Budget provincial : des investissements records, la SAF’Île reste sur sa faim

Le gouvernement de Dennis King vient de dévoiler son nouveau budget. Les progressistes-conservateurs ont annoncé des investissements historiques, notamment en santé et en éducation. La SAF’Île regrette le manque de lentille francophone sur l’ensemble des investissements dévoilés.

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Marine Ernoult

IJL – Réseau.Presse – La Voix acadienne

 

 

 

Des investissements record et un déficit public qui s’installe dans la durée. C’est en substance ce que l’on peut retenir du budget provincial présenté par la ministre des Finances, Jill Burridge, le jeudi 25 mai, à l’Assemblée législative de l’Île-du-Prince-Édouard.

Le gouvernement progressiste-conservateur de Dennis King va dépenser près de 3 milliards de dollars en 2023-2024. Un investissement historique qui va creuser le déficit à plus de 97 millions de dollars pour la prochaine année budgétaire.

Et il n’y a pas de retour à l’équilibre prévu avant plusieurs années. Selon les prévisions, le déficit baissera à 58 millions de dollars en 2024-2025, puis à 31,5 millions de dollars en 2025-2026.

La santé se taille la part belle des investissements. Près d’un milliard de dollars seront alloués à ce secteur, soit une augmentation de 14 % par rapport au budget précédent.

La création de l’école de médecine de l’Université de l’Î.-P.-É. représente le principal poste de dépense avec 21,9 millions de dollars. La province s’est également engagée à créer 100 nouveaux postes dans les centres de soins de la famille et de quartier.

13% du budget pour les écoles

Bruce Joshua, directeur général par intérim de la Commission scolaire de langue française (CSLF), salue également les fonds réservés à la santé mentale : «Ça touche directement nos élèves, leur bien-être est très important.»

L’éducation n’est pas en reste. 13% des investissements prennent le chemin des écoles. Environ 6 millions de dollars, dont 10% pour la CSLF, seront investis dans la création de 100 nouveaux postes au sein du réseau scolaire, notamment des postes d’enseignants, de travailleurs jeunesse et de travailleurs de soutien en santé mentale.

«Ça va nous permettre de pérenniser des positions temporaires, de stabiliser l’ensemble du personnel et de créer de nouveaux postes pour mieux soutenir les élèves», observe Bruce Joshua.

Le gouvernement a par ailleurs annoncé 2,2 millions de dollars pour financer le programme d’alimentation scolaire.

«La CSLF est directement mentionnée, c’est une bonne chose car la demande pour des déjeuners et des dîners sains et équilibrés est de plus en plus forte dans les écoles», considère Bruce Joshua.

Manque de fonds pour les francophones

La Société acadienne et francophone de l’Î.-P.-É (SAF’Île) se dit en revanche déçue par un budget qui ne prend pas assez en compte les réalités des communautés francophones.

«Il n’y a aucune lentille francophone sur les investissements proposés. On aurait aimé que chaque dépense soit regardée en fonction de nos besoins particuliers», souligne Emile Gallant, président de la SAF’Île.

Il déplore notamment l’absence de montant spécifique consacré aux secteurs de la santé et de la petite enfance en français, pourtant confrontés à une grave pénurie de personnel.

Surtout, la SAF’Île regrette que les préoccupations qu’elle a fait valoir dans le cadre de la préparation du budget n’apparaissent pas dans le document final.

«On a fait remonter cinq points, notamment sur l’immigration, mais seul le financement de la formation bilingue des employés du gouvernement provincial est mentionné», révèle Emile Gallant.

Le responsable espère que des fonds seront débloqués dans le cadre de la stratégie provinciale pour l’immigration francophone qui doit être dévoilée d’ici quelques semaines.

 

 

 

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Photos

 

Bruce Joshua directeur général par intérim de la Commission scolaire de langue française.  (Photo : La Voix acadienne)

 

Emile Gallant, président de la SAF’Île.  (Photo : La Voix acadienne)

 

La ministre des Finances, Jill Burridge, a présenté un budget provincial où la santé se taille la part belle des investissements :

  • 21,9 M de $ pour créer la faculté de médecine à l’école de médecine de l’UPEI
  • 10 M de $ pour introduire une quote-part de 5 $ pour plus de 150 médicaments et ajouter de nouveaux médicaments au formulaire provincial ;
  • 8,9 M de $ pour ajouter 100 postes de première ligne et établir de nouveaux centres de médecine ;
  • 3,2 M de $ pour le soutien à la santé mentale ;
  • 3 M de $ pour permettre aux Insulaires de se faire soigner dans les pharmacies pour des affections courantes.

(Photo : Gouvernement de l’ÎPÉ)

 

 

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  • Date de création 30 mai, 2023
  • Dernière mise à jour 30 mai, 2023
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