Brasser des affaires en français, la nouvelle mission de Stéphane Sarrazin

Fraîchement élu, Stéphane Sarrazin n’était pas convaincu, en 2022, que la francophonie ontarienne était un portfolio qui était fait pour lui.

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Émilie Gougeon-Pelletier

IJL – Réseau.Presse – Le Droit

Sachant très bien qu’il était le député de la région la plus francophone de la province, jugeait toutefois qu’il pourrait se rendre beaucoup plus utile si on lui confiait des tâches liées à ses domaines d’expertise, comme l’entrepreneuriat et le secteur de l’énergie.

Et c’est notamment pour cette raison qu’il avait obtenu un rôle au sein du ministère de l’Énergie, en juin 2022.

«Pour moi, c’était excitant, parce que ça n’avait jamais été un aussi bon temps pour avoir les mains dans le dossier de l’énergie», a noté le député de Glengarry-Prescott-Russell en entrevue avec Le Droit, cette semaine.

Avec des projets nucléaires sur le feu, une restructuration du secteur de l’énergie en Ontario et des initiatives pour réduire les coûts d’électricité, «c’était captivant», soutient l’élu franco-ontarien.

Main dans la main

Mais récemment, il a mis les pieds dans deux nouveaux bureaux d’adjoint parlementaire: celui de la ministre des Affaires francophones, Caroline Mulroney, et celui de la ministre associée aux Petites entreprises, Nina Tangri.

«Les petites entreprises et la francophonie, quand on met ça ensemble, [...] on réalise qu’il y a quelque chose d’important et qu’on peut faire une vraie différence», constate celui à qui on a remis ces mandats, le 28 mars.

L’ex-maire d’Alfred et Plantagenet, un canton dans l’Est ontarien, dit avoir réalisé que dans ses nouvelles responsabilités, il «redécouvre des choses» avec lesquelles il était familier, «comme la proximité avec la communauté et avec les entreprises».

L’environnement et la culture prennent de plus en plus de place dans les préoccupations du conseil municipal de Alfred-Plantagenet, dans l’Est ontarien. (Archives Le Droit)

Ainsi, tant et aussi longtemps que Stéphane Sarrazin sera le bras droit des ministres Mulroney et Tangri, ces deux dossiers iront main dans la main, avance le député.

«Open for business»

Les intentions de Stéphane Sarrazin sont en phase avec la politique phare du gouvernement Ford, «Open for business» (ouvert aux affaires), selon la professeure à l’École d’études politiques de l’Université d’Ottawa, Geneviève Tellier.

«C’est excellent pour la francophonie, juge la politologue. Et c’est exactement ce que Doug Ford veut. Il nous dit tout le temps que ‘si vous êtes bons pour les affaires, on est bon pour vous.»

Geneviève Tellier, professeure à l’école d’études politiques de l’Ud'O. (Archives Le Droit)

Et les origines de Stéphane Sarrazin, qui vient d’une région agricole, rurale et largement francophone, sont aussi un atout pour la communauté, estime-t-elle.

Expériences variées

«C’est un très beau défi», s’enthousiasme Stéphane Sarrazin.

C’est aussi ce que disait l’infirmière et députée Natalia Kusendova, dont la circonscription n’est pas typiquement francophone, lorsque le gouvernement Ford lui avait confié le rôle d’adjointe parlementaire au sein du bureau de Caroline Mulroney, en juin 2022.

Elle reçoit aujourd’hui les éloges de la communauté francophone pour le travail qu’elle a fait, particulièrement pour les aînés d’expression française dans le domaine des soins de longue durée.

Natalia Kusendova, ancienne adjointe parlementaire du ministère des Affaires francophones de l’Ontario et députée de Mississauga-Centre. (Simon Séguin-Bertrand/Archives Le Droit)

C’est d’ailleurs sa nouvelle niche: la députée Kusendova est désormais adjointe parlementaire aux ministres des Soins de longue durée et des Services aux aînés et de l’Accessibilité.

Durant son mandat dans le bureau de la ministre Mulroney, Natalia Kusendova affirme avoir acquis «une somme inestimable de connaissances et d’expérience» qu’elle pourra utiliser dans ses nouvelles fonctions.

Selon Geneviève Tellier, la ministre Mulroney, en poste depuis six ans, fait bien de s’entourer d’adjoints parlementaires avec des expertises variées.

Des élus pour qui la défense de la langue française n’est pas nécessairement le principal cheval de bataille.

«Je pense que ça ne sert à rien d’aller recruter les convaincus. Quand on arrive à faire un travail pédagogique qui mène ensuite à voir l’importance de la francophonie, c’est toujours intéressant», indique-t-elle.

Caroline Mulroney, ministre des Affaires francophones et présidente du Conseil du Trésor. (Simon Séguin-Bertrand /Archives Le Droit)

La ministre des Affaires francophones Caroline Mulroney se dit très satisfaite du travail qu’a accompli la députée Kusendova au cours des dernières années.

Caroline Mulroney, qui est aussi la présidente du Conseil du Trésor, estime qu’au fil des mandats de son gouvernement, ses adjoints parlementaires auront mis en œuvre leurs diverses expertises, et ce, au bénéfice des Franco-Ontariens.

«J’ai très hâte de travailler avec Stéphane», se réjouit la ministre.

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Photos 

 

  • Stéphane Sarrazin (Émilie Gougeon-Pelletier/ Le Droit)
  • L’environnement et la culture prennent de plus en plus de place dans les préoccupations du conseil municipal de Alfred-Plantagenet, dans l’Est ontarien. (Archives Le Droit)
  • Geneviève Tellier, professeure à l’école d’études politiques de l’Ud'O. (Archives Le Droit)
  • Natalia Kusendova, ancienne adjointe parlementaire du ministère des Affaires francophones de l’Ontario et députée de Mississauga-Centre. (Simon Séguin-Bertrand/Archives Le Droit)
  • Caroline Mulroney, ministre des Affaires francophones et présidente du Conseil du Trésor. (Simon Séguin-Bertrand /Archives Le Droit)
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  • Date de création 15 avril, 2024
  • Dernière mise à jour 15 avril, 2024
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