Battle Harbour prêt à recevoir des touristes du Québec

En 2013, le Terre-Neuvien Peter Bull a pris le chemin jusqu’à Battle Harbour pour une visite en fin de semaine. Depuis lors, il a jeté l'ancre dans la région et y travaille en tant que directeur général du Battle Harbour Historic Trust. Il espère que le récent achèvement de la route trans-labradorienne suscitera l'intérêt des visiteurs du Québec voisin.

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Liz Fagan

IJL - Réseau.Presse - Le Gaboteur

Battle Harbour, est un ancien village et un port de pêche d'été situé sur la côte sud-est du Labrador.

Connu notamment pour son rôle économique vital à l'époque de la pêche migratoire et du commerce du poisson salé, le village est considéré depuis des générations comme la capitale mondiale de la morue salée, et toujours aujourd'hui par certains comme la capitale non-officielle du Labrador. Actuellement, le village joue surtout un rôle touristique.

Après l’achèvement de la route Translabradorienne l'été dernier, la Battle Harbour Historic Trust (BHHT) se prépare pour accueillir encore plus de monde, notamment des touristes québécois. Selon le directeur général du BHHT, l'organisme est sur la bonne voie. 

La BHHT est une organisation sans but lucratif du site historique national, dont le directeur général est Monsieur Peter Bull. Il suffit de dire que sa passion pour la région est palpable. «C’est un site ésotérique,» exprime monsieur Bull dans une entrevue avec Le Gaboteur. Désigné site historique national en 1996, «[c’est] une véritable représentation d’un petit village de pêcheurs à Terre-Neuve-et-Labrador,» dit le passionné de la région.

Une ville-capsule vivante

Contrairement à ce que l'on pourrait croire, le nom du village est probablement dérivé du terme portugais batal qui désigne un bateau, et non d'une histoire violente. En Inuktitut, le village s'appelle Putlavak, ce qui désigne «une caractéristique géologique qui ressemble à un grand piège de pierre,» selon le linguiste Douglas Wharram de l'Université Memorial. Dans sa liste de traductions de noms de lieu, publié dans la Toponymic and Cartographic Research Conducted for the Labrador Métis Nation, le chercheur précise que le nom qualifie probablement «une partie d'eau particulièrement traître,» possiblement Trap Cove, qui se trouve juste à côté. En 1760, selon une légende, Battle Harbour fut le théâtre d'une vraie bataille entre les Montagnais, soutenus par les Français, et les Inuit. 

Ayant une forte histoire autochtone, le village est surtout connu pour son rôle dans la pêche à la morue.

Battle Harbour, établi par les européens dans les années 1770, s'est développé en une plaque tournante pour les pêcheurs dans la Big Land.

«Notamment, les gens n'avaient pas le droit de pêcher sur la French shore (la côte Française), alors ils allaient au Labrador pour pêcher la morue,» explique Peter Bull. «C'est ce que les gens ont fait pendant des centaines d'années.»

Selon lui, les maisons de Battle Harbour n'ont été construites que lorsque les pêcheurs ont eu besoin d'héberger des travailleurs pendant l'hiver. Lorsque ces logements ont été construits, les pêcheurs terre-neuviens ont commencé à se marier avec des Labradoriennes du et ont fini par s'y installer.

La région a connu un déclin à la suite de la diminution de la pêche à la morue et d'un incendie majeur en 1930. Dans les années 1960, le village a été abandonné en tant qu'établissement permanent à la suite au programme de relocalisation mené par le gouvernement provincial. Depuis lors, Battle Harbour demeure une station de pêche estivale. La station de pêche, construite au cours des années 1770, reste largement inchangée. 

À l'aube de l'effondrement de la pêche à la morue dans la province, le BHHT a demandé au gouvernement de faire don du site de pêche pour qu'il fasse partie intégrante du district. Monsieur Bull cite cela comme une étape essentielle, vu le budget requis pour maintenir ce site, y compris l’entretien du quai. 

La voie pavée, en français

«Avant d'arriver à St. John's, les icebergs passent d'abord chez nous,» dit-il avec de la fierté dans sa voix.

En été 2022, le village a vu environ 1100 visiteurs, ce qui représente une hausse d’environ 300 en comparaison avec les chiffres pré-pandémiques de 2019. La BHHT s'attend à voir plus de visiteurs pour l'été 2023. Pour ceux qui voyagent sur l’autoroute translabradorienne plutôt que dans l’allée des icebergs, se rendre à Battle Harbour est devenu plus facile que jamais. Situé sur l'île Battle Island, au sud-est du Labrador, il faut prendre la route jusqu'à Mary's Harbour, d'où vous pouvez prendre le traversier, qui part une fois par jour tous les matins selon Tourisme NL.

Vous naviguez en français? L’article «Comment trouver son chemin en français,» publié dans l’édition du 3 octobre dernier du Gaboteur, illustre comment cette démarche peut être déroutante. 

Si les panneaux historiques du village sont uniquement en anglais, Peter affirme la volonté de la BHHT de les traduire dans la langue de Molière. «Nous travaillons activement sur la signalisation en français,» annonce-t-il. «Nous sommes conscients de l'importance.»

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BOÎTE

Explorez l’Expédition 51

Le circuit Expedition 51 propose un itinéraire efficace dans la région du Labrador et le Québec voisin. Les temps de trajet en traversier, les restaurants et les hébergements à proximité sont décrits, en français, par le guide ExploreTNL: https://www.exploretnl.ca/expedition51.

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Crédit : Courtoisie 

Légende : Le village de Battle Harbour est une capsule temporelle vivante des années 1900: elle n'a pas de routes pavées, pas de service cellulaire et pas de voitures.

 

Titre : BattleHarbour4.png

Crédit : Courtoisie

Légende : Maintenant un site historique, Battle Harbour se trouve à 17,5 km de Mary’s Harbour, là où se trouvent les sentiers de White Water Falls, de Gin Cove Walking Trail, et Barney’s Pond Walking Trail. 

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  • Date de création 31 mars, 2023
  • Dernière mise à jour 31 mars, 2023
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