À l’Île-du-Prince-Édouard, Actions Femmes poursuit sa mue
L’organisme porte-parole des femmes acadiennes et francophones de l’Île tenait son Assemblée générale annuelle le samedi 3 octobre. La réunion formelle était précédée d’un «forum ouvert» afin de recueillir l’avis des participantes sur les défis qui les touchent au quotidien. L’occasion pour Actions Femmes de poursuivre sa restructuration.
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Laurent Rigaux
Initiative de journalisme local - APF – Atlantique
Il y a encore quelques mois, Actions Femmes ÎPÉ était moribond, sans employé, sans projet. «Il faut parfois toucher le fond pour rebondir, résume la présidente Elise Boudreau, lors de son rapport annuel. C’était une année pleine de rebondissements, intense et difficile.» Actions Femmes a pu repartir de zéro grâce à de l'argent du ministère des Femmes et de l’Égalité des genres. Ce financement a permis de restructurer l’association «qui était en mode survie», selon Elise Boudreau.
Priorité : l’autonomie financière
Embauche d’une directrice au début de l’année, d’une firme de consultants, assainissement des comptes, Actions Femmes se donne jusqu’à 2023 pour mettre en oeuvre sa «mission» : avoir plus de membres, plus engagé.e.s, être un organisme rassembleur avec une programmation tournée vers le bien-être et l’épanouissement des femmes de l’Î.-P.-É. Au sujet de la programmation, Johanna Venturini reste prudente, mais on devrait en entendre parler au cours du premier semestre 2021. Des retraites, des 5 à 7 en régions, des évènements sur la santé, l’inclusion, le développement professionnel et personnel sont évoqués. Pour le moment, la directrice se concentre sur le premier pilier de sa stratégie : le financement.
Car les subventions fédérales ne sont là que pour le court terme. Une fois la manne épuisée, il faudra qu’Actions Femmes trouve ses propres ressources. Et les idées ne manquent pas : se tourner vers des revenus privés, tels que des collectes de fonds ou un membership payant, créer une entreprise d’innovation sociale.
Autre enjeu : connaître les femmes de l’Île pour mieux les servir. «Nous sommes clairement féministes», lance Elise Boudreau, mais pour devenir un «leader» dans la communauté, encore faut-il cerner les opportunités et les défis que rencontrent les femmes à l’Île en 2020. Le forum ouvert, organisé en matinée, avait pour but de remplir les blancs.
L’épanouissement des femmes
Le remue-méninges collectif animée par Myriane Ouellette et Jason Doiron, de la firme O Stratégies, basée au Nouveau-Brunswick (la même qui accompagne Actions Femmes dans sa restructuration), était l’occasion pour la trentaine de personnes présentes, dont un homme, de discuter des entraves à l’épanouissement des femmes, en petits groupes.
L’équilibre vie personnelle et vie professionnelle, l’implication des jeunes, l’éducation sexuelle à l’école, la disponibilité des services en français, la diversité, la gratuité des protections hygiéniques, autant de sujets sur lesquels les participant.e.s ont noirci des pages de propositions. Le thème de la santé mentale est celui qui ressort comme le plus important, «le pivot de tout ce qu’on fait, de qui on est». Parmi les propositions : favoriser l’entraide et l’écoute entre femmes et éduquer dès le plus jeune âge sur l’importance d’accepter ses émotions.
Quant aux hommes, «qui ont leur place dans un organisme féministe», rappelle Elise Boudreau lors de la discussion organisée à ce sujet, il faudra attendre un peu pour qu’ils puissent être membres d’Actions Femmes, les statuts de l’organisme devant être modifiés à cet effet. Lors de l’AGA et du renouvellement des membres du Conseil d’administration, le vote en faveur de l’unique homme présent dans la salle n’a pas pu avoir lieu pour cette raison.
Un rapport de la journée sera réalisé pour transformer cette journée de réflexions en actions. En attendant, Johanna Venturini souhaite se concentrer sur le rajeunissement de l’image de l’organisme et sur la communication, pour occuper le terrain autant que possible et surtout recruter des membres. Le projet Féminin Plurielles, lancé cet été, vise justement à montrer toute la diversité des femmes de la communauté acadienne et francophone de la province.
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PHOTOS : (incluant titre de la photo, légende et crédit du photographe ou courtoisie)
Crédit : Laurent Rigaux
- Myriane Ouellette de la firme O Stratégies, basée au Nouveau-Brunswick, a animé le forum ouvert d’Actions Femmes ÎPÉ.
- 3. Ce sont les participants au forum ouvert qui ont déterminé les sujets de discussion.
- 5. Les participants se sont réunis en petits groupes pour discuter des sujets qu’ils et elles avaient choisis.
- 7. Toutes les propositions ont été consignées par écrits et feront l’objet d’un rapport, afin de donner des pistes d’actions à Actions Femmes dans sa mission.
- Johanna Venturini (à g.), directrice d’Actions Femmes ÎPÉ, et Elise Boudreau, présidente du Conseil d’administration
- Nombre de fichiers 6
- Date de création 5 octobre, 2020
- Dernière mise à jour 5 octobre, 2020