Charlottetown n’étaient pas réglés à ce moment-là.
Entre temps, le gouvernement du Canada a décidé de fermer les frontières à tous les voyageurs étrangers, non-résidents permanents et non citoyens canadiens, et devant la difficulté des Canadiens pris à l’étranger de trouver des vols de retour, le gouvernement a annoncé l’affrètement d’avions de rapatriement. Donna ne savait pas encore si elle prendrait un de ces vols ou si elle rentrerait par ses propres moyens.
Des comportements aux extrêmes
Partout dans la province, des personnes se sont mises en isolement volontaire par précaution, et n’ont jamais fait partie des personnes qui attendaient les résultats de tests des autorités de la santé. C’est le cas d’Edmond et Zita Gallant de Saint-Timothée qui sont revenus au tout début de la période critique d’un séjour en République Dominicaine. Rejoints par courriel, ils ont indiqué qu’ils allaient bien et qu’ils n’étaient pas inquiets.
En opposition avec ces comportements responsables, il y en a d’autres qui ont mis beaucoup de temps à comprendre les consignes. «Oh mon Dieu ! Je viens de voir dans un magasin une personne qui revient de voyage et qui aurait dû être en isolement», s’est scandalisée Michelle Blanchard sur sa page Facebook.
Presqu’à chacun de ses bulletins d’information quotidiens, la médecin-hygiéniste en chef de la province, la Dr Heather Morrisson, a répété l’importance de rester chez soi. «Vous pouvez sortir pour prendre l’air et si vous rencontrez quelqu’un, vous restez à deux mètres de distance, ce qu’on appelle la distanciation sociale. Mais vous n’allez pas dans les magasins ni aucun lieu public.»
Et encore là, cette consigne a été difficile à respecter pour bien des gens. Toujours sur Facebook, Béatrice Caillié a raconté qu’obligée d’aller à la banque, elle s’est placée à deux mètres derrière le client qui la précédait. Puis, une dame est arrivée derrière elle et, impatiente, elle lui faisait signe d’avancer. «Finalement, elle m’a dépassée et est allée se placer devant moi dans la file. Les gens ne comprennent pas», a dit Béatrice Caillié.
En date du samedi 21 mars, seuls deux cas avaient été confirmés dans la province.
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- Date de création 21 mars, 2020
- Dernière mise à jour 21 mars, 2020