Carole Lavigne: une carrière consacrée aux Comtés unis

Avant l’arrivée de Carole Lavigne au développement économique et touristique des Comtés unis de Prescott-Russell (CUPR) en 2006, les gens n’en connaissaient pas beaucoup sur le charme de l’Est ontarien. Même ceux qui habitent la région. Après de nombreuses années à se dévouer aux entreprises et à promouvoir ces petites municipalités, Mme Lavigne tire sa révérence. Mais elle ne sera jamais bien loin.

______________________

Charles Fontaine

IJL – Réseau.Presse –Le Droit

Née sur une ferme laitière à Cheney, elle en a mené une pendant 20 ans avant de fonder le premier vignoble de l’est de l’Ontario à l’extérieur du Niagara. C’est à ce moment qu’elle a décidé de former une petite chambre de commerce avec les entreprises de Bourget. «Les commerces me disaient “Les gens ne nous connaissent pas, même ceux de notre région”», se rappelle Mme Lavigne.

C’est ce qui lui a donné l’envie de se dévouer au rayonnement des entreprises et des évènements des comtés unis. Elle a débuté l’aventure en 2006 comme agente de projet, jusqu’à devenir directrice du développement économique et touristique des CUPR en 2014.

«J’ai toujours travaillé dans les deux. Le développement touristique s’occupe du tourisme. Le développement économique englobe tout ; la qualité de vie et l’aide aux gens, parce que si eux vont bien, la communauté va bien. Ça englobe l’hébergement, la main-d’œuvre, c’est à peu près tout. S’il y a un manque dans un secteur, le développement économique doit voir à apporter une solution. Ça, c’est ma définition», explique-t-elle.

Aider le secteur agroalimentaire

«Quand je suis arrivé, j’ai vu que le secteur agroalimentaire était un peu laissé à lui-même. C’était mon point de restructuration.»

Carole Lavigne a dévoué temps et efforts au secteur dans lequel elle a grandi. Elle comprend les agriculteurs qui n’ont pas le temps de s’occuper de la paperasse, puisqu’ils passent leurs journées dans les champs.

En 2007, le gouvernement canadien oblige désormais les entreprises à apposer une étiquette des valeurs nutritives sur tous les produits préemballés. Mme Lavigne fabriquait elle-même les étiquettes pour les producteurs. «C’était de les amener à y croire aussi. Ils n’avaient pas le temps de s’occuper des règlements. Les producteurs n’avaient pas le temps de s’occuper de tout. C’était mon rôle de les former et de les informer.»

Elle forme le réseau agroalimentaire de l’Est ontarien en 2010, avec plus de 100 petits producteurs. La même année, la Franco-Ontarienne lance la foire gourmande, en partenariat avec des entreprises de l’Outaouais. Chaque producteur devait présenter un produit transformé en utilisant un de leurs produits. Ce petit marché a pris fin en 2016. «On a vu une diminution de la participation des producteurs. Ce qui est positif, parce qu’ils vendaient assez et qu’ils étaient reconnus.»

Ce secteur représente son plus grand défi lors de son parcours aux CUPR. «Les gens ne pensaient pas qu’il fallait promouvoir le secteur agroalimentaire. [Il fallait convaincre] la population et même les producteurs, pour leur montrer qu’ils peuvent grossir, faire de la transformation et vendre [leurs produits] chez nous.»

Mais aussi sa plus grande fierté. «Souvent les producteurs agricoles vont avoir un autre emploi en dehors de la ferme, car ils ne peuvent pas survivre seulement avec ça. On voulait augmenter les revenus pour s’assurer qu’ils peuvent en vivre. Aussi, on l’a vu avec la pandémie, j’ai toujours voulu m’assurer d’avoir mon approvisionnement [chez-moi] sans devoir aller voir ailleurs. C’était mon but de faire rayonner nos produits à l’épicerie. »

Ce qu’elle a réussi en instaurant un comptoir dédié aux produits de la région chez l’épicier Metro de Casselman.

Région plus connue qu’à ses débuts

Elle affirme que depuis son arrivée en poste, les secteurs économique et touristique sont beaucoup plus en santé. «Il y a clairement eu du développement positif. Mon prédécesseur a été l’initiateur du parc Calypso. Ça a été un gros boum pour le tourisme. Depuis, on a essayé de promouvoir des festivals. On connaît le Festival de la Curd, le Festival du Canard et de la Plume, le Festival de la Bine. [...] Du point de vue touristique, Prescott-Russell commence à être bien vu. On connaît bien l’agrotourisme avec la carte Broue & Chew. »

Carole Lavigne a réalisé que ce qui attire les gens à visiter une ville et d’en profiter est la restauration, l’animation et les évènements.

«On a aussi besoin que l’hébergement soit accessible. Les pistes cyclables sont très prisées [comme celles de la Forêt Larose]. Les gens recherchent des activités externes, une bonne bouffe, de la bonne musique. C’est tout de l’animation, autant pour les enfants que les adultes », souligne-t-elle.

Pandémie difficile

Les secteurs touristique et commercial ont grandement été impactés par la pandémie.

Mme Lavigne a alors créé un groupe réunissant divers agents de développement économique pour guider les entreprises.

«On a perdu des entreprises, certainement. Notre rôle était d’expliquer plus clairement les différents programmes de subventions gouvernementales envers les entreprises. Quand tu es en panique, tu ne lis pas. Les entreprises pouvaient nous appeler et on les guidait.»

Même si elle prend sa retraite le 31 juillet prochain, Carole Lavigne soutient qu’elle restera disponible pour continuer d’aider au rayonnement de la région de l’est de l’Ontario.

«J’ai toujours dit que j’allais travailler jusqu’à tant que je tombe, dit-elle en riant. Pour moi, la retraite c’est vraiment de faire une différence, d’aider et de trouver des solutions à ce qui se passe dans ma communauté. Je veux avoir un peu moins de responsabilités, mais je reste ouverte à des contrats. Je veux continuer de faire ce que je fais, peut-être réduire, mais je ne peux pas arrêter ! »

-30-

Photos

Même si elle prend sa retraite le 31 juillet prochain, Carole Lavigne soutient qu’elle restera disponible pour continuer d’aider au rayonnement de la région de l’est de l’Ontario. (Simon Séguin-Bertrand, Le Droit)

Carole Lavigne a réalisé que ce qui attire les gens à visiter une ville et d’en profiter est la restauration, l’animation et les évènements. (Simon Séguin-Bertrand, Le Droit)

  • Nombre de fichiers 3
  • Date de création 4 juillet, 2022
  • Dernière mise à jour 4 juillet, 2022
error: Contenu protégé, veuillez télécharger l\'article