Clarence LeBlanc : « à travers moi, on rend hommage aux enseignants »

Clarence LeBlanc cultive la discrétion. Sa modestie dût-elle en souffrir, ce gentilhomme très réservé est pourtant mis à l’honneur. La médaille du Jubilé de Platine est une reconnaissance qu’il n’a pas recherchée, mais qu’il a méritée. Le Moniteur Acadien l’a rencontré chez lui, à Shediac.

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Damien Dauphin

IJL – Réseau.Presse – Le Moniteur Acadien

 

Clarence LeBlanc, de Shediac, anciennement de Sackville, est l'un des récipiendaires de la médaille du Jubilé de Platine de la Reine Élisabeth II. Celle-ci lui est décernée pour sa contribution à l'éducation au Nouveau-Brunswick et au Canada au cours de sa longue carrière en enseignement, et ses nombreuses implications pour améliorer le système.

C’est le député Jacques LeBlanc qui la lui a apportée, début mars. De cette rencontre impromptue à laquelle il ne s’attendait pas, Clarence LeBlanc n’a conservé aucune trace, si ce n’est la médaille elle-même et le certificat qu’il a fait encadrer et accrocher fièrement dans son salon.

« C’est de ma faute, reconnaît-il avec un grand sourire. Je suis trop bavard. Je me suis mis à parler de politique et de tout un tas de choses avec le député. Nous n’avons pas vu le temps passer et c’est ainsi que nous avons oublié de prendre une photo. »

M. LeBlanc a enseigné le français langue seconde à Sackville High, puis à Tantramar High dès son ouverture, avec un nouveau laboratoire de langues à la fine pointe de la technologie pour lequel il s'était battu. Il s'agissait alors d'une rareté dans les écoles secondaires au Canada, et cela a contribué au succès des programmes de français langue seconde à Sackville.

L’action se passe en classe

Il fut simultanément chef de département et coordonnateur de district, mais a toujours continué à enseigner. Selon ses propres dires, « l'action » de l'éducation se passe dans la salle de classe, et l'on a peu de crédibilité si on ne peut pas faire soi-même ce que l'on recommande aux autres enseignants de faire.

Affecté à un certain moment au ministère de l'Éducation et chargé de visiter et d'évaluer le programme de FLS dans toutes les écoles, il a refusé une offre de permanence, préférant l'enseignement et ses autres fonctions à Sackville.

Titulaire de nombreux diplômes et de deux maîtrises en éducation, M. LeBlanc a enseigné à temps partiel, aux futurs enseignants, la didactique du français langue seconde à la Faculté d'éducation de l'Université Mount Allison. Au cours de sa carrière, il a également été chargé de cours en éducation à l'Université de Moncton, l'Université de l'Alberta, et l'Université de la Colombie-Britannique.

Pendant sa carrière, Clarence a siégé à de nombreux comités et commissions d'éducation aux niveaux provincial et national, notamment à la National Core French Study, dirigeant le Syllabus culturel. Il a publié des articles sur l'éducation et a été conférencier aux colloques sur l'éducation. Il est également fier d'avoir été chercheur invité à l'Institut de recherche en développement régional, dirigé par Dr. Donald Savoie, où il a rédigé un rapport intitulé "Educating Canadians for the new economy".

Lorsqu’il a pris sa retraite, on lui a décerné le Centennial Award de la New Brunswick Teachers Association, le Prix Spécial de la Fédération canadienne des enseignants, leurs plus hautes distinctions, ainsi qu'un prix de mérite de l'Institut de recherche L2 de l'UNB.

Clarence LeBlanc ne dissimule pas sa surprise et sa gêne d’avoir reçu une médaille qu’on ne reverra probablement plus jamais dans l’histoire de l’humanité. Humblement, il relativise l’honneur qui lui est fait.

« Ces médailles-là, j’ai l’impression qu’il y en a un bon nombre. Avant le covid, il y avait des présentations communautaires avec jusqu’à 20 personnes reconnues dans chaque communauté. On ne sait pas au juste qui l’a reçue. »

Un retraité actif et passionné

« En général, les prix me laissent assez indifférent, poursuit-il. Présentement, il y a des gens dans la communauté qui font beaucoup plus que moi de façon pratique. Dans ce sens-là, ça me gêne un peu. Mais j’ai eu la chance d’avoir une carrière très positive en éducation, et cela me fait plaisir de voir que c’est reconnu comme ça. C’est un petit symbole de reconnaissance de la contribution positive des éducateurs. »

Retraité actif, il a supervisé des stagiaires en éducation pour différentes universités, siégé sur nombreux comités et projets d'éducation, et a fait des entrevues de compétence orale dans les deux langues officielles avec des milliers de fonctionnaires et d'étudiants au fil des ans. Il chérit également le temps passé en famille et apprécie les voyages, les groupes de discussion, la lecture, le bénévolat au Beaver Ski Club, et le « mauvais golf avec un groupe de bons amis ».

Lorsqu'on lui demande pourquoi il demeure passionné par l'éducation, il répond : « Parce que des programmes éducatifs mal conçus sont si préjudiciables aux élèves. Contrairement aux enseignants surchargés, les retraités ont le temps et le devoir de s'impliquer dans les questions d'éducation, et contribuer à rendre le système d'éducation aussi bon qu'il peut l'être. »

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Photos

Titre : Clarence

Légende : Être modeste n’empêche pas d’être fier. Clarence LeBlanc voit néanmoins la médaille comme une reconnaissance globale des enseignants dévoués plutôt qu’un hommage personnel.

Crédit : Damien Dauphin – Le Moniteur Acadien

Titre : Médaille Clarence

Légende : Gros plan sur la médaille et le certificat qui l’accompagne.

Crédit : Damien Dauphin – Le Moniteur Acadien

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  • Date de création 28 avril, 2023
  • Dernière mise à jour 28 avril, 2023
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