Alexia Bourgeois transformée par un séjour de six mois en Espagne
Le soccer - ou le football, comme il est connu presque partout ailleurs au monde - est un sport qui unit les gens de la planète de bien des manières. Nombreux sont les jeunes qui ont des joueurs professionnels comme idoles et qui aspirent à jouer dans une équipe nationale ou pro du sport le plus populaire du monde.
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Normand A. Léger
Initiative de journalisme local – APF – Atlantique
Les attentes des jeunes en Acadie ne sont pas différentes de ceux d’ailleurs. Alexia Bourgeois, 17 ans de Dieppe, a vécu une expérience étonnante de septembre 2019 à mars 2020, alors qu’elle a pu pratiquer le soccer pendant quelques mois en Espagne et fréquenter l’école postsecondaire Lopez de Mendoza, située à Burgos, dans le nord de ce pays. Le séjour s’est effectué dans le cadre du programme d’échange des clubs Rotary. Finissante de l’école Mathieu-Martin de Dieppe en juin 2019, elle a voulu vivre une expérience enrichissante, personnelle et sportive, ayant appris un peu l’espagnol à l’école. La passionnée de soccer rêvait de jouer dans un pays reconnu pour ce sport tout en plongeant dans une nouvelle culture et en nourrissant son intérêt pour les relations internationales. Burgos est le chef-lieu de la «comarque» de l'Alfoz de Burgos, dans la Communauté autonome de Castille-et-León, capitale de la province de Burgos. Elle est traversée par la rivière Arlanzón, qui appartient au bassin du Duero.
«Mon expérience a été incroyable, du côté personnel», souligne celle qui était l’athlète féminine de l’année à Mathieu-Martin l’an dernier. «J’ai voulu étudier le commerce et deux langues : l’espagnol et l’Allemand. C’était tout un défi pour moi, mais j’ai réussi. L’Allemand a été plus difficile. Cette expérience m’a ouvert les yeux sur le monde et les différences entre les cultures. Je peux dire que le sport, qui est intégré dans la culture espagnole depuis des générations, influence la vie de tous les jours des gens de cette ville.»
Alexia Bourgeois était une fille bien occupée à Dieppe avec ses études, ses activités sportives et sociales et son intérêt pour le bénévolat. «J’ai trouvé un mode de vie plus relaxe, mais avec mes deux entraînements par jour, mes études et mon bénévolat à Burgos, je n’ai pas eu le temps de m’ennuyer, avoue-t-elle. Je voulais étudier en relations internationales, mais j’ai changé d’idée et je vais poursuivre en commerce international et en aviation à l’Université Mount Allison. Je commence mes cours du printemps cette semaine et j’en aurai aussi cet été, à distance, pour m’avancer pour septembre. Je vais aussi évoluer avec les Mounties au soccer dans le Sport universitaire de l’Atlantique (SUA). J’ai hâte au début de la saison.»
L’athlète est arrivée en Espagne au début septembre et devait revenir fin mai, une fois ses cours terminés. Son séjour a cependant été interrompu en raison de la pandémie et elle a dû revenir en début mars. «Je suis partie assez rapidement. Il y avait 200 cas de la maladie et, deux semaines après, il y en avait plus de 20 000, raconte-t-elle. Avec une mère qui travaille dans le monde du voyage et un père dans la santé, je suis vite revenue. Je n’ai pas pu terminer mes cours, mais cela n’affecte en rien mes exigences pour l’université.»
L’Espagne a été l’un des pays les plus touchés par le coronavirus et Alexia Bourgeois était heureuse de revenir au pays, même si les amis qu’elle s’est faits lui manquent. Elle a goûté à un mode de vie bien différent du sien, en Acadie. Sa motivation pour s’y rendre était de jouer au soccer : «Je voulais jouer dans des stades en Europe. En arrivant, je pensais évoluer dans la formation de deuxième division, mais après quelques entraînements, ils m’ont demandé de jouer avec l’équipe de calibre nationale. J’étais excitée parce que c’est comme semi-professionnel. On avait tous les services, on voyageait en autobus et c’était un bon calibre. Ma grande taille (5 pieds, 10 pouces) a joué en ma faveur et j’avais de bonnes bases du jeu, ayant joué avec les équipes provinciales, les Vedettes de Mathieu-Martin et l’équipe femmes senior Codiac. Les autres joueuses de l’équipe avaient une plus petite taille. J’ai pu apprécier la manière que les femmes sont traitées au soccer comparé aux hommes et les connaissances des spectateurs pour le jeu sur le terrain.»
La joueuse de défense centrale ou latérale a trouvé difficile de se retrouver dans un autre monde, sans amis ni parents, et avec des gens qui parlent une autre langue. Cependant, sa facilité de se faire des amis et de vivre dans une famille d’accueil ont rapidement permis à l’athlète de se forger des amitiés à long terme. En plus de ses études et du sport, elle était membre du Rotaract, un club de bénévolat. Un tel club existe à l’Université Mount Allison et elle songe à le joindre afin de continuer à offrir son temps et son énergie pour les autres.
Alexia avait fait un séjour d’un mois en Espagne en 2017, ce qui avait piqué sa curiosité et son intérêt pour ce pays. Seule étudiante internationale dans son équipe, elle se dit transformée par ses mille et une expériences. Elle s’est intéressée aux actions des gouvernements envers sa population et a observé les différences entre les décisions des gouvernements en Espagne et celles au Canada. «Je suis heureuse d’être Canadienne, dit-elle. J’ai vu des différences entre le respect chez les femmes et les sports. Il y a un meilleur respect pour les femmes ici au Canada. Elles sont aussi passionnées là-bas, mais pas toujours choyées. Leurs rêves m’ont quand même touchée.
La joueuse de soccer n’a aucun regret d’avoir passé six mois en Espagne. «C’est une vie différente que j’ai appréciée. Il n’y a pas beaucoup de jeunes filles acadiennes qui ont eu la chance de jouer pour la Fédération de football de l’Espagne, l’une des plus importantes au monde. J’ai appris de nouvelles techniques et de nouvelles manières de jouer ce sport. Mes deux entraîneurs étaient des anciens professionnels qui ont joué avec le populaire David Beckham. Les joueuses sont plus individuelles et elles contrôlent davantage le ballon sur le terrain avec leurs pieds. Ici, on passe plus dans les airs et on joue en équipe. Je me suis beaucoup améliorée à garder le ballon près de mes pieds. Elles ont aussi un moyen différent de communiquer sur le terrain. J’ai pu vivre ma passion en améliorant mes habiletés. J’avais de bonnes bases.»
Alexia Bourgeois n’a pas eu le temps de visiter d’autres pays de l’Europe en raison de son retour précipité. Elle a cependant voyagé en Espagne tout en vivant son rêve de jouer au soccer et en ouvrant ses yeux sur les «vieux pays». Elle a pu vivre et jouir de son sport pendant six mois sans arrêt. Son intérêt pour le commerce international s'est développé davantage pendant ce séjour qu'elle n'est pas à la veille d'oublier.
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Photos (courtoisie) ÉQUIPE -- Alexia Bourgeois (Rangée arrière, au centre) avec son équipe de soccer en Espagne.
Espagne -- Alexia Bourgeois en Espagne
MM -- Alexia Bourgeois, capitaine des Vedettes de Mathieu-Martin
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- Date de création 4 mai, 2020
- Dernière mise à jour 4 mai, 2020