Carrefour culturel : une soirée d’échanges pour les artistes noirs et afro-néo-écossais 

L’organisme African Nova Scotian Music Association et la Fédération culturelle acadienne de la Nouvelle-Écosse se sont unis afin d’organiser une soirée de réseautage pour les artistes créateurs noirs et francophones. 

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Jean-Philippe Giroux

IJL – Réseau.Presse – Le Courrier de la Nouvelle-Écosse

Le Carrefour culturel du 7 mars était destiné à tous les artistes, peu importe la discipline.

Julien Matwawana, directeur général de African Nova Scotian Music Association (ANSMA), a mis sur pied cette soirée avec Trevor Murphy, président de la Fédération culturelle acadienne de la Nouvelle-Écosse (FéCANE).

Les deux veulent aider les artistes francophones noirs ou afro-écossais et faire savoir que les organismes peuvent travailler ensemble pour les soutenir. «[La FéCANE] veut faire la connexion avec d’autres organismes qui ont eu la perception qu’ils sont juste des organismes anglophones. Mais c’est pas vrai. Ils existent pour les artistes, pis c’est tout», explique M. Murphy.

Ce dernier fait remarquer qu’il y a plusieurs artistes noirs dans les communautés francophones qui travaillent dans la province, mais qui ne sont pas encore impliqués au sein des organismes. «Le but est d’aller les chercher, de les inviter et de dire qu’on est là», dit le président.

Gallyna et Rajab Ally de Advocates of Truth et d’autres artistes ont échangé lors de la séance de réseautage. «On est venu pour se rassembler avec tout le monde et en savoir plus sur l’industrie musicale et tout ça parce que c’est tout ce qu’on rêve, faire de la musique, être là avec tout le monde qui fait de la musique», dit Gallyna.

«Le français doit être plus reconnu, lance Rajab Ally. La raison pour laquelle on ne chante pas plus en français, c’est qu’on ne savait pas qu'il y avait une grande communauté de francophones en Nouvelle-Écosse.»

Advocate of Truth est d’avis que le Carrefour culturel est une initiative positive pour encourager les créateurs noirs à produire de la musique en français. «Il faut que notre monde sache qu’il y a de la francophonie», précise Gallyna.

Au service des artistes

L’ANSMA «se consacre au développement, à la promotion et à la célébration des Néo-Écossais d'origine africaine dans l'industrie de la musique en offrant des possibilités de développement qui favorisent des partenariats à long terme», explique Julien Matwawana.

«Nous voulons préserver notre patrimoine musical et fournir des programmes, des services, des ressources et des opportunités qui aideront nos artistes à avoir un succès économique durable.»

L’une des opportunités est la vitrine annuelle Black Vibes, qui permet à environ sept artistes émergents de se produire lors des East Coast Music Awards (ECMA). L’organisme fait aussi des présentations dans les écoles pour discuter de l’histoire des Afro-Canadiens et de la musique produite par les artistes noirs.

De nos jours, l’organisme se focalise principalement sur le développement artistique. «Il y a un vide à combler entre les tournées scolaires et les possibilités de se produire sur scène», explique le directeur général, et entre avoir un intérêt pour la musique et aller sur scène devant des centaines ou des milliers de personnes.

Les séances de Town Hall, l’un de leurs programmes de sensibilisation, permettent aux artistes de se rassembler et performer chaque mois, au MacPhee Centre For Creative Learning à Dartmouth.

C'est un espace sûr où les gens peuvent se soutenir mutuellement et travailler sur leur art. «C’est une occasion pour les jeunes afro-néo-écossais et noirs de se produire, sans pression, mais même si c'est notre public cible, tout le monde est le bienvenu, précise-t-il. Nous avons des gens de toutes les communautés qui viennent à ces sessions.»

Fondé en 1998, l’ANSMA est maintenant situé au Sanctuary Arts Centre, où l’événement de réseautage a eu lieu.

Élargir le réseau 

Blanche Israël, nouvelle directrice générale des East Coast Music Awards, était présente lors de la soirée pour aller à la rencontre des artistes et réseauter.

«On est beaucoup d’organisations qui travaillent dans nos silos pis de voir que la FéCANE et ANSMA faisaient quelque chose ensemble [...] j’étais comme, ''I’m there''. Je pense que c’est vraiment important qu’on commence à tous se parler un petit peu plus pis à voir où on est aligné, où on peut mieux travailler ensemble», déclare Mme Israël.

D’après elle, tous les organismes sont des parties importantes de l’écosystème musical de la Nouvelle-Écosse, «pis on pourrait en avoir encore plus. Il faut qu’on travaille ensemble pour être capable de percer à l’extérieur du Canada atlantique.»

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  • Date de création 21 mars, 2024
  • Dernière mise à jour 21 mars, 2024
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