Catherine McKenney met la politique municipale de côté
ÉMILIE GOUGEON-PELLETIER
Initiative de journalisme local — Le Droit
«Ce soir, nous allons partager des verres — pas sur mon bras, je suis sans emploi», a rigolé Catherine McKenney lors de son discours marquant sa défaite électorale à la mairie d’Ottawa et la fin de sa carrière au sein du conseil municipal.
En point de presse, à la suite de la victoire de Mark Sutcliffe à la mairie de la Ville d’Ottawa, Catherine McKenney a déclaré mettre de côté la vie politique pour le moment. «Il ne faut jamais dire jamais», a noté McKenney en réponse à une question sur une possible carrière en politique provinciale ou fédérale.
«Nous allons partager des histoires, peut-être quelques larmes, mais demain, nous allons nous relever et continuer à travailler pour créer la ville que nous méritons.»
De chaudes larmes ont coulé chez les partisans présents à la soirée électorale de Catherine McKenney. La foule attendait avec beaucoup d’enthousiasme l’annonce de sa victoire, une victoire qui ne surviendra pas.
La soirée avait débuté sous les applaudissements, mais ils se sont évaporés au fur et à mesure que le nombre de voix en faveur de Mark Sutcliffe surpassaient celui pour Catherine McKenney.
Des gens de tous les horizons; tant au plan des identités de genres que de la race et de la langue, étaient rassemblés par centaines pour soutenir Catherine McKenney, qui représente le quartier de Somerset depuis 2014 et qui espérait devenir maire, lundi soir.
«Le pouvoir de la communauté, voilà ce dont il a été question durant cette campagne», a noté Catherine McKenney durant son discours.
Si cette personne avait remporté son pari, Ottawa serait devenue la première grande ville à élire une personne non-binaire à la mairie.
Catherine McKenney planifiait de mettre fin à l’itinérance chronique d’ici quatre ans, d’investir 250 millions dans les infrastructures cyclistes et de se concentrer sur l’amélioration du réseau de transports en commun.
En début de soirée, le vice-président exécutif régional pour l’AFPC national Alex Silas disait au Droit que l’élection de Catherine McKenney représenterait «un moment historique pour le Canada en entier».
Il juge que Catherine McKenney «est quelqu’un qui appuie les services publics et les besoins des travailleurs».
«Catherine a tellement d’expérience, tellement de leadership. c'est un leader qui a émergé de la communauté, de la base. Je pense que ça serait une opportunité historique d'élire Catherine McKenney, pas juste en raison de qui cette personne représente, mais aussi des valeurs, et les capacités que Catherine amenerait à la ville.»
Blue et Nashita sont deux jeunes résidents du centre-ville d’Ottawa qui étaient du rassemblement de lundi soir.
«Je suis ici pour célébrer une personne trans, comme moi», avance Blue. L’élection de Catherine McKenney à la mairie «donnerait beaucoup de validité à plusieurs choses que les personnes trans disent depuis très longtemps et démontrer qu’on peut occuper les mêmes positions de pouvoirs que les personnes cisgenres et faire de grandes choses.»
Nashita, non-binaire comme Catherine McKenney, ajoute que Catherine McKenney a bien démontré sa capacité à soutenir sa communauté au cours de l’occupation du «Convoi de la liberté», l’hiver dernier. «Ça solidifierait le fait que ce qu’on a vécu est réel et que ça a affecté énormément de personnes dans notre ville.»
Lui aussi présent au rassemblement électoral de Catherine McKenney, l’avocat Paul Champ s’est dit déçu du résultat. «Je pense que les gens d’Ottawa lui doivent beaucoup. Catherine était debout durant l’occupation du centre-ville et s’assurait chaque jour que les résidents avaient de la nourriture, leurs médicaments. J’ai beaucoup d’admiration pour Catherine McKenney.»
À la retraite, Simone Thibault est une Ottavienne francophone qui a siégé au sein de plusieurs comités aux services en français à plusieurs niveaux gouvernementaux.
«La raison pourquoi j'appuie Catherine McKenney, c’est sa plateforme, son leadership et son expérience. C’est vraiment la façon dont Catherine travaille. C’est une personne qui écoute vraiment, une personne qui veut résoudre les problèmes et qui a une vision.»
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- Date de création 24 octobre, 2022
- Dernière mise à jour 24 octobre, 2022