Cette année, la Nouvelle-Écosse va instaurer le dîner universel dans ses écoles 

La Nouvelle-Écosse mettra sur pied un programme de dîner universel dans les écoles publiques. Cette mesure -annoncée dans le budget provincial- vise à alléger les fardeaux financiers des familles touchées par l’inflation. 

_______________________

Farida Agogno 

IJL – Réseau.Presse – Le Courrier de la Nouvelle-Écosse - Atl

C’est grâce à un investissement de 18,8 millions de dollars que les enfants des écoles publiques bénéficieront d’un dîner gratuit.

Dès l’automne, ce programme va commencer en donnant priorité aux élèves du primaire avant de s’étendre au reste des établissements. «Mettre en place ce programme était d’une importance capitale pour moi, pour les dirigeants de tous les niveaux du gouvernement, pour nos partenaires et pour nos familles», affirme Becky Druhan, ministre de l’Éducation et du Développement de la petite enfance lors d’une réunion de comité, tenu le 7 mars dernier.

Ce programme vise à rendre les repas abordables pour tous et gratuits pour ceux qui en ont besoin. Il sera exempt de stigmatisation en veillant à ce que la nourriture soit disponible pour chaque élève, de manière que les informations de paiement restent anonymes.

Selon Mme Druhan, les informations recueillies pendant la mise en œuvre du programme, lors de la première année, seront utilisées pour élargir celui-ci au cours des quatre prochaines années, soutenu par des investissements supplémentaires.

Son objectif est de rendre le dîner accessible dans toutes les écoles publiques, et à tous les élèves de la prématernelle à la 12e année sur le territoire.

D’ici 2027-2028, on estime que le financement annuel de ce programme atteindra environ 100 millions de dollars.

Lisa Roberts, directrice générale de l'organisme à but non lucratif Nourish Nova Scotia, se réjouit de cette annonce.

Elle raconte que beaucoup d'enfants dans les écoles font face à l’insécurité alimentaire à cause de plusieurs facteurs, notamment les heures irrégulières de travail de certains parents qui rendent difficile et inconstante la préparation des dîners pour leurs enfants. D’autres parents manquent de ressources économiques et la hausse du prix des aliments, à cause de l'inflation, impacte les foyers.

Mme Druhan a évoqué lors de la réunion du comité qu’elle a participé à plus de 60 réunions du personnel scolaire et qu’elle a visité une dizaine d'écoles. Durant ces échanges, la question de l’accès à la nourriture est souvent revenue sur le tapis, mettant en lumière son importance, ses défis et ses succès.

Selon elle, les membres du personnel scolaire ont souligné l’importance des programmes universels de petits déjeuners gratuits et ont mis en avant le rôle essentiel de la nourriture scolaire dans la sécurité alimentaire des élèves.

Mme Roberts confirme que l'alimentation à l’école aide beaucoup les enfants. «L'alimentation dans les établissements agit sur le comportement et l’apprentissage des enfants. Ça aide dans le climat social dans lequel sont les enfants qui souffrent de l’insécurité alimentaire. Personne ne veut être identifié face à d’autres enfants qui ont apporté leur lunch à l’école», avance-t-elle.

«Si on veut que tout le monde mange, il faut alimenter tout le monde», renchérit-elle.

La ministre rappelle que, depuis 2005, la province finance des programmes de petit déjeuner. Elle affirme que son ministère a souvent entendu de la part des fournisseurs de ces programmes ainsi que du personnel scolaire que ces initiatives permettent aux élèves de commencer la journée du bon pied.

C’est aussi un moyen de leur enseigner les bases d’une alimentation saine, tout en favorisant les interactions sociales avec leurs amis, leurs camarades de classe ainsi que les enseignants et les bénévoles.

«Les beaux programmes d’alimentation scolaire qui offrent du choix peuvent donner aux enfants l'opportunité d’avoir des expériences positives avec la nourriture», confirme Mme Roberts.

Elle témoigne également que ce programme soulagera les parents qui préparent les dîners pour leurs enfants. Elle mentionne que, selon les recherches, les programmes alimentaires scolaires universels qui offrent le petit déjeuner et le dîner peuvent réduire les dépenses alimentaires des foyers d’environ 130 à 190 dollars par mois.

Puisque la nutrition est une partie importante de ce programme, Mme Druhan soutient que son travail de collaboration avec les régions, le Conseil scolaire provincial (CSAP) et Santé Nouvelle-Écosse vise à assurer une nourriture saine dans les écoles.

Le Courrier a contacté le CSAP, mais n’a pas pu obtenir de commentaires avant la date tombée de cet article.

«Ce travail est soutenu par notre politique sur la nutrition scolaire, que nous mettons actuellement à jour, ainsi que par une nouvelle norme alimentaire pour les écoles. Ces outils alignent le département, les régions, le CSAP, le personnel scolaire et les fournisseurs de services alimentaires pour garantir que ce qui est offert dans les écoles est sain et nutritif», dit Mme Druhan.

D’après cette dernière, les familles peuvent compter sur la qualité des repas servis dans les écoles. Elle est d’avis qu’une alimentation saine et nutritive vise à encourager l’adoption d’un mode de vie sain à long terme chez les élèves.

Par ailleurs, Mme Roberts précise que ce programme universel est avantageux et constitue une avancée significative pour les enfants et les familles. Néanmoins, il ne résoudra pas la pauvreté infantile en Nouvelle-Écosse.

Toutefois, la ministre Druhan a ajouté qu’«en fournissant des repas nutritifs dans les écoles, vous aidez les enfants et les jeunes à développer des habitudes alimentaires saines qui conduisent à une meilleure santé à long terme, soulageant ainsi les pressions sur notre système de santé».

  • Nombre de fichiers 3
  • Date de création 2 avril, 2024
  • Dernière mise à jour 2 avril, 2024
error: Contenu protégé, veuillez télécharger l\'article