Cocagne rend hommage au premier ambassadeur acadien du Canada

Visite diplomatique à Cocagne ! Vendredi 24 juin, la communauté rurale a reçu le consul général de France dans le cadre d’une visite de travail. Au programme : rencontre avec le Groupe de développement durable du Pays de Cocagne, visite d’une entreprise locale et discussions avec les représentants municipaux. Le point d’orgue de la journée fut une cérémonie de reconnaissance de l’ambassadeur Arsène Després, natif de la localité.

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Damien Dauphin

IJL – Réseau.Presse – Le Moniteur Acadien

 

 

« Il n’est jamais trop tard pour reconnaître un Acadien d’exception : ce soir, nous honorons monsieur l’ambassadeur Arsène Després », a déclaré la maire-adjointe Isabelle Mazerolle.

L’élue municipale a brièvement retracé la carrière diplomatique de M. Desprès, qui l’a conduit à représenter son pays dans divers États européens et africains. A Genève, à Vienne et à Varsovie, il a fait briller l’étoile de l’Acadie à côté de la feuille d’érable. Un temps directeur de l’Énergie et des Affaires nucléaires au ministère des Relations extérieures, il a atteint le sommet en 1992.

Il y a trente ans exactement, Arsène Després fut élevé au rang d’ambassadeur du Canada par le premier ministre Brian Mulroney. Il fut affecté au Cameroun, où il avait déjà été en poste comme vice-consul au début des années 70. Par la suite, il a conclu sa brillante carrière à l’ambassade du Canada à Tunis. Le député de Kent-Sud, Benoît Bourque, s’en souvient très bien.

« J’avais fait un stage en Tunisie en l’an 2000, a révélé M. Bourque à l’assistance. Mon rêve était, et est toujours, d’être un jour ambassadeur. J’ai pu visiter l’ambassade et j’ai rencontré Son Excellence M. Arsène Després. Quelle fierté de dire que vous êtes cocagnais comme moi ! C’est un moment que je n’oublierai jamais. »

Sur proposition du directeur général de la communauté rurale de Cocagne, Mathieu Gérald Caissie, le conseil municipal a décidé de donner le nom « Ambassadeur Arsène Després » aux bourses d’études qui sont octroyées à des élèves originaires de la nouvelle collectivité de Beausoleil.

Les étudiantes et étudiants de la région qui poursuivront leur cursus postsecondaire à l’Université de Moncton et à l’Université Sainte-Anne, mais également au CCNB, pourront bénéficier de ce legs. Originaire de Cormierville, où il se souvient être allé à l’école primaire dans une classe unique qui regroupait les élèves de la 1ère à la 8e année, M. Desprès s’en est déclaré très ému.

Si un certain protocole était de rigueur pour donner à la cérémonie un air de solennité, cette dernière s’est néanmoins déroulée dans une atmosphère bon enfant. Habitué à l’approche très française de prononcer un discours, qu’il a qualifiée « d’administrative et structurée », le consul général de France Johan Schitterer a laissé de côté le texte de son allocution pour « laisser parler son cœur », comme il est d’usage de le faire en Acadie.

« Je me souviens que ma grand-mère, qui a eu 90 ans il y a deux semaines, me parlait du Pays de Cocagne quand j’avais 6 ans. C’est l’un de mes premiers souvenirs d’enfant », a-t-il confié.

Jumelage entre Cocagne et Duclair en France

Les temps ont bien changé, et le diplomate français reconnaît que les tweets publics ont tendance à se substituer de plus en plus aux télégrammes cryptés et privés. Cette communication instantanée permet-elle de gagner en efficacité ? Tout porte à le croire, puisque c’est un échange sur les médias sociaux qui est à l’origine d’un rapprochement municipal entre Cocagne et une ville française.

La mairie de Duclair, commune des environs de Rouen en Normandie, cherchait une localité acadienne à laquelle s’unir. Une publication de M. Schitterer a attiré l’attention des élus normands. Par un hasard extraordinaire, le lendemain même, Cocagne a approché le consul général de France avec une démarche similaire. Saisissant la balle au bond, il ne lui restait plus qu’à jouer les « marieurs ». Le maire de Cocagne, Marc Goguen, a confirmé le jumelage.

Avant que ne débute la partie protocolaire, la poétesse Rose Després a lu des extraits de son recueil « Séjour à Belle-Côte ». Ensuite, l’artiste Isabelle Cyr a interprété au piano une des rares chansons d’amour écrite par Félix Leclerc. Elle est convaincue que celui-ci a écrit sa pièce à Cocagne, en hommage à une femme de la région.

« Quand on a la chance de grandir en face de la mer, c’est comme grandir en face de soi-même, a déclaré Mme Cyr. Je voyage beaucoup, mais c’est Cocagne qui reste au fond de moi et m’inspire le plus. »

Voilà une phrase qu’un ambassadeur natif de Cocagne aurait pu prononcer en parcourant le monde.

 

 

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Photos

 

Titre : Ambassadeur

Légende : (photo pour la couverture du journal)

Crédit : Damien Dauphin – Le Moniteur Acadien

 

Titre : CG et Amba

Légende : Rencontre au sommet à Cocagne entre un consul général de France et un ambassadeur du Canada.

Crédit : Damien Dauphin – Le Moniteur Acadien

 

Titre : Bienvenue

Légende : La communauté rurale a souhaité la bienvenue au consul général de France qui y effectuait sa première visite.

Crédit : Damien Dauphin – Le Moniteur Acadien

 

Des discussions fructueuses

La visite de travail du consul général de France dans les Provinces atlantiques a débuté par une rencontre avec le Groupe de développement durable du Pays de Cocagne. Il y fut question de tourisme vert et d’économie bleue, la préservation de la qualité de l’eau étant essentielle dans la région.

Le diplomate français a émis des idées sur la promotion du patrimoine local vivant, et suggéré d’étendre la coopération décentralisée avec Saint-Pierre-et-Miquelon. Le petit archipel sur la façade atlantique de l’Amérique du Nord est la porte d’entrée vers la France et l’Union européenne.

Saluant « le genre d’expérimentation qui nourrit la réflexion post-Covid », M. Schitterer a suivi une présentation du conseiller Marc Picard sur le jardin communautaire de Cocagne, et découvert le nouvel entrepôt, alimenté par l’énergie solaire, où sont conservés les aliments produits.

Enfin, prenant appui sur le label français de Villes et Pays d’art et d’histoire, il a suggéré aux partenaires communautaires une approche novatrice au Canada pour faire du « Pays de Cocagne », antique référence à l’abondance, une identité intercommunale pour promouvoir la région. – DD

 

Titre : GDDPC 1

Légende : Le consul général de France et Wiebke Tinney, directrice générale du Groupe de développement durable du Pays de Cocagne.

Crédit : Damien Dauphin – Le Moniteur Acadien

 

Titre : GDDPC 2

Légende : Johan Schitterer, Serge LaRochelle, coordinateur de programme au GDDPC, et la directrice générale Wiebke Tinney.

Crédit : Damien Dauphin – Le Moniteur Acadien

 

Titre : Entrepôt

Légende : Le conseiller municipal Marc Picard et la maire-adjointe Isabelle Mazerolle présente au consul général l’entrepôt du jardin communautaire, alimenté à l’énergie solaire.

Crédit : Damien Dauphin – Le Moniteur Acadien

 

Titre : Oysters

Légende : L’entreprise J&S Oysters produit 2 millions d’huîtres d’élevage avec 5 800 cages.

Crédit : Damien Dauphin – Le Moniteur Acadien

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  • Date de création 29 juin, 2022
  • Dernière mise à jour 29 juin, 2022
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