Au fil de l’eau, un documentaire précieux

Ce long métrage de Fritz Mueller et coproduit par Teresa Earle suit deux maîtres constructeurs de bateaux tout au long du processus de création d’un canot. Il met en scène Halin de Repentigny, artiste visuel et constructeur de canots ainsi que Wayne Price, sculpteur.

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Manon Touffet

IJL – Réseau.Presse – L’Aurore boréale

 

Depuis juin 2023, le documentaire Au fil de l’eau, réalisé par le cinéaste yukonnais Fritz Mueller en 2022, est disponible avec les sous-titres en français sur le site Internet de l’Office national du film du Canada (ONF).

Shirley Vercruysse, productrice exécutive du Studio de la Colombie-Britannique et du Yukon de l’ONF, explique que ce nouveau documentaire était comme une évidence. « Je connaissais déjà Fritz et Teresa, ils m’ont dit qu’ils avaient cette idée de documentaire. Et dans le même temps, Halin voulait enseigner ce savoir à des apprentis, donc au final on était reliés les uns aux autres », avance-t-elle.

« Lorsqu’on m’a contacté pour faire le documentaire, j’ai été vraiment intéressé », explique Halin de Repentigny. « C’est important de rapporter le plus de connaissances possibles sur les canots d’écorce, parce que c’est fini aujourd’hui, on n’en fait plus des comme ça. »

Un savoir perdu

« Sans canots d’écorce, on ne serait rendus nulle part », tient à rappeler Halin de Repentigny. Selon lui, c’est un documentaire très important pour l’Histoire du Canada. « Chaque petit bout de film aide à donner une idée aux gens de comment on construit un canot en écorce », affirme-t-il.

Le constructeur explique également qu’il y a 50 ans, la construction d’un canot était une activité qui faisait partie intégrante de la vie de famille. « Les femmes ramassaient les racines et faisaient les coutures, les hommes coupaient le bois. Les travaux étaient faits de manière à ce qu’on fonctionne comme une tribu. Quatre à cinq canots étaient fabriqués en une semaine », ajoute le Franco-Yukonnais, résident de Dawson.

Travailler main dans la main

Pour Shirley Vercruysse, bien que le film n’ait pas été réalisé dans un but de réconciliation avec les Premières Nations, elle espère toutefois qu’il fasse partie du processus de guérison. « On a montré le documentaire aux Premières Nations avant même qu’il soit terminé. Teresa leur demandait “est-ce que tout est bon, nous n’avons pas fait d’erreur?” », avance la productrice exécutive.

Halin de Repentigny déclare quant à lui que le documentaire mélange deux cultures. Selon lui, au fil des années au Yukon, toutes les communautés ont appris à travailler ensemble. « On a appris d’eux, et inversement. On a découvert le Canada ensemble, c’est quelque chose que les gens ont oublié », affirme-t-il.

Pour Halin de Repentigny, c’est donc un documentaire qui fera partie des archives. « Même mes petits enfants auront accès à ce film, c’est une des raisons pour lesquelles je l’ai fait », conclut-il.

Originellement en anglais (Voices across the Water), le documentaire a été sous-titré en français afin de représenter la francophonie de toutes les parties du Canada. Pour Stéphanie Lecuyer, directrice générale adjointe, programmation et création à Montréal, une version intégralement en français n’était pas envisageable malgré l’importance de contenu pour la francophonie canadienne. « La traduction, et donc le doublage, enlève l’essence même de la personne qui parle », explique-t-elle. Bien que la langue première de Halin de Repentigny soit le français, personne d’autre ne le parlait lors du tournage. Les personnes concernées affirment ainsi qu’il coulait de source que le documentaire soit en anglais.

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Photos

Titre : Voices-Across-the-Water_FilmSubjects01_105512030_72dpi.jpg

Légende : Halin de Repentigny est arrivé au Yukon dans le but de faire de la trappe.

Photo : ONF

  • Nombre de fichiers 2
  • Date de création 1 septembre, 2023
  • Dernière mise à jour 31 août, 2023
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