«C’était important de partir avant de détester la profession»

Steven Golden rêvait depuis son adolescence de posséder un commerce. Il a plutôt suivi les traces de sa mère dans le domaine administratif, soit dans la gestion d’un foyer de soins longue durée. Les pressions de la pandémie sur le domaine de la santé l’ont toutefois forcé à quitter son emploi. Ainsi, le rêve désir de devenir entrepreneur devenait maintenant réalisable.

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Charles Fontaine

IJL – Réseau.Presse – Le Droit

L’homme originaire de Hawkesbury a occupé tous les postes administratifs dans les maisons de soins de longue durée. Entreprise, OBNL, domaine municipal, il avait tout vu. À 38 ans, directeur général d’un CHSLD de la ville de Cornwall, la pandémie l’a poussé au bord du gouffre.

Anxiété, consommation d’antidépresseurs, insomnie, les temps étaient ardus pour M. Golden. La pénurie de personnel n’aidait en rien sa gestion des opérations du centre, à l’hiver 2022, où la pandémie perdurait.

«C’est vraiment la pandémie qui m’a tué, quoi que ce soit une belle profession, dit-il. J’ai eu une bonne carrière, mais c’était trop chargé pour moi. Je voulais essayer quelque chose d’autre. Les soins de longues durées sont une vocation et non un travail. Pour moi c’était important de partir avant de détester la profession.»

La mise en vente du magasin de produits naturels L’Amie de la santé a été affichée en mai 2022. Deux mois plus tard, Steven Golden avait quitté son emploi pour acquérir le commerce de 38 ans au centre-ville de Hawkesbury.

Il a laissé derrière lui un salaire de 160 000 $ par année, une pension et de nombreux avantages sociaux.

«J’avais tout pour moi, réalise-t-il. J’aurais pu continuer avec la municipalité dans un autre département, mais ce n’était plus pour moi.»

Sa stabilité financière et celle de son mari, fonctionnaire, étaient toutefois nécessaires à l’achat du commerce.

«On a vendu un de nos condos à Ottawa pour avoir la mise de fonds nécessaire pour l’achat du magasin, relève le principal intéressé. J’ai aussi liquidé mes REER et réhypothéqué ma maison. Sans ça, je n’aurais pas eu les fonds nécessaires à l’achat du magasin.»

Havre de paix

Le changement de carrière n’a pas été trop dépaysant pour l’homme de 39 ans. En poursuivant dans le domaine administratif de la médecine, il était à son aise.

«Le fait d’avoir travaillé dans les commerces de détail étant jeune m’a aidé, souligne-t-il. J’ai beaucoup à apprendre de la médecine naturelle, mais je suis à l’aise avec le côté de gestion des finances et du personnel. Le flux de trésorerie est un peu différent ce qui est parfois stressant, mais l’entreprise va bien.»

«Depuis que j’ai commencé à travailler dans un dépanneur alors que j’étais tout jeune que je souhaite travailler à mon propre compte. Quand l’occasion s’est présentée, j’ai sauté dessus.»

Dès qu’il entre dans son commerce, un parfum de paix l’habite. Il se sent reposé.

Bien le contraire de ce qu’il vivait dans les deux dernières années de sa carrière au CHSLD. Connu à Hawkesbury, il a l’occasion de conseiller les clients.

Le saut vers la médecine naturelle, alors qu’il vient du milieu de la médecine traditionnelle, ne l’a pas apeuré du tout.

Il a suivi une formation en naturopathie pour être en mesure de mieux conseiller ses clients.

«C’est formidable de voir des gens qui ont le désir de prendre leur santé de cette manière, raconte-t-il. Il y a plein de belles histoires de gens qui vont mieux en raison de ce qu’ils prennent au magasin. Il y a beaucoup de barrières entre les deux médecines. Plusieurs médecins ne croient pas en la méthode naturelle, alors que d’autres ont une plus grande ouverture d’esprit et voient que les deux vont de pair.»

Le diplômé en technique de travail social et en gérontologie est toujours aussi occupé au travail, même s’il passe de 200 employés sous son aile à six.

«C’est une charge de travail différente, nuance-t-il. Au magasin, je me concentre sur la clientèle, je ne suis pas juste assis à un bureau à répondre aux courriels et au téléphone. Je peux rentrer plus tôt à la maison pour prendre soin de mon fils qui souffre d’un TDAH et de l’autisme. Ça me permet de faire mes tâches administratives le soir.»

M. Golden s’est un jour demandé s’il avait bien fait d’entrer dans le monde entrepreneurial. Il a donc proposé d’épauler le directeur général d’une autre résidence de Cornwall. Rebonjour l’anxiété et la difficulté à dormir. Il a quitté son poste après six semaines. «J’ai réalisé que j’avais fait le bon choix de m’en aller, évoque-t-il. Ce domaine n’est plus pour moi. Je suis bien mieux où je suis présentement.»

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Photos

Steven Golden, propriétaire de L’Amie de la santé (courtoisie)

En poursuivant dans le domaine administratif de la médecine, Steven Golden était à son aise. (123RF)

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  • Date de création 20 décembre, 2023
  • Dernière mise à jour 20 décembre, 2023
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