Est-ce que prendre l’autobus pour les personnes âgées demeure convivial ou plutôt une course à obstacles à Elliot Lake? Cette question a été posée par l’étudiante à la maitrise en urbanisme à l’Université de Kingston, Rachel Barber pour sa thèse sur système du transport en commun de cette ville du Nord de l’Ontario. 

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André Magny

IJL – Réseau.Presse – Le Voyageur

 

Le Voyageur en avait parlé l’an dernier, lorsque la native de North Bay venait de recevoir deux bourses pour poursuivre sa recherche à Elliot Lake sur un transport en commun adapté aux gens du 3e âge.

Un an plus tard avec Aging but not Forgotten: An Analysis of Older Adult Health Care Access in Elliot Lake (queensu.ca), Rachel Barber observe ce que l’une des municipalités canadiennes les plus âgées en termes de population a réalisé en matière d’accessibilité pour son réseau de transport en commun.

Ce qui a été fait

Conséquence de la fermeture de nombreuses mines d’uranium, Elliot Lake a vu sa population diminuer et vieillir depuis une dizaine d’années. La moyenne d’âge est de 60 ans — comparativement à 40 pour l’ensemble du Canada — et près de 40 % de la population qui a au-delà des 65 ans dans cette ville de quelque 11 500 habitants. Eliot Lake a choisi il y a plusieurs années d’établir un plan d’action pour «attirer les ainés pour leur retraite», comme le mentionne Mme Barber à l’autre bout du fil.

La municipalité a notamment installé des arrêts d’autobus universels et accessibles, c’est-à-dire des abris couverts avec des horaires d’autobus visibles.

Dans le résumé en anglais de sa thèse, on constate que sur 28 bureaux de médecins que compte Elliot Lake, 27 sont situés dans deux axes principaux Spine Road et Nova Scotia Walk. L’étude montre que 76 % des personnes âgées vivent à 150 m d’un arrêt d’autobus, 90 % à 200 m et 96 % à 250 m. «C’est très bien comparativement à d’autres villes canadiennes, estime la chercheuse. Il faut toutefois améliorer l’utilisation des trottoirs afin qu’ils soient libres de tout obstacle.»

Ce qui pourrait être fait

À la suite de ses observations, Rachel Barber en a aussi profité pour émettre certaines recommandations. Elle est d’avis que les horaires d’autobus devraient être sur Google Map et que les autorités devraient ainsi veiller à les simplifier et à ce qu’ils soient mis à jour plus régulièrement.

Elle espère évidemment que ses recommandations trouveront une oreille attentive au sein de la ville. Des messages laissés au bureau du conseiller Luc Morrissette ne nous ont malheureusement pas permis de savoir si lui ou ses collègues avaient eu accès à la thèse de Mme Barber.

L’étude réalisée à Elliot Lake aura permis à la Franco-Ontarienne de constater, en parlant avec des ainés, «que c’est souvent pour socialiser qu’on prend l’autobus, qu’on s’assoit avec des gens; encore faut-il le faire dans le confort».

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À gauche sur la photo, il s’agit de l’arrêt d’autobus au 31, prom. Nova Scotia (un édifice de soins de santé à Elliot Lake). Rachel Barber explique dans sa thèse que cet arrêt pourrait servir d’exemple lors de la conception d’un modèle d’arrêt d’autobus universel à implanter à chaque arrêt dans la communauté. — Photos : Courtoisie Rachel Barber

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Rachel Barber. Un résumé de sa thèse est paru en français dans le site de Vivre +, le magazine de la Fédération des ainé-es et retraité-es francophones de l’Ontario.

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  • Date de création 29 juin, 2023
  • Dernière mise à jour 28 juin, 2023
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