Acheter une maison au plus vite

La croissance de population à Russell a débuté bien avant la pandémie. Puis, elle a explosé en 2020. Les maisons ne cessent de pousser alors que le canton ne cesse de s’agrandir.

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Charles Fontaine

IJL – Réseau.Presse –Le Droit

Pour plusieurs raisons, la municipalité de Russell est attirante pour les citadins. C’est ce qui a convaincu le magazine MoneySense de la classer comme troisième meilleur endroit où vivre au Canada en 2018.

Pour Julien Pathenaude, cet engouement a débuté en 2003. Propriétaire de Mélanie Construction, il est le principal constructeur de maisons à Russell depuis plus de 40 ans.

«Ça a été du sport pendant la pandémie. On a dû refuser beaucoup de ventes.»

Malgré un roulement de 88 maisons construites par année, sa liste d’attente a atteint plus de 400 clients.

«Pendant la pandémie, les gens voulaient juste une maison, il prenait moins de temps à visiter», ajoute-t-il.

Mélanie Construction a bâti 400 maisons dans les cinq dernières années, comparativement à 180 de 2013 à 2017.

Acheter sans inspecter

Éric Fournier est courtier immobilier chez RE/MAX à Russell et Casselman depuis 18 ans. Il n’a jamais eu autant de facilité à vendre des maisons.

«Ce n’est pas comme il y a 10 ans où les maisons restaient trois mois sur le marché. Les maisons en dessous de 500 000 dollars sont maintenant vendues en moins de 30 jours.»

Même si le courtier observe une certaine augmentation de la population depuis 12 ans à Russell, il a été pris par surprise à l’arrivée de la pandémie.

«C’était un choc. On était habitué, en campagne, à avoir un rythme plus lent. La mentalité a changé. Je vois beaucoup de gens de la ville qui viennent en campagne. Il y avait beaucoup de demandes et moins de maisons, donc les prix ont grandement augmenté.»

De 2019 à 2022, le nombre d’unités qu’il a vendu a augmenté de 27% et la valeur des maisons a doublé.

Et les gens achetaient trop rapidement leur nouvelle demeure.

«Les acheteurs magasinaient sans condition de financement et d’inspection, donc ils achetaient un produit qu’ils ne connaissaient pas à 100%», remarque Éric Fournier.

Joel Belliveau est de ceux qui n’ont pas pu faire inspecter sa nouvelle maison avant de l’acheter. Lui qui a quitté Sudbury en juillet 2021, explique avoir dû rédiger une lettre expliquant les raisons qui le poussaient à venir s’installer à Embrun. Il a été choisi parmi huit offres.

«C’était assez infernal de trouver une maison, lâche-t-il. C’est stressant de ne pas l’inspecter au préalable, mais dans la situation où on était, on n’avait pas le choix.»

Dualité linguistique

Originaire de Shédiac, il a l’habitude de vivre dans des villes à dualité linguistique.

«Au quotidien, on ne devine pas qu’il y a autant d’anglophones à Embrun, qui est historiquement francophone, témoigne-t-il. Le cœur de la communauté reste francophone. Ce qui m’irrite, c’est quand des anglophones entrent dans un commerce et parlent systématiquement en anglais. Nous, les francophones, on ne pourrait pas faire ça dans un village anglophone.»

«La communauté est encore tricotée serrée, remarque Joel Belliveau. Le maire souhaite justement agrandir en gardant l’esprit de village. J’ai hâte de voir ce que ça va donner.»

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Photos

Un nouveau quartier vue des airs à Embrun, dans l'Est ontarien. (Simon Séguin-Bertrand/Le Droit)

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  • Date de création 7 août, 2023
  • Dernière mise à jour 7 août, 2023
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