60 ans de célébrations de l’hiver

Pour la parade du Rendezvous de 1985, l’AFY avait réalisé un char allégorique. — Photo : Archives A.B.
Pour la parade du Rendezvous de 1985, l’AFY avait réalisé un char allégorique.
PHOTO : ARCHIVES A.B.
Le Festival Yukon Rendezvous fête son 60e anniversaire. Du 9 au 25 février, le public pourra profiter d’activités variées à Whitehorse. Au fil des ans, les francophones du Yukon se sont impliqué·e·s de différentes manières. Que ce soit au travers des traditions du festival, du bénévolat, ou même par la création de nouvelles activités, la communauté franco-yukonnaise s’est toujours mobilisée pour cette célébration hivernale.

En 1996, l’équipe des Ronning-Choux était arrivée première lors du tournoi de hockey bottines. En arrière-plan : Angélique Bernard, Louis Ferland et Karl Munger. Au premier plan : Judith Trudel et Patrick Proulx.

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De Will Pacaud Band à Bria Rose and the Thorns, les artistes vont faire vibrer les Yukon Rendezvous cette année encore. De nombreuses autres activités seront aussi au programme, avec entre autres un spectacle de drag, un bal masqué et des hand games autochtones.

Un festival qui a beaucoup évolué

Les Yukon Rendezvous ont vu le jour en 1945, sous le nom de la Semaine du Carnaval du Yukon. Les gens se rassemblaient pour une semaine de divertissements et d’activités sportives, telles que des courses de ski et de raquettes.

Ce n’est qu’en 1964 que l’organisme est incorporé sous le nom Yukon Sourdough Rendezvous. Plus tard, des activités s’ajoutent et évoluent, et le nom du festival perd son Sourdough en 2021, devenant dès lors le Yukon Rendezvous.

Si beaucoup de choses ont changé au fil du temps, le cœur du festival reste le même : rassembler la communauté pour chasser la morosité de l’hiver.

Étienne Girard lors du Rendezvous de 2006.

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60 ans d’implication francophone, …

Les Yukon Rendezvous ont beaucoup changé, mais une chose est certaine, la communauté francophone est restée engagée. « Les francophones ont toujours participé », affirme Yann Herry, bénévole pour la Société d’histoire francophone du Yukon. Il explique qu’un regroupement de francophones existait déjà avant la création de l’Association franco-yukonnaise. Sylvie Leonard et Jean-François Deslauriers ont commencé le bal des traditions francophones avec la création de la cabane à sucre, en 1984.

« On a vécu deux ans à Yellowknife avant d’arriver au Yukon, et on faisait déjà la cabane à sucre là-bas. On s’est dit que c’était une bonne activité pour faire connaître la francophonie », explique Sylvie Léonard.

Jean-François Deslauriers a également eu l’idée de lancer une activité de tronçonneuse.

« On a passé notre premier hiver yukonnais dans une cabine, il faisait très froid et on se chauffait au bois. Des fois, la chainsaw ne partait pas. C’était tellement frustrant qu’on avait le goût de la jeter! », raconte Sylvie Leonard. Leur but, avec ces nouvelles activités, était de « participer à la communauté » et de « créer des activités pour avoir plus de communication entre les francophones ».

En 2004, Maxime Dugré-Sasseville remporte le concours du porté de sacs de farine. Il a d’ailleurs été désigné comme l’homme le plus fort de Whitehorse.

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… de traditions

Avec l’évolution du festival, les activités organisées sont vite devenues des traditions, et parmi elles, le concours de costumes d’époque. « Une année, il y a juste un homme qui se présentait au concours, et Jean-François était en habits noirs, avec une chemise blanche et un chapeau. Il s’est fait dire “vas-y!”, à la dernière minute il y est allé, et il a gagné la première place », se remémore Sylvie Leonard.

Jean-François Deslauriers n’est pas le seul à avoir remporté ce concours. En 2006, Étienne Girard, fondateur et leader du groupe Major Funk, a lui aussi décroché la médaille. « Le suit était dans le sous-sol du père d’un ami. Je voulais lui acheter, puis il m’a dit “nettoie ma cour et je te le donne”. Alors j’ai nettoyé », raconte-t-il en riant.

Maxime Dugré-Sasseville, propriétaire de Max Design Construction, s’est plusieurs fois démarqué dans les concours de force, comme en 2004 quand il a porté 478 kg de farine sur son dos, ou dans l’épreuve du lancer de tronçonneuse. « Je me suis inscrit parce que ça avait l’air le fun […] Ça [le concours du porté de sacs de farine] permet de se dépasser, de voir ce qu’on peut faire », met-il de l’avant. Arrivé au Yukon en 2002, Maxime Dugré-Sasseville a participé aux Rendezvous pendant trois années de suite, dès 2003. Ainsi, il remporte la première place du porté de farine deux fois, et parvient même à battre le record de l’épreuve en portant 1054 livres. Il remporte la première place en 2005 à l’épreuve de la scie à chaînes.

Pour Audrey Percheron, l’évolution de danseuse de cancan à chorégraphe pour les Rendezvous s’est fait naturellement.

PHOTO : MANU KEGGENHOFF

… et de culture

Au-delà des différentes activités loufoques organisées pendant la journée, les soirées sont toujours ponctuées de spectacles dansants et musicaux.

Audrey Percheron, professeure de danse, a elle aussi décidé de s’impliquer dans les Rendezvous peu de temps après son arrivée au Yukon. Tout d’abord en 2017, en tant que danseuse de cancan, puis en 2018 en tant que chorégraphe. « Il y avait deux raisons à ça : l’implication communautaire, puis je voulais vivre un festival de l’intérieur », précise-t-elle.

Aujourd’hui, elle affirme en garder de très bons souvenirs et de très belles amitiés avec ses partenaires de scène. « Pendant mon entretien après l’audition, on m’a demandé ce que je pensais pouvoir apporter, et j’ai répondu “my french touch”. J’étais contente de représenter la francophonie », affirme-t-elle.

Étienne Girard abonde en ce sens. Il explique que son groupe a été contacté par le Rendezvous afin de jouer en 2017, puis en 2020. Il affirme qu’il est « toujours fier de représenter la communauté francophone ». Il ajoute : « On aime faire des bals fancy autant que des bars. »

Si le festival a évolué, c’est également le cas de la cabane à sucre. Cette année, dans le cadre du festival, l’Association franco-yukonnaise organise un café-rencontre Brunch des p’tits becs sucrés. Pour Josée Jacques, directrice Arts et culture et jeunesse à l’AFY, « ça fait partie de la culture francophone. On veut encore partager ça avec tout le monde », conclut-elle.

IJL – Réseau.Presse – L’Aurore boréale

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  • Date de création 8 février, 2024
  • Dernière mise à jour 8 février, 2024
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