Apprendre le français avec du contenu néo-écossais 

Apprendre une langue dans une salle de classe, c’est une chose. L’apprendre en tenant en compte des accents et parlers régionaux, c'est une autre expérience. C’est ce qu’offre Mauril, une application conçue pour apprendre à parler l’anglais ou le français, notamment avec du contenu francophone de la Nouvelle-Écosse. 

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Jean-Philippe Giroux

IJL – Réseau.Presse – Le Courrier de la Nouvelle-Écosse

L’application met l’accent sur l’apprentissage avec les accents, notamment ceux des Maritimes. Elle comprend quatre extraits de séries tournées en Nouvelle-Écosse dans lesquels des Acadiens et francophones de la province paraissent. « On voulait que les gens puissent s’entendre, se reconnaitre », déclare Anne Hébert, stratège et chef du projet Mauril.

Quelque cinq unités (14 %) et un extrait (3 %) mettent en vedette des personnes d’expression française du Nouveau-Brunswick et de Terre-Neuve-et-Labrador, respectivement.

L’application ne permet pas à l’utilisateur de sélectionner, par exemple, du « contenu acadien », car les vidéos sont mélangées avec les autres provinces et territoires. Toutefois, les extraits régionaux apparaissent au fil de l’apprentissage. « On continue d’ajouter des contenus pour assurer une représentativité », dit-elle.

L’application cible principalement les personnes dont le français ou l’anglais est une langue seconde. Cependant, Mme Hébert mentionne qu’il y a eu des cas où de  nouveaux arrivants francophones ont téléchargé Mauril afin de se familiariser avec les subtilités des parlers et des expressions régionales.

Relever un défi

Il y a environ trois ans, la Direction générale des langues officielles est venue cogner à la porte de la Société Radio-Canada pour leur lancer un défi : développer une plateforme d’apprentissage des langues. Pour ce faire, Radio-Canada/CBC s’est « penchée sur ses forces », les contenus culturels, mais aussi sur le marché.

L’équipe responsable du projet a constaté qu’il y a avait très peu d’outils pédagogiques qui mettent de l’avant les différents accents des provinces canadiennes. « Souvent, les applications font la promotion d’un français qui est très normatif, affirme Anne Hébert, stratège et chef du projet Mauril. C’est une seule couleur, c’est une façon [de parler]. On se donne souvent l’impression qu’il y a un bon français puis un mauvais français. »

Radio-Canada a mis sur pied un comité consultatif avec des experts de partout au pays, entre autres du milieu universitaire, pour concevoir « un parcours d’immersion culturel et linguistique ». Les experts ont insisté sur le fait que la notion de la sécurité linguistique doit faire partie de la philosophie de l’application.

« Pour nous, Mauril, c’est une plateforme qui va permettre aux gens, d’une façon ludique, plaisante et divertissante, de développer le sentiment de confiance envers leurs compétences linguistiques », explique-t-elle.

Après avoir identifié les contenus culturels à exploiter, selon les normes de compétences linguistiques canadiennes, l’équipe du projet découpe différents extraits de séries pour les huit niveaux de langue de l’application, de débutant à avancé.

Quelque 140 émissions font partie de la vidéothèque de l’application et, parmi cette sélection, 39 unités (10 %) représentent les communautés francophones en situation minoritaire.

Il y a de même du contenu en français qui met en vedette les personnes racisées (33 %), les Autochtones (7 %), les personnes en situation de handicap (8 %) et les personnes de la communauté LGBTQ2+ (7 %).

  • Nombre de fichiers 4
  • Date de création 21 février, 2023
  • Dernière mise à jour 21 février, 2023
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