Charlottetown cartographie ses ressources alimentaires
La mairie de Charlottetown, capitale de l’Île-du-Prince-Édouard, a entrepris de cartographier ses ressources alimentaires pour que chacun ait accès à une nourriture saine. Le Conseil de l’alimentation de la Ville collabore désormais avec les habitants pour finaliser l’élaboration de ce nouvel outil.
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Marine Ernoult
Initiative de journalisme local - APF - Atlantique
La ville de Charlottetown travaille à l’élaboration d’une carte des ressources alimentaires de son territoire. L’objectif des autorités municipales est de lever les barrières à l’alimentation saine des habitants. Le Conseil de l’alimentation de la capitale de l’Île-du-Prince-Édouard (Î.-P.-É.) a d’ores et déjà identifié 150 «ressources» : magasins, petits commerçants ou supermarchés, fermes, marchés fermiers, banques alimentaires, mais aussi spécialistes capables d’apprendre aux habitants comment cuisiner sainement. La carte recense donc tous les endroits où des aliments sont cultivés, préparés, peuvent être achetés ou donnés.
«Tout ce qui est relié à la production de nourriture, que ce soit des lieux ou des personnes, résume Karen Murchison, membre du Conseil et ingénieur agronome au sein de la Coopérative des producteurs certifiés bio de l’Î.-P.-É. Nous souhaitons avoir une image complète de notre système alimentaire.» Les dix membres bénévoles du Conseil de l’alimentation, fondé en 2018, veulent ainsi «contribuer à la sécurité alimentaire des habitants», selon les mots de Karen Murchison.
La carte vise également à mettre en lumière les faiblesses de la ville en ce qui concerne l’accès à l’alimentation. «Nous identifions les déserts alimentaires, les zones urbaines reculées où il y a besoin d’installer des commerces», explique Phil Ferraro, autre membre du Conseil et directeur général du Centre fermier de l’Î.-P.-É.
Les habitants, «des experts de notre système alimentaire»
Pour l’heure, la carte n’est pas encore disponible. Le Conseil de l’alimentation sollicite désormais le concours de la population. Jusqu’au 27 mars, une enquête est en ligne sur le site internet de la mairie pour permettre au public d’exprimer ses attentes. Quels sont les obstacles à la recherche d’aliments sains (coût, transport, etc.)? Les gens cultivent-ils leur propre nourriture ou l’achètent-ils? Le sondage veut mieux cerner les besoins d’une population sans cesse grandissante. «Nous espérons recevoir 500 réponses», réagit Karen Murchison.
Dans les mois à venir, les membres du Conseil de l’alimentation doivent rencontrer différentes communautés de Charlottetown dans le cadre d’ateliers participatifs. «Nous voulons connaître leurs pratiques, ce qu’ils savent de notre système alimentaire, leurs idées pour l’améliorer, souligne Karen Murchison. Car, eux aussi, sont des experts, ils ont des choses à nous apprendre.»
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- Nombre de fichiers 1
- Date de création 20 mars, 2020
- Dernière mise à jour 20 mars, 2020