9,6 millions de dollars sur quatre ans pour éliminer la violence fondée sur le genre à l’ÎPÉ

Le 2 août dernier à Charlottetown, Marci Ien, ministre des Femmes et de l’Égalité des genres et de la Jeunesse, et Natalie Jameson, ministre de l’Éducation et de la Petite enfance et ministre responsable de la Situation de la femme de l’Île-du-Prince-Édouard, ont annoncé un financement 9,5 millions de dollars sur quatre ans pour appuyer la mise en œuvre du Plan d’action national pour mettre fin à la violence fondée sur le genre à l’Île-du-Prince-Édouard.

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Jacinthe Laforest

IJL – Réseau.Presse – La Voix acadienne

 

 

 

On ne parle pratiquement plus au Canada de violence faite aux femmes.  Le problème n’a pas disparu : il a changé de nom.  Maintenant, on parle de violence fondée sur le sexe, ou sur le genre.  Au Canada, plus de 11 millions de personnes âgées de 15 ans et plus ont été victimes de la violence d’un partenaire intime au moins une fois depuis l’âge de 15 ans.

L’augmentation du nombre d’infractions avec violence au Canada en 2021 était principalement due à la hausse de 18 % du taux d’agressions sexuelles. Conformément à la tendance nationale, le nombre d’agressions sexuelles commises en 2021 à l’Île‑du‑Prince‑Édouard a plus que doublé par rapport à celui déclaré cinq ans plus tôt.

En novembre 2022, les ministres responsables de la condition féminine de partout au Canada ont lancé leur plan d’action sur 10 ans pour mettre fin à la violence basée sur le genre.

Lancé en novembre 2022 par les ministres fédéral, provinciaux et territoriaux responsables de la condition féminine de l’ensemble du pays, le Plan d’action national pour mettre fin à la violence fondée sur le sexe ou le genre est un plan décennal qui établit un cadre pour un Canada sans violence fondée sur le sexe - un Canada qui soutient les victimes, les survivantes et leurs familles d’un bout à l’autre du pays.

Le plan se concentre sur trois domaines prioritaires : accroître les efforts de prévention, atteindre les populations mal desservies et à risque, et stabiliser le secteur de la violence fondée sur le sexe, en finançant les organismes et leurs actions.

C’est dans le cadre de ce plan national que le financement de 9,6 millions de dollars a été octroyé à l’Île.  Il s’agit d’un financement sur une formule per capita.  «Vous remarquez que le plan d’action national est sur 10 ans et que le financement est sur quatre ans.  Cela nous donne une marge de manœuvre», a souligné la ministre Marci Ien.

Les fonds octroyés à l’Île-du-Prince-Édouard iront dans certaines priorités ciblées dans le plan fédéral, mais à l’heure actuelle, il n’existe pas de plan précis au niveau de la province.  «C’est une prochaine étape», confirme une chargée de relation publique de l’ÎPÉ.

Actions Femmes se réjouit

La directrice générale d’Actions Femmes, Annick Mondat Allemann, assistait à l’annonce le mercredi 2 août.  «C’est une bonne nouvelle.  Et je constate que notre organisme, avec les projets que nous menons, est en ligne directe avec les priorités nationales, entre autres la prévention, que nous trouvons si importante», dit la directrice générale.

Annick Mondat Allemann mentionne entre autres le projet de jeunes leaders qui devrait démarrer dans les écoles durant l’année scolaire 2023-2024.  «Nous sommes en discussion avec la Commission scolaire de langue française pour voir comment procéder, et ça avance», dit la DG.

Les jeunes leaders seraient formés pour donner des ateliers en milieu scolaire sur des sujets comme : l’estime de soi; les relations aux autres, l’orientation sexuelle et l’identité de genre; les stéréotypes; le sexisme; et l’identification et la prévention de comportements abusifs et violents.  «Quand on parle de prévention, c’est ça», dit Annick Mondat Allemann.

Pas de lentille francophone

Interrogée directement quant aux capacités francophones de ce financement, la ministre Marci Ien a tout de suite confirmé qu’une grande priorité du plan d’action national consiste à desservir les groupes sous représentés, suggérant ainsi que c’était dans cette grande catégorie que se situaient les francophones.  Traduction : il n’y a pas de lentille francophone dans cette entente.

«Ça ne me plaît pas nécessairement, mais ça ne me surprend pas, dit Annick Mondat Allemann.  Nous sommes vus comme un groupe sous représenté, de langue officielle, mais tout de même», constate-t-elle.

Actions Femmes poursuit par ailleurs sa recherche sur les besoins afin de mieux cerner ses actions et ses revendications en matière de services en français disponibles aux francophones.  «Nous avons réussi à rejoindre plusieurs professionnels dans le domaine, mais malheureusement, très peu de victimes ont répondu à nos invitations, et ce n’est pas parce qu’il n’y en a pas», poursuit-elle, espérant que les résultats de l’étude pourront confirmer l’importance de pouvoir intervenir en français.

La ministre Natalie Jameson, responsable de la situation de la femme à l’Île-du-Prince-Édouard, a souligné la flexibilité imbriquée dans l’accord bilatéral, flexibilité qui permet à la province et à ses partenaires de répondre à des situations d’urgence ou à des réalités qu’on n’avait pas vu venir.

Cette flexibilité est une des grandes qualités de l’accord.  La province ayant l’argent, c’est à elle de le gérer au mieux pour atteindre les objectifs.  Danya O’Malley est la présidente du Comité d’action du Premier ministre pour la prévention de la violence familiale.  Elle est aussi la directrice générale de Family Violence Prevention Services.  «Malgré notre nom, nous faisons surtout de l’intervention, pour parer aux situations les plus urgentes.  Nous prévoyons qu’avec le nouveau financement, nous allons pouvoir consolider nos programmes destinés aux enfants et aux hommes», dit Danya O’Malley.

Kelly Peck, depuis peu directrice générale du PEI Rape and Sexuel Assault Crisis Centre, a elle aussi souligné à quel point ce nouvel argent sera utile et sauvera des vies, littéralement.

 

 

 

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Photos

 

De gauche à droite,  Kelly Peck, directrice générale du Rape and Sexual Assault Crisis Centre, Natalie Jameson, ministre responsable de la situation de la femme à l’ÎPÉ, Marci Ien, ministre fédérale des Femmes, de l’Égalité des genres et de la Jeunesse, Danya O’Malley, directrice générale des services de prévention de la violence familiale, et Sean Casey, député à la Chambre des communes du Canada.

 

Jane Ledwell, directrice générale du Conseil consultatif sur la situation de la femme. (Photo : J.L.)

 

Jillian Kilfoil, directrice générale du Women’s Network. (Photo : J.L.)

 

Kelly Peck, directrice générale du Rape and Sexual Assault Crisis Centre. (Photo : J.L.)

 

Danya O’Malley, directrice générale des services de prévention de la violence familiale. (Photo : J.L.)

 

Natalie Jameson, ministre responsable de la situation de la femme à l’ÎPÉ. (Photo : J.L.)

 

Marci Ien, ministre fédérale des Femmes, de l’Égalité des genres et de la Jeunesse. (Photo : J.L.)

 

Annick Mondat Allemann, directrice générale d’Actions Femmes ÎPÉ.  (Photo : J.L.)

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  • Date de création 8 août, 2023
  • Dernière mise à jour 8 août, 2023
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