Ceinture de verdure: le ministre Steve Clark s’excuse

Le ministre des Affaires municipales et du Logement Steve Clark ne démissionnera pas, mais il s’excuse pour le processus favorisé par son bureau dans le dossier de l’échange des terres sur la Ceinture de verdure.


Par Émilie Gougeon-Pelletier, IJL - Réseau.Presse - Le Droit

Le ministre a tenu une conférence de presse, jeudi, pour répondre aux questions concernant le rapport du commissaire à l’intégrité, David Wake, publié mercredi.

«Je m’excuse», a-t-il déclaré, promettant que les erreurs révélées dans le rapport ne se répéteraient plus.

Ce rapport indique que Steve Clark a «omis» de superviser son personnel dans le cadre de la sélection des sites qui allaient être retirés de la Ceinture de verdure pour y construire du logement.

 

Le ministre des Affaires municipales et du Logement a soutenu qu’il devait rester en poste pour atteindre le mandat qui lui a été dicté par le premier ministre Doug Ford: construire 1,5 million de logements d’ici 2031.

Le premier ministre Doug Ford a réitéré son appui à l’endroit de son ministère, jeudi matin, lors d’une conférence de presse à Etobicoke, où il a fait une annonce à propos des métiers spécialisés.

Le commissaire à l’intégrité recommande, dans son rapport, que l’Assemblée législative réprimande le ministre Clark «pour son non-respect de la Loi».

L’Ontario a créé la Ceinture de verdure en 2005 pour protéger des terres écosensibles et les épargner du développement immobilier et commercial.

Controverse

En 2022, le gouvernement progressiste-conservateur de Doug Ford a retiré près de 3000 acres de ces terres pour y construire 50 000 logements et les a remplacés ailleurs.

Pourtant, les progressistes-conservateurs avaient assuré depuis 2018 qu’ils ne toucheraient jamais à ces terres.

«Il peut sembler incroyable que le ministre Clark ait choisi de faire l’autruche au sujet d’une initiative aussi importante entreprise par son ministère, mais je crois que c’est exactement ce qu’il a fait», a écrit le commissaire à l’intégrité dans son rapport.

Son enquête a réitéré ce qui avait été révélé dans un autre rapport publié plus tôt ce mois-ci, cette fois par la vérificatrice générale Bonnie Lysyk, soit que le chef de cabinet du ministre Clark avait «travaillé en grande partie seul et sans supervision» pour la sélection des sites retirés de la Ceinture de verdure.

Ce chef de cabinet, Ryan Amato, a remis sa démission le 22 août.

Depuis le début de la controverse, le ministre Clark et le premier ministre Doug Ford martèlent qu’ils n’étaient pas au courant des discussions tenues au sein de leurs cabinets au sujet de la sélection des terrains qui allaient être retirés de la Ceinture de verdure.

«Quoi qu’il en soit, il incombe au ministre de superviser son personnel, a écrit David Wake. Les députés ne peuvent pas se soustraire à la responsabilité prévue par la Loi lorsque, par négligence ou inattention, ils ne supervisent pas des politiques ou des décisions importantes de leur bureau.»

Steve Clark a soutenu jeudi qu’il accepte l’entièreté des critiques du commissaire à l’intégrité faites à son endroit. «Nous allons nous assurer que la confiance du public soit rétablie», a-t-il affirmé.

Selon Doug Ford, la province a déjà commencé à prendre des initiatives pour y arriver, notamment en entamant le processus de restitution à la Ceinture de verdure de deux parcelles de terrain qui avaient été vendues à un promoteur, après que celui-ci aurait tenté de les mettre en vente.

«Fausses excuses»

Malgré les excuses de Steve Clark, les partis d’opposition à Queen’s Park ne dérougissent pas.

«Les Ontariens méritent mieux que de fausses excuses», a soutenu la cheffe néo-démocrate Marit Stiles.

Selon elle, les mots du ministre ne valent rien sans gestes concrets.

Le chef intérimaire libéral John Fraser est convaincu que Steve Clark démissionnera de son poste de ministre, un jour ou l’autre. «Le ministre aurait dû annoncer sa démission aujourd’hui», a-t-il lancé, ajoutant que ce n’est pas seulement M. Clark qui «s’est mis la tête dans le sable», mais bien «les 28 membres du cabinet lorsqu’il lui a présenté le dossier».

Le chef du Parti vert Mike Schreiner estime lui aussi que le ministre Clark a perdu la confiance de la population et qu’il met l’écosystème de la Ceinture de verdure en grand danger.

Tous les partis d’opposition, de même que les chefs des Premières Nations de l’Ontario, désirent la démission du ministre Steve Clark.

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  • Date de création 31 août, 2023
  • Dernière mise à jour 31 août, 2023
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