C'est au tour de la Nouvelle-Écosse de visionner L'Ordre secret

Le Mois de la francophonie est une occasion de célébrer, mais aussi de s’éduquer. Plusieurs mois après sa sortie, le film L’Ordre secret du cinéaste Phil Comeau fait ses débuts en Nouvelle-Écosse dans huit communautés acadiennes. 

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Jean-Philippe Giroux

IJL – Réseau.Presse – Le Courrier de la Nouvelle-Écosse

Depuis la première mondiale à Moncton, L’Ordre secret a voyagé à Caraquet, Montréal et à Ottawa. La première néo-écossaise du documentaire aura lieu à la salle Marc-Lescarbot à la Pointe-de-l’Église, le 8 mars à 19 h

Il y aura des visages familiers dans la foule, notamment l’oncle du réalisateur, Édouard LeBlanc, qui figure dans certaines scènes tournées en Nouvelle-Écosse.

Le film sera ensuite projeté à Chéticamp, Tusket, Dartmouth, Pomquet, Sydney, Petit-de-Grat de même que Truro. « J’ai hâte de voir la réaction des gens », déclare M. Comeau.

En décembre, Le Courrier a eu la chance de s'asseoir avec le réalisateur pour discuter de son nouveau documentaire. Ce dernier relate l’histoire de l’Ordre de Jacques-Cartier, une société secrète qui a aidé à la promotion des intérêts des Canadiens français. 

M. Comeau veut surtout que les francophones constatent l’ampleur qu’avait ce mouvement secret et l’influence de ses réussites sur les communautés acadiennes de la Nouvelle-Écosse.

Il précise que plusieurs membres de l’Ordre ont renforcé leur communauté en devenant président, secrétaire ou entrepreneur, nommant comme exemple le fondateur de Comeau’s Sea Foods, Bernardin Comeau.

L’Ordre secret a eu également une influence sur la création des caisses populaires, des coopératives, surtout dans le nord-est de la province, des organisations artistiques et culturelles ainsi que l’ouverture des clubs Richelieu, pour ne nommer que ceux-là.

Et après la dissolution de « la Patente », l’argent amassé par les commanderies a servi à financer des bourses d’études en français « pour continuer à éduquer les jeunes, créer d’autres leaders ».

« C’est très important que les jeunes comprennent que leurs père, grand-père, oncles et cousins ont travaillé pour ce qu’ils ont aujourd’hui », déclare le cinéaste.

Lors des présentations à Caraquet, à Montréal et à Ottawa, M. Comeau a animé une période de questions pour alimenter les réflexions entourant l’influence de l’Ordre de Jacques-Cartier sur les francophones canadiennes.

Il souhaite faire pareil lors de son séjour en Nouvelle-Écosse, notamment pour discuter des effets de l’Ordre dans chacune des communautés acadiennes. « Je pense que le monde sera fier. »

Se mettre le nez dans les documents

Phil Comeau a fait de la recherche pendant deux ans afin de réaliser le film. Il a consulté, entre autres, le registre du Centre de recherche sur les francophonies canadiennes à l’Université d’Ottawa ainsi que les documents de l’Ordre entreposés à l’Université de Moncton, y compris ceux des commanderies de la Nouvelle-Écosse. « J’ai lu au moins 40 000 pages de documents », mentionne-t-il.

Le réalisateur a même contacté le Centre acadien de l’Université Sainte-Anne pour voir si elle possède des archives sur la Patente. Malheureusement, le Centre n’a rien déterré.

L’embargo sur les archives de l’Ordre a été levé au début des années 2000. En amont de la levée, tous les membres qui ont prêté serment sont demeurés fidèles à l’une des trois valeurs fondamentales de la société : la discrétion.

Malgré tout, quatre individus ont refusé de participer au documentaire, ne voulant pas révéler leur appartenance à la Patente, dit M. Comeau, par peur de se faire critiquer ou, dans des circonstances exceptionnelles, persécuter.

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  • Date de création 8 mars, 2023
  • Dernière mise à jour 8 mars, 2023
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