Assurance-emploi: des «binnes» pour conscientiser le ministre

Des membres de l’Alliance interprovinciale pour l’assurance-emploi ont participé vendredi à une action concertée à travers l’est du Canada pour exiger une réforme de l’assurance-emploi.

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Mario Tardif

IJL – Réseau.Presse – Acadie Nouvelle

 Quelques représentants de l’Alliance étaient présents vendredi matin à Shediac devant le bureau du ministre et député fédéral de Beauséjour, Dominic LeBlanc. Ils avaient installé une table avec un petit réchaud et quelques boîtes de conserve de fèves au lard. Ils voulaient ainsi illustrer la situation qui attend certains chômeurs s’il n’y a pas d’amélioration au programme d’assurance-emploi.

«On est venu voir si on pouvait discuter avec M. LeBlanc pour lui parler de la réforme de l’assurance-emploi parce que ça fait plusieurs années qu’on nous dit que la réforme va se faire, explique le vice-président et porte-parole de l’Aide et soutien aux travailleurs et travailleuses des secteurs saisonniers (ASTS), Fernand Thibodeau. On ne veut pas paralyser le bureau, on va aller voir si M. LeBlanc est là et lui en glisse un mot ou même à sa représentante.»

Les groupes de défense des travailleurs revendiquent l’élimination du taux de chômage régional comme critère d’admissibilité à l’assurance-emploi, un taux de prestations d’au moins 70% basé sur les 12 meilleurs semaines de travail, un plancher minimum de 35 semaines de prestations et un régime d’assurance-chômage qui ne discrimine pas les femmes.

«Ce n’est pas vrai que les gens veulent rester sur le chômage avec des primes équivalant à 55% de leur salaire brut», exprime Fernand Thibodeau.

Le porte-parole affirme que les travailleurs de l’industrie saisonnière «souffrent beaucoup» avec le programme actuel. Il dit rencontrer chaque jour des gens avec de grands besoins.

Il qualifie de «trop grande» la zone économique de l’assurance-emploi de Restigouche-Albert.

«Elle ne reflète pas bien l’économie de la Péninsule acadienne et de l’industrie saisonnière. Cette zone doit être révisée», déclare le porte-parole de l’ASTS.

«Si on regarde ça présentement, ça va prendre beaucoup plus de semaines pour obtenir de l’assurance-emploi», croit le porte-parole.

À titre d’exemple, pour la période du 12 février au 11 mars, le taux de chômage est de 10,8% pour la région Restigouche-Albert. Le nombre d’heures assurables requises de travail pour avoir droit aux prestations régulières est de 525 heures.

Le nombre minimum de semaines de prestations régulières payables est de 21, tandis que le nombre maximum est fixé à 45 semaines.

Selon Fernand Thibodeau, le programme d’assurance-emploi devra être revu de A à Z. Entre autres, il ne répond pas bien aux travailleuses en arrêt de maternité et l’attente de prestations est trop longue. «Il est beaucoup punitif aussi», admet-il, en mentionnant qu’il est peu flexible.

«On sait qu’il manque beaucoup de main-d’œuvre, l’assurance-emploi n’aide pas la situation, affirme le porte-parole de l’ASTS. Admettons qu’un travailleur de l’industrie saisonnière ait un travail, mais que l’automne ou l’hiver il voudrait aller travailler ailleurs puis retourner après à son travail original au printemps, il ne peut pas y aller. S’il y va, il aura un départ volontaire et n’est pas admissible à l’assurance-emploi», raconte-t-il.

À son avis, la situation économique actuelle avec son taux d’inflation élevé est pénible aussi pour certains travailleurs.

«Tout augmente et les salaires n’augmentent pas. Dans l’industrie saisonnière c’est encore plus difficile. Ça fait qu’aujourd’hui on a amené des cannes de beans pour montrer que bientôt, avec les taux qui augmentent, les gens auront de la difficulté à vivre et pourront peut-être s’acheter des sachets pour se faire des beans», avance Fernand Thibodeau.

Ce dernier lance un défi à tous les députés libéraux fédéraux. «Ils ont le pouvoir de se lever en Chambre, surtout ceux qui représentent des personnes qui travaillent dans l’industrie saisonnière, et de dire à leur premier ministre: regarde, ça suffit, nos gens ont besoin d’aide. Il faut une nouvelle réforme le plus tôt possible.»

 

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Photos :

Légende : Quelques représentants des travailleurs du Nouveau-Brunswick étaient à Shediac vendredi matin devant le bureau du ministre fédéral et député de Beauséjour, Dominic LeBlanc. À l’avant plan, on aperçoit Daniel Léger, président de la Fédération des travailleurs et travailleuses du N.-B. et Fernand Thibodeau, vice-président et porte-parole de l’ASTS.

Crédit  Photo : - Acadie Nouvelle: Mario Tardif

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  • Date de création 13 mars, 2023
  • Dernière mise à jour 13 mars, 2023
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