Changement de nom de l’U de M : l’université va commander une étude d’impact

Le Conseil de l’Université de Moncton veut connaître les conséquences d’un éventuel changement de nom. Afin de prendre une « décision éclairée », l’organe de gouvernance de l’institution post-secondaire va mandater deux personnes pour produire un rapport dans les six mois.

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Damien Dauphin

IJL – Réseau.Presse – Le Moniteur Acadien

Pour la première fois de son histoire, l’Université de Moncton va se pencher sur la possibilité de redéfinir son identité. Consciente du mouvement sans précédent qui s’est enclenché lorsque le militant Jean-Marie Nadeau a relancé l’idée dans les colonnes du Moniteur Acadien il y a deux mois, « l’université acadienne par excellence » reconnaît de facto que la « masse critique » réclamée par le recteur Denis Prud’homme pour étudier la situation a été atteinte au moyen de la pétition citoyenne qui a récolté plus de 1400 signatures, et non des moindres.

Samedi 15 avril, au sortir de sa réunion ordinaire, le conseil d’administration a annoncé aux médias qu’il allait nommer deux personnes pour dresser un état des lieux afin que les administrateurs puissent « prendre une décision éclairée sur la mise en œuvre ou non d’un exercice de réflexion public sur la dénomination de l’Université de Moncton ».

« Une décision aussi cruciale que changer le nom ou pas de l’Université nécessite un processus rigoureux », fait valoir la vice-présidente du Conseil de l’Université, Denise Frenette. « Voilà pourquoi les membres du Conseil ont besoin davantage d’information et de données probantes pour être en mesure de prendre une décision éclairée. Nous laisserons aux responsables le soin de s’acquitter de leur mandat avec toute l’indépendance requise. »

Les deux personnes n’ont pas encore été nommées. L’équipe de direction de l’Université soumettra une liste de noms au Conseil qui décidera quelles candidatures il retiendra. Les deux responsables seront chargés de produire un rapport informatif et technique à l’attention du Conseil. Ce document, qui ne contiendra aucune recommandation pour ou contre le changement de nom. Il se bornera à examiner les aspects sociohistorique, politique, social, réputationnel, juridique et économique d’une possible nouvelle dénomination.

« Comme elle s’y est engagée dans sa Stratégie 2023-2028 : Cap sur l’avenir, notre université est à l’écoute de ses communautés. Nous le faisons en toute transparence et dans le respect de nos valeurs institutionnelles », justifie le recteur et vice-chancelier, Denis Prud’homme.

Le comité citoyen reste vigilant

Le comité d’initiative citoyenne coprésidé par Jean-Marie Nadeau et Lise Ouellette a rapidement réagi à cette annonce qu’il voit d’un bon œil. Les coprésidents, qui agissent aussi à titre de co-porte-parole, saluent le fait que le rapport, attendu pour le mois d’octobre 2023, sera rendu public. Ils y voient une marque de transparence très positive et croient en la pertinence de cette démarche préalable qu’ils qualifient d’essentielle à une bonne planification.

« Maintenant que nous avons réussi à franchir cette importante première étape, nous devons redoubler d’ardeur afin de profiter de l’élan fourni par plus de 1400 personnes, organismes et municipalités de toutes les régions de l’Acadie », de dire M. Nadeau, bien décidé à ne pas se reposer sur ses lauriers. Ce dernier n’a pas manqué de constater sur sa page Facebook que certains internautes se montraient sceptiques face à une démarche dont l’objectif inavoué serait peut-être de « gagner du temps » et « d’éterniser l’affaire » avant de l’enterrer.

Le comité d’initiative citoyenne renouvelle son offre de collaboration à l’UdeM. Ses membres vont étudier toutes les options pour appuyer la démarche entreprise par l’université afin qu’elle soit « la plus structurante et constructive possible ».

« La participation citoyenne est primordiale, et nous souhaitons poursuivre la réflexion communautaire et contribuer ainsi au processus », déclare Lise Ouellette.

 

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Photo

Titre : Denise Frenette

Légende : Denise Frenette est la vice-présidente du Conseil de l’Université.

Crédit : Damien Dauphin – Le Moniteur Acadien

La FÉCUM dénonce l’augmentation des frais de scolarité (D.D.)

L’augmentation des frais de scolarité pour l’ensemble de la population étudiante est une hausse à minima mais qui, dans un contexte de pressions inflationnistes, passe mal. Tandis que l’université annonce un léger surplus budgétaire de 972 000$, la fédération étudiante déplore que l’excédent ne soit pas utilisé pour alléger la charge qui pèse sur les étudiants.

« Ça devient de plus en plus difficile de croire que l’Université se soucie vraiment du bien-être des personnes étudiantes. Il leur faut déjà subir la hausse du coût de la vie, des loyers mais aussi des services, de l’électricité… On ne parle pas de dépenses optionnelles, ni de coûts que nos membres contrôlent. Et là, on leur annonce une hausse de 2% des droits de scolarité qui, du point de vue étudiant, est absolument injustifiable», déclare Étienne Bélanger, le nouveau président de la FÉCUM.

Du côté de la direction de l’Université, on annonce que l’institution devra investir 114 millions $ au cours des dix prochaines années dans ses infrastructures vieillissantes afin de rencontrer les normes d’entretien.

« Aujourd’hui, nous nous trouvons dans une situation où nous devons rattraper le temps perdu concernant le maintien de nos infrastructures, alors que l’inflation atteint des sommets et fait augmenter de façon importante les coûts prévus pour procéder à des travaux et investissements urgents pour mettre à niveau nos équipements technologiques et infrastructures sur nos trois campus », plaide Denis Prud’homme.

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Photo

Titre : Denis

Légende : Le recteur et vice-chancelier de l’Université de Moncton, Dr. Denis Prud’homme.

Crédit : Damien Dauphin – Le Moniteur Acadien

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  • Date de création 28 avril, 2023
  • Dernière mise à jour 28 avril, 2023
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