Après le golf, la bière
Posée sur un terrain de golf, la petite brasserie Broken Stick à Hammond, dans l’Est ontarien, ajoute une offre d’activité extérieure pour attirer les sportifs qui veulent décompresser. Même s’ils ont été les derniers à augmenter le prix de leur bière dans la région, les propriétaires tiennent bien le cap de leur entreprise qu’ils ont ouvert six mois avant la pandémie.
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Charles Fontaine
IJL – Réseau.Presse –Le Droit
Stéphane Dicaire a attendu jusqu’en janvier dernier pour augmenter légèrement le prix de ses bières. L’industrie fait face à une inflation de la grande majorité des intrants comme le transport, les grains, les canettes et les étiquettes. Surprenamment, le prix du houblon a baissé, note M. Dicaire.
Le copropriétaire de la brasserie Broken Stick n’avait pas le choix de hausser ses prix pour rejoindre ses compétiteurs. Il remarque que les autres brasseries artisanales de l’Est ontarien l’avaient fait depuis un petit bout. Pour ses canettes, le prix a bondi du même coup, mais il est allé de façon graduelle pour la bière en fût, afin d’atteindre un prix compétitif.
« On aurait dû monter le prix avant ça. On ne voulait pas donner un gros choc à notre entreprise durant la pandémie non plus, parce qu’il a fallu qu’on change un peu notre plan d’affaires. On vendait seulement des canettes et non en fût. Mais ça ne nous a pas trop affectés. Disons qu’on survivait, mais on aurait dû les monter un peu avant », soutient M. Dicaire.
Même si ses bières étaient moins coûteuses que celles de ses compétiteurs durant un moment, il n’a pas nécessairement reçu plus de clientèle.
« Vu que c’est une bière artisanale, les gens sont prêts à payer le juste prix. »
Des entreprises partenaires
Depuis que les restaurants ont rouvert leur salle à la fin janvier, les ventes ne font qu’augmenter. « J’ai trouvé ça super bien, mais ça a pris un peu de temps au début. Ce n’est pas comme avant, mais c’est important de leur donner des activités à faire, pas seulement la bouffe et la bière », pense le copropriétaire.
Comme activité, il y a évidemment le golf, puisque l’établissement se situe aux abords du Club de golf Hammond. C’est d’ailleurs la première brasserie à s’installer sur un terrain de golf en Ontario. « Je pense même au Canada », croit fermement M. Dicaire.
Après avoir tenu la brasserie à un autre endroit de 2014 à 2017, M. Dicaire et ses acolytes devaient déménager en raison d’un conflit avec un des partenaires. Un des copropriétaires de la brasserie avait un contact au club de golf.
« On s’est dit que de vendre de la bière à un golfeur, ça ne sera pas très difficile. On a des ventes faciles de ce côté-là. L’emplacement est très grand et on a un très grand patio, qui n’est pas juste pour les golfeurs. »
À proximité du parcours de golf, les grands arbres et la forêt cachent le camping écologique Hammond Hill. Sans appartenir au même propriétaire, les trois entreprises se côtoient et s’entraident. Par exemple, le camping offre des bières de Broken Stick dans certains de ses forfaits.
L’hiver, le site comprend des sentiers de motoneige, de raquette, de ski de fond et de marche. La patinoire qui a vu le jour l’hiver dernier sera certainement de la partie à nouveau.
Été satisfaisant
« L’été s’est très bien déroulé [côté revenu]. Il va falloir s’adapter à avoir le premier hiver sans restrictions et voir si les gens seront aussi présents que cet été », réalise M. Dicaire.
Il affirme que les plus gros profits se font quand les gens s’assoient à une table et non avec la vente de canettes. Il espère revivre des vendredis soirs remplis où une partie de la clientèle veillait jusqu’à tard dans la nuit.
Avec l’été assez occupé qu’il vient de vivre, il est sûr que sa quinzaine de variétés de bières trouvera preneur. Son objectif est de demeurer une brasserie locale avec plus de choix de bières, mais sans devenir trop gros.
« On veut produire de nouvelles bières et partager nos recettes avec plus de gens, rien de bien compliqué. [...] Si on est capable de survivre à tout ce qu’on a vécu dans les trois dernières années et si tout se remet comme en 2019, on devrait être en très bonne position. Si on peut survivre à ça, on peut survivre à pas mal n’importe quoi en tant que propriétaire de petite entreprise. »
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Photos
Stéphane Dicaire, copropriétaire de Broken Sticks (Simon Séguin-Bertrand)
Bières de Broken Sticks (Simon Séguin-Bertrand)
Terrasse (Simon Séguin-Bertrand)
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- Date de création 26 septembre, 2022
- Dernière mise à jour 26 septembre, 2022